32- Confessions sur l'oreiller

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Je n'ose pas revenir dans le salon, de peur d'aller au bout de ma bêtise.
Est ce que j'ai vraiment sucé un mec et laissé un autre se branler entre mes seins, tout en rêvant de beaucoup plus? Oui.

Est ce que je le regrette? Bizarrement, non. Mais je suis obligée de canaliser ma fougue pour ne pas y retourner, dans la foulée. Un peu de retenue, voyons, ou pas, me murmure ma cyprine. Je suis tellement humide entre les cuisses que je pense avoir développé à moi toute seule un climat tropical.

Je balance donc le drap sur mon visage pour former une sorte de prison et me dis que ma peine ne sera levée que demain matin, lorsque j'aurai retrouvé mes esprits.
Mais ma porte s'ouvre.
Je refuse d'y jeter un oeil car je sais qu'il y a deux chances sur deux pour que cela entraîne une bêtise. Dans tous les scénarios possibles, je termine les cuisses ouvertes à cheval sur une bite donc j'opte pour la solution "je resserre ce drap contre moi en guise de protection et fais la morte".

— Fais-moi une place, ordonne une voix appartenant à un certain Cheveux Rouges.

Quelle amabilité ce type! Un s'il te plaît aurait été trop demandé...
Il arrache ma cape d'invisibilité et se glisse à mes côtés, tout en posant sa main sur mon ventre et en passant sa grosse jambe sur mes cuisses.

— Tu m'écrases!

— M'en fiche. Bonne nuit, ma tâche.

Pardon?
Je vais finalement lui couper la bite au lieu de la chevaucher.

— Dégage de mon lit, morpion, ou je hurle dans deux secondes.

— T'espères que Beomgyu va venir te sauver? Il va juste penser qu'on fait dans le BDSM et se portera volontaire pour te fouetter donc si tu tiens à tes fesses, garde la bouche fermée.

Comment peut-il avoir réponse à tout?
Je me replie et me mets à le pousser pour qu'il bascule hors de mon territoire mais il pare les coups d'une main de maître et bascule sur moi pour m'écraser. Au bout de quelques secondes d'efforts improductifs, j'abandonne.

— Tu peux dégager, c'est bon...

— Dis-le que je suis le plus fort.

Ça m'arrache la bouche de le prononcer mais si je ne veux pas finir asphyxier, je dois m'y résoudre.

— T'es le plus fort...

— Je suis le plus beau...

— T'es le plus beau...

— Je suis le plus intelligent...

— Oh que non, t'es le plus débile!

Son grognement et son attaque me déclenche un rire tonitruant. Ce n'est pas fair-play de me chatouiller en plus de me lécher le cou. Mais les frottements de bassin commencent à nous faire basculer dans une autre sphère. Hyunjin consent de lui-même à se décaler enfin et à retourner sur le dos à mes côtés.

— J'peux savoir pourquoi tu m'appelles la tâche?

— Parce que ça te fait chier...

Comment ai-je pu imaginer que ce type était doté d'un cerveau...

— Vous me désespérez Hwang Hyunjin... Heureusement que tu n'as pas besoin de réfléchir pour défiler. Mais sache que dans la K-pop, ce sera autre chose. Tu es donc officiellement dans la merde.

A cet énoncé, mon voisin de lit semble se raidir et se tourne pour m'offrir son dos. Je ne pensais pas que le fait de bouder faisait partie de ses traits de caractère. Je me dis que c'est mieux ainsi, au moins on met fin à toute tentation.

Je lui tourne le dos à mon tour et frictionne mes membres. Partager un petit lit signifie avoir également moins de drap pour se couvrir. N'ayant pas mis de chaussettes, je ressens le froid de mes pieds gelés et commence à chercher une chaleur à proximité. Lorsque je les pose sur ses mollets, je l'entends grogner de désaccord.

— Me touche pas, t'es gelée.

— Ben justement, si je te colle, je ne le serai plus.

Il agite ses jambes pour fuir mon contact et me donne envie d'insister d'avantage. C'est alors qu'une masse imposante pivote et plaque sa cuisse sur la mienne pour me bloquer. Je ne peux plus bouger. Il a maintenant son torse contre le mien et nous emboîte en cuillère.

— Ai-je besoin de te rappeler qui domine entre nous deux?

— Non car tu connais déjà la réponse. I'm your Queen, motherfucker.

Il rigole entre les mèches de mes cheveux et pose de touts petits baisers qui tranchent avec ma provocation. Je ne sais pas comment je fais pour autant le détester mais c'est un réel plaisir de l'affronter sans relâche.

— Maintenant dors, petite voyeuse.

— C'est toi qui est dans mon lit donc je suis plutôt la petite innocente...

— Dis celle qui a sucé comme une pro il y a quelques minutes.

Je rougis aussi fort que mon intimité frémit. Si je hurle que je n'ai pas fait ça, est ce que quelqu'un me croirait encore? Mon excitation frotte malgré moi contre son bassin et me permet de réaliser que lui aussi est aux abois.

— Tu devrais te calmer, petite innocente car je meurs d'envie de te l'enfoncer.

— Hum, alors tu es faible...

— Dis celle qui va s'endormir avec ma queue dans le cul.

Mon innocence s'envole avec ma chasteté. Ce type sait me parler. Je veux l'épouser.

Je me mets à réciter les noms des membres des groupes de K-Pop de la JYP Entertainment pour penser à autre chose et trouve enfin la paix.

Alors que je le sens partir vers un sommeil profond, ses doigts s'accrochent à mon petit pyjama. Je réalise que mon coeur bat bien trop fort.
Hyunjin n'est pas un lycéen lambda. Il est une vedette nationale qui ne terminera jamais sa vie avec moi donc il faut que j'arrête de m'ouvrir et me rendre vulnérable. Je ne dois être qu'un divertissement. Puis la façon dont il s'est précipité sur le téléphone en découvrant les messages de sa Lia veut tout dire.

Je me laisse juste cette nuit puis j'enferme mon coeur à double tour et je noie mes pulsions.
Parole de Jung Meena.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant