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L'individu aux mèches rouge éclatant savoure son fou rire, un peu trop agaçant pour mes oreilles et ma patience alors que je digère mon humiliation. J'affectionne cette relation singulière avec mon père, mais ne souhaite pas qu'elle soit exposée devant quiconque. Encore moins quand il s'agit de mon voisin fouineur.
La seule assurance que j'ai est que mon père ne passera plus le pas de ma porte pour la soirée, me laissant ainsi tout le loisir d'étouffer ce petit impertinent.

Lyam se retire de sa cachette, entraînant avec lui un lot de petites culottes qu'il glisse à ses poignets comme des bracelets. Je me promets au fond de moi de me transformer en maniaque du ménage pour ne plus qu'une telle situation ne se produise.

— Je ne sais pas par où commencer, Meena. Souhaites-tu que l'on parle de ta relation père-fille ? De la façon dont papa a failli t'expliquer comment faire les bébés ? Ou de ton choix de vibromasseur ?
— Lyam, tais-toi ou je te l'enfonce dans la bouche.
— Commence par l'arrêter correctement ou tu n'auras plus de batterie pour ta prochaine utilisation.

Même si cela me coûte de lui obéir, je m'exécute malgré tout afin que mon plaisir solitaire ultérieur ne soit pas gâché.
Quand j'espère lui avoir donné assez de raisons pour s'en aller, mon voisin choisit de s'installer à mes côtés sur le matelas, pour prolonger ma torture psychique.

— Je vais t'être d'une grande aide, Jung Meena.
— Tu vas rentrer chez toi ?
— Non. Je vais t'enseigner la façon dont on consomme le plaisir sans modération et avec précaution.

Agissant comme un professeur avec son élève, Lyam retire son t-shirt pour m'offrir en spectacle son torse musclé, sculpté grâce à de nombreuses heures à la salle de sport. Son short suit le même chemin, avec mes culottes en trophée abandonnées momentanément. Surprise, je recule vers mon coussin et attends de découvrir jusqu'où nous mène cette leçon singulière.

— La clé du plaisir se trouve principalement dans ce point sensible, dit-il en désignant mon intimité.

Avec autorité, il me replie les jambes pour les écarter et attend mon autorisation avant de se défaire du bas de mon pyjama. Je n'éprouve aucune gêne à être admirée de cette façon, n'expliquant pas le lien d'aisance que nous entretenons au milieu de cette provocation incessante. Je faiblis devant son arrogance alors qu'il invite sa tête entre mes cuisses pour inspirer le parfum de mon excitation et faire tournoyer sa langue sur mon bouton de plaisir. Seul l'égo me convainc de minimiser l'impact qu'il a sur moi, et ce défi semble lui plaire.

— Je suis aux regrets de t'annoncer que tu n'es pas très doué.
— Ne me fais pas croire que tu souhaites que je m'arrête.

Comme pour me punir de mon mensonge, sa langue ne fait plus que m'effleurer, faisant chuter grandement ma libido contrairement à ma frustration qui s'accélère. Vexée de le savoir aussi influent sur mon désir, je réitère ma demande sans m'attendre à ce qu'elle aboutisse. 

— Mon sextoy t'invite à nous laisser. Ta présence n'est plus désirée.
— C'est ce qu'on va voir.

Quelques tapes sur mon clitoris, et je regrette la sensibilité qu'il réveille alors que mon professeur décide de se munir de l'objet excitant mes nuits. Avec minutie, il choisit le mode qui convient, mais l'éloigne de mon antre le temps qu'il revêt un préservatif. À ce moment-là, je prends conscience de la situation chaotique dans laquelle je me suis mise. Trop de pensées perverses rendent humides mes cuisses.

Sa prise est ferme quand il s'enfonce en moi, en se délectant de mon gémissement. Je ne parviens pas à empêcher mon corps de se contracter autour de lui, pour tenter de le garder, alors qu'il décide de se retirer pour frapper un peu plus fort.

— Je... ne sens strictement rien.

Pourtant mon souffle s'offusque du peu d'air que je parviens à inspirer, tant mes soupirs se prolongent. Mon pouls palpite de plaisir à cause de ce besoin désespéré d'en avoir plus. Lyam m'étire et parvient à réveiller en moi une douleur succulente. Je suis certaine que le mannequin vient de briser mon avenir sexuel, tant il me sera impossible de trouver un futur partenaire qui lui arrivera à la cheville. Mes fesses en appui sur ses cuisses, alors qu'il trône fièrement devant moi, les genoux enfoncés dans le matelas. Ses bras se contractent pour me porter et s'accordent avec son bassin qui imprime un rythme régulier. Je pourrais fournir bien plus d'efforts, cependant j'ai la sensation d'être invitée à un spectacle dans lequel mon corps est mis à l'honneur. Lyam prend un plaisir certain à faire de notre union un moment inégalable.

— Ose encore me dire que tu t'ennuies quand je te baise, Jung Meena.
— Ne compte pas sur moi pour gonfler ton égo.
— Très bien. Tu l'auras voulu.

Son changement de position m'indique que je m'apprête à regretter mes paroles. Lyam réduit la distance entre nous, en faisant passer l'une de mes jambes sur son épaule. Je remercie les assouplissements quotidiens et m'agite sur les draps pour échapper à son regard intense. Sa main en appui à côté de ma tête me donne la sensation d'être isolée dans une bulle qui malmène un peu trop mes sentiments. Malheureusement pour mon contrôle précaire, je réalise que tout prend fin lorsqu'il brandit mon womanizer et le place sur mon clitoris.

— Tu n'auras que ce que tu mérites.

Et mon échec a le goût de l'extase.
Mon corps est secoué par le martèlement de son bassin qui me remplit et cette chaleur fracassante qui excite mes sens. Je perds très vite pied et cherche à me défaire de ce carcan. Mes poings frappent les draps quand ils n'attirent pas mon bourreau contre moi. La lucidité me fait défaut, tout comme le souffle que je guette. L'un contre l'autre, les bas ventres séparés par cet objet vibrant, je me sens faiblir et consens enfin à admettre ma défaite.

— Lyam...

Sa bouche se jette sur la mienne pour me voler le baiser du bonheur ultime. Je me crispe contre lui, jusqu'à laisser cette onde me frapper et s'en aller. Et je finis par abandonner le combat en relâchant mes membres dès lors qu'il balance le sextoy derrière lui.

— Oui, Meena. Je sais, me susurre-t-il.

Sa queue encore en moi, il n'enchaine que quelques mouvements de bassin avant de grogner et jouir à son tour, tout en cherchant mes lèvres. Je réalise la force de ce moment, mais aussi son aspect éphémère quand il se retire pour se défaire du préservatif. Mes replis intimes enchainent toujours les spasmes entre les gonflements intensifs de ma poitrine tandis que chaque parcelle de mon corps est enveloppée d'une sensation de bien-être euphorisante. Je flotte sur un petit nuage alors que mon partenaire décide de redescendre sur terre.

— Je crois que j'ai trouvé ce que je suis venu chercher.
— Ravi d'avoir pu t'aider, lui réponds-je avec aplomb.
— Je sais maintenant qui tu es, Jung Meena.
— Et je tremble de l'information que tu détiens.

Mes provocations lui plaisent et tandis que je l'observe se rhabiller et fuir vers l'arbre, je me questionne sur l'attitude qu'il a tenue en ma présence. J'espère au fond de moi que ce type est aussi crédible qu'il en a l'air, sinon je peux craindre pour mon secret.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant