40- Big Brother IS Watching You

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Hyunjin

Je ne comprends pas son attitude depuis notre retour de Wonju. Tout se passait si bien avant qu'elle ne propose une amitié entre nous. Puis elle s'est complètement refermée. Quand on s'est croisés vendredi, c'est limite si elle ne me fusillait pas du regard.

Lors de la soirée de gala, je n'ai fait que la chercher dans la salle. Elle était ma seule motivation pour ce déplacement à la con. Ma mère était bien trop ravie d'exhiber son fils vedette pour s'en rendre compte. C'était alors que je l'ai vu avec Chris.
Je suis tombé des nues. Je ne m'attendais pas du tout à cela. Certes, j'ai été un peu moins proche de mes nouveaux amis cette semaine mais je n'ai pas pu manquer un tel rapprochement entre eux deux. C'est impossible.

Le baiser sur la piste de danse m'a achevé. Comment peut-elle passer d'un début d'histoire entre nous avec du sexe torride à un mec avec qui elle a peu discuté? Je ne pensais pas être tombé dingue d'une fille aussi légère. J'en viens même à être dégoûté.

Je rumine, un yaourt à la main, quand j'aperçois de la lumière dans leur jardin. Monsieur Jung est parti depuis maintenant deux heures. Cela signifie qu'elle doit recevoir du monde. Et l'envie de lui pourrir sa soirée me motive fortement.

Malgré mon caleçon et mon t-shirt débrayé, je me glisse dans le jardin et passe par le petit trou de la haie. Dans les films, James Bond s'en sort comme un chef alors que j'enchaîne les griffures et les branches qui s'accrochent. Si ça continue, je vais me retrouver avec un string. Mais personne ne m'a vu couiner, c'est le plus important. J'avance à tâtons, tel un agent secret dans ce jardin quand l'arrosage automatique se déclenche et me trempe entièrement. Je manque de hurler sous l'eau fraîche et me réfugie contre la vitre. Encore une fois, ma fierté est sauve. Personne n'a assisté à mon saut de biche. J'y découvre Chris, un verre à la main.

Elle l'a donc invité chez elle pour poursuivre ce qu'ils avaient commencé. La salope...
Ça m'apprendra à me laisser avoir par de petites manipulatrices aux yeux innocents.

Je décide de faire demi-tour quand je la vois agripper son t-shirt et l'entraîner vers les escaliers. Ils vont surement baiser et je n'ai plus besoin d'assister à tout ça.
Je fais le chemin du retour et file dans ma chambre. Heureusement que ma mère est au restaurant avec mon père car elle paniquerait en sachant que son sublime fils est griffé de partout. Quelle conne aussi celle-là.

Une fois dans ma chambre, c'est plus fort que moi et je tente un regard vers chez elle. Comme un con, je réalise que j'ai laissé la lumière rouge et me planque comme je peux. Ils étaient sur le balcon mais peut-être ne m'ont-ils pas vu?

Je retire de rage mon t-shirt et le lance au pied de la bagnoire. Moi, je vais ruminer toute une soirée tandis qu'elle va prendre son pied?
L'idée passe et repasse dans mon esprit. Assez de fois pour que je m'énerve et décide de contre-attaquer.

Torse nu, j'avance sur la balustrade et saute sur cette branche. Le craquement que j'entends ne m'indique rien de bon mais le bois ne cède pas. Cependant, le vent a décidé d'être de la partie et me lance des rafales de fleurs. Je suis certain d'en avoir avalé plusieurs. Mais je tiens bon et progresse avec agilité vers l'extrémité.

Soyons honnête, j'ai l'élégance d'un Basset Hound...

Lorsque je me rends compte que je suis arrivé au bout de l'endroit où elle a coupé, je réalise que je suis dans la merde car il va me falloir sauter une grande distance. En prenant mon courage à deux mais, je jette mon corps vers l'avant et termine en roulé boulé sur cette maudite terrasse.

Plus les étapes se déroulent et plus j'ai envie de les exploser. Plus qu'un petit morceau à traverser et là, je la découvre allongée sur le lit alors qu'il s'amuse à tripoter son haut. S'en est trop.

Je me plante sans gêne devant cette baie vitrée, avec l'envie d'en découdre. Elle met une seconde à hurler mon nom et à me pointer du doigt.
Lorsque celui que je prenais pour un nouvel ami ouvre la baie, je lui déclare ouvertement mes intentions. Tous deux me fixent comme si j'avais dit une ânerie avant le coup fatal.

Je ne vois pas venir sa grande jambe tendue, qui grâce à une mauvaise réorganisation de mes boules suite à ma cascade sur la terrasse, permet d'éviter le choc de la mort. Ma cuisse absorbe la douleur. Par réflexe, je me replie sur moi-même pour me protéger d'une récidive.

— T'as pété les plombs, Meena? S'étonne le costaud.

— T'as dit que tu voulais me protéger. Ben fais-le de lui.

Hein?

— Il y a participé.

J'ai participé à quoi?

— Il n'aurait pas osé... Se renfrogne Chris.

Osé faire quoi?

— Il est coupable, réaffirme-t-elle.

Putain mais coupable de quoi?!
Le grand méchant nounours arme son poing et s'apprête à me l'envoyer dans la face.

Je ne sais d'où me vient ce réflexe mais je saute sur Meena et l'entraîne avec moi sur le lit où je me sers d'elle comme bouclier. Je ne veux pas finir à l'hosto. Pour chanter, il va me falloir aussi ma belle gueule.

— Lâche-la de suite et viens m'affronter puisque t'es capable de t'abaisser à ce genre de choses.

— Bon... Alors si c'est pour le fait de vous avoir espionné en bas, oui, je plaide coupable mais ça ne vaut pas l'anéantissement de mes enfants. Faut vous calmer les deux terreurs.

— On ne parle pas de ça mais du pari, dit-elle en se tournant vers moi.

C'est alors que j'aperçois les larmes dans ses yeux. Je ne sais pas de quoi elle parle mais visiblement elle pense que je l'ai peiné volontairement.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant