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J'ai toujours eu un caractère affirmé face aux garçons, sauf dans les moments intimes. Mes expériences se sont faites loin de la Mirror Academy pour mon plus grand bien. Accompagner mon père à travers le pays m'a permis de voir fleurir plusieurs opportunités de me découvrir sexuellement. Certains, à peine plus âgés que moi, ont pris le temps de nouer une amitié qui s'est transformée en une relation occasionnelle. Et je suis satisfaite de savoir ma fragilité entre les mains de personnes extérieures pour ne pas que mes secrets se mêlent aux lycéens que je côtoie. Ma confiance est difficile à obtenir, même après avoir partagé un moment intimiste. Or dans ce cas, je suis consciente de ne rien contrôler.

Mes voyants internes sont du même rouge que les leds hypnotisantes de la chambre de Lyam Rixon. Celui qui m'a trop souvent conseillée de rester éloignée de lui pose actuellement ses lèvres sur les miennes et me donne envie d'envoyer valser mes limites. La pression de sa bouche m'emplit d'une hormone apaisante et émoustillante pour mes sens. Sentir son corps me surplomber excite mes pensées en me donnant l'illusion d'être celle qui obtient plus que les autres. De mes mains, j'admire la puissance de ses muscles qui font de lui un mannequin très agréable à regarder.
J'ai envie de déclarer forfait dans notre lutte quotidienne mais je crois qu'il ne me laisserait pas abdiquer. Sa silhouette semble maîtriser la situation, or sa respiration est aussi irrégulière que la mienne. Je tremble et reviens à la réalité quand sa main s'approche du caleçon prêté qui n'habille que la partie basse de mon corps. Sa demande de consentement bute contre mes avis divergents, mais je me laisse très vite happée par l'envie de commettre l'acte ultime.
La douceur avec laquelle il me dénude et se redresse pour m'admirer m'intimide. Je ne peux m'empêcher d'espérer être à son goût, l'attirer, qu'il me désire ne serait ce qu'un peu, tournant le dos aux belles paroles que j'assure incarner. Or ce soir, je quémande son approbation.

Penché sur moi, son doigt effleure le creux de mes seins avant d'en réveiller la pointe. Je me sens impuissante mais tellement charmée par cet individu qui sait exactement ce qu'il fait. Son membre turgescent ne cesse de croître, frottant désormais avec mon corps nu. Sa taille conséquente fait de lui un être aux mensurations hors norme, béni des dieux pour sa beauté. Il est indéniable que la Nature se montre avare avec certains et bien trop généreuse avec d'autres.

— J'ignorais qu'il fallait te mettre dans un lit pour te faire taire.
— Lyam, utilise ta bouche à meilleur escient que pour ce genre de commentaires.
— Vos désirs sont des ordres, Jung Meena.

Pour une fois obéissant, Lyam ne tarde pas à approcher sa langue de mes seins pour les honorer. Une déflagration de bonheur me coupe la respiration et me confirme son savoir-faire avec les attributs féminins. Les lumières rouges plongent nos corps dans une danse passionnée qui dévoile à quel point je brûle entre ses mains. Il est difficile pour moi de n'émettre aucun son quand il tournoie autour de cette pointe avant de la saisir entre ses dents sans jamais la serrer de trop. Discrètement, sa main posée sur ma hanche se rapproche de mon intimité pour une rencontre plus en profondeur.
Je peux sentir chaque coulée de plaisir s'échapper de mon corps et partager un parfum d'extase. Et lorsqu'il frôle mon clitoris, le tressaillement qui me surprend l'amuse tant qu'il redresse son visage pour me faire part de ses intentions.

— Je crois que tu vas perdre.

Je pourrais tenter de le repousser ou nier l'effet dévastateur qu'il a sur moi, mais je privilégie mon bonheur actuel plutôt que mon égo dans notre éternelle rivalité. J'aime ce qu'il me fait et désire en avoir plus.
Lyam descend jusqu'à placer sa tête entre mes jambes. La vision qu'il a de moi ne me met pas à mon aise, cependant cette main puissante qui retient mon ventre m'apporte aussi une certaine assurance. Je laisse son matelas accueillir mon corps pour un moment qui s'annonce magique si j'en crois le talent de sa langue.
Je n'ai que très peu de temps pour cogiter que je sens déjà ses caresses me faire frémir jusqu'aux chevilles et dans l'intérieur des cuisses. Chaque parcelle de peau désire être honorée de ses doigts et s'impatiente de savoir sa bouche si proche de mes lèvres inférieures. À nouveau, une angoisse survient et je panique à l'idée de le décevoir, de ne pas être à son goût. Comme s'il le ressentait, de délicats baisers sont déposés sur ma peau avec un passage rapide sur ma bouche pour accompagner les paroles réconfortantes.

— Je suis là. Détends-toi. Ne pense à rien.

L'effet est immédiat sur mon corps qui se laisse aller devant les mensonges de cet Apollon. Ainsi, lorsqu'il m'embrasse le clitoris, je gémis sans essayer de me retenir et accepte enfin de le sentir longer mes lèvres avec une douceur infinie, comme s'il savourait la découverte de ce terrain inconnu. Mon intimité se contracte à chaque avancée de sa langue, me faisant onduler des hanches. Je l'accompagne chaque fois un peu plus loin et gémis de plus belle lorsque je le sens suçoter mon bouton de rose tandis que ses doigts me pénètrent pour une danse enivrante. Les vibrations dans mon esprit se mêlent au plaisir du moment que je n'aurais osé rêver.

Mon coeur ne semble plus savoir à quel rythme battre avec cette résonnance dans la tête et la poitrine. Cherchant à compléter ses actions, je décide de ne pas me priver de caresser mes seins. Le plus incroyable dans cette histoire est que je n'ai pas besoin de fermer les yeux pour fantasmer et décupler mon plaisir. L'exceptionnel se déroule déjà entre mes cuisses.

Je commence à adopter cette allure régulière et me permets de glisser ma main entre les mèches qui chatouille mon bas-ventre. Si ce geste se voulait affectif et encourageant, Lyam garde sa hargne et me mordille la main en signe de désapprobation, ne souhaitant pas être celui qui est félicité.
Ce changement d'atmosphère lui offre l'occasion rêver de se montrer un peu plus affirmé dans ses caresses langagières, qui font grincer le lit qui nous accueille. Le déroulé de la situation qui m'a menée ici me revient et dévoile à quel point je ne supportais plus être éloignée de celui qui avait disparu sans raison durant un temps. Je n'oublie pas son histoire avec la patineuse, et rage de jalousie à l'idée que d'autres filles bénéficient de son toucher sans que je ne le sache. Cette possession s'accorde à la perfection avec la chaleur que je sens monter en moi et ce n'est qu'au dernier moment que j'ouvre les yeux pour fixer ces lumières rouges et laisser cet orgasme dévastateur me ravager.

Je suis si dépendante de l'extase dans lequel il m'a placée que ma première inquiétude est de me demander comment je pourrais respirer lorsque je le saurai loin de moi. Mes mains s'accrochent à lui pour m'aider à retrouver un certain confort au milieu de cette respiration chaotique. Et chaque seconde qui passent, je laisse celui qui cache encore tant de secrets me dévorer du regard, se satisfaisant des conséquences de son acte. Se redressant hors du lit, le mannequin le plus désirable soulève le couvercle d'une boîte de mouchoirs et récupère un sachet argenté tout en caressant sa queue tendue sous son boxer. Cette vision enivrante me fait manquer les pas dans l'escalier et les coups portés contre la cloison en bois.

— Lyam, c'est Ava au téléphone, nous informe sa mère. Elle a dit qu'elle te rappelle sur ton portable.

Le visage de mon hôte change subitement pour passer de la surprise à de l'inquiétude. Je reste stupéfaite quand je le vois lâcher le préservatif pour se précipiter vers ses vêtements. Sans m'accorder la moindre attention, il s'habille pour ensuite se ruer vers son téléphone. Si j'en crois ses marmonnements, il a plusieurs appels en absence et débranche le fil sans la moindre précaution. Mon nuage de bonheur explose, avec cette mise à l'écart qu'il m'impose brutalement. Mon for intérieur refuse de croire que j'étais son tout il y a quelques instants et que je ne suis plus rien.

— Lyam ?
— Pas maintenant, Meena.

Cette fille et moi ne jouons pas dans la même catégorie puisqu'il abandonne tout pour elle, et me laisse à penser que cette patineuse n'était peut-être pas la seule fautive dans l'échec de leur romance.
Au moment où il s'écarte dans la salle de bain pour passer son appel, je vois rouge et attrape les premières fringues qui me passent sous la main. Ne pas être son essentiel est déjà difficile à supporter après un moment aussi intense, mais comprendre que je ne lui suis d'aucune importance alors que je suis encore nue est le manque de respect que je refuse d'accepter.
Je soulève le pan de fenêtre pour grimper sur le rebord et me positionner de sorte que mon saut sur la branche sera une réussite. J'entends derrière moi le cri de panique du mannequin, mais ne m'en soucie guère. Cet instant était une erreur et je compte bien ne plus me laisser déborder par mes émotions. Cela ne se reproduira plus. Il obtiendra enfin ce qu'il désirait, soit mon indifférence pour que je digère son affront.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant