Ch 17 : Aie confiance

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Le ton de Qian Jingliu contenait la menace d'un danger imminent enrobé d'un froid glacial et invisible. Jusqu'à la cime des arbres, les feuilles de la forêt frémirent. Kaze fut momentanément déconcerté par la réaction du noble en face de lui. Le géant essaya de le raisonner en tentant d'user d'un ton doux et apaisant.

« Qian-dono, laissez-moi l'emmener.
— Peux-tu faire quelque chose contre son mal ? Peux-tu le sauver ?
— ..... ?, Kaze n'avait pas réfléchi jusque-là.
— Je le peux ! Laisse-moi faire et occupe-toi de ce démon.
— Vous pouvez le sauver ?, répéta Kaze sur un ton incrédule.
— Je le sauverai. Va, répondit Qian Jingliu simplement, d'une manière déterminée qui ne laissait place à aucun doute.
— Kaze !, contesta Yuan Lie, Sors-moi de là ! » en vain.

Le Premier Sang désirait faire son devoir filial et obéir, mais il était soudain déchiré entre deux pôles. Il évalua la situation tendue en réfléchissant vite, et parvint à trouver une échappatoire à son dilemme. Kaze jeta un dernier regard à Qian Jingliu, toutefois il ne s'interposa pas plus. Il se retourna pour pourchasser la démone qui disparut vers les enfers comme un serpent nuageux en déformant l'air autour d'elle dans un voile d'encre rouge.

Désormais seuls, Qian Jingliu attrapa le pauvre Yuan Lie par l'arrière de ses vêtements et le plaqua au sol. Yuan Lie était en état de panique et refusa l'aide de Qian Jingliu de toutes ses forces. Yuan Lie le repoussa. Non pas qu'il voulut bêtement refuser l'aide du noble, mais il était dans un état trop scandaleux pour ne serait-ce que lui faire l'affront de se tenir devant lui dans cette position indécente.

Qian Jingliu s'acharna et ne recula pas. Le junzi voulut se débattre mais Qian Jingliu lui bloqua les poignets en les saisissant d'une seule main.

« Ling ! Ne regarde pas ! C'est gênant !, pleura Yuan Lie.
— Tu n'as pas à être gêné avec moi. Jamais. Aie confiance » répondit Qian Jingliu d'un ton aussi doux que du velours, tandis qu'il s'asseyait avec légèreté sur le ventre de Yuan Lie.

Le Tigre avait bien remarqué la grosse bosse dans son pantalon qui pointait fièrement vers le ciel et évita respectueusement de la toucher. Qian Jingliu lutta contre Yuan Lie pour lui enlever le haut de ses vêtements et relâcha ses bras. En l'espace de quelques secondes, ils avaient mêlé leurs poings et exécuté des frappes de paumes au moins une trentaine de fois. Seulement, le feu dans son corps et le frottement du textile contre son organe gonflé étaient des supplices si intenses, que Yuan Lie abdiqua rapidement contre Qian Jingliu. Chaque frottement du linge sur son membre endurci lui était douloureux, même une simple caresse du vent aurait eu le même effet.

Tout mouvement lui demandait un effort considérable, rien que respirer l'était. Son souffle devenait plus court, plus lourd, plus chaud et bruyant. Il se mit à geindre. La voix qui sortit de sa bouche lui sembla étrangère. Dominé par Qian Jingliu assis sur lui, emprisonnant ses poignets au-dessus de sa tête pour la deuxième fois, Yuan Lie dut se résigner à le laisser le déshabiller, tellement mort de honte qu'il aurait souhaité n'être jamais né.

Qian Jingliu détacha sa ceinture, lui enleva sa chemise et découvrit à l'air libre la peau satinée de son torse qui montait et descendait fébrilement. Couvert de honte, Yuan Lie libéra un poignet et se cacha le visage au creux de son coude, dévoilant davantage sa peau soyeuse et ses deux fruits rouges* dressés devant les yeux de Qian Jingliu qui scruta chaque centimètre de son torse. Une lumière étrange, incapable de se dérober sous l'éventail de plumes de ses longs cils, brillait tels des éclats de diamants noirs au fond de ses yeux.

La bosse de la gorge de Qian Jingliu montait et descendait plusieurs fois, lui donnant soudain soif. Ses yeux étaient dans l'incapacité de se détacher du junzi. Profitant d'être assis sur le ventre de Yuan Lie qui se cachait le visage dans son coude, Qian Jingliu eut tout le loisir d'admirer le corps sculpté de ce dernier, étalé sous lui, qu'on aurait cru que c'était un rare rouleau sacré qu'il avait une unique chance de parcourir.

Une Seconde ÉternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant