Chapitre 10 - Matthias

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Attention : ce chapitre comporte des scènes/termes à caractères violents. Pour le bien du monde entier, ne répétez jamais ces termes à qui que ce soit. Luv, May. 


Je ne sais pas ce qu'il m'a pris dans le bain. J'ai laissé la paysanne me toucher le corps et me masser. Quand ses douces mains ont glissé sur ma poitrine, je n'ai pas cherché à la repousser. En fait, je n'en avais pas envie. Ce contact m'a chamboulé, mais pourtant, il m'a détendu. 

Ce matin, je me suis levé plus tôt que d'habitude. Je savais bien que la paysanne dormait encore. Et puis, il faut dire qu'elle n'a certainement pas dormi depuis plusieurs jours. Je me suis instinctivement retrouvé dans les jardins. Je n'étais vêtu que d'une chemise légère et de mon bas de nuit, accompagné de mon peignoir. Les matins commencent à se rafraîchir de plus en plus. Quand je suis arrivé dans les jardins, la brise m'a pris de court. Hier, je n'avais pas eu le temps de m'y rendre. Je fut plus que surpris en voyant les feuilles mortes au sol : l'automne s'installe plus vite que prévu. J'étais perdue dans mes pensées quand je sentis que l'on m'observait. Je relevais la tête sur les fenêtres de mes chambres, quand je l'a vis. Elle m'observait dans ses vêtements de servante. Je n'aimais pas spécialement cette tenue, mais c'est la tenue traditionnelle des servantes. 

Je l'observais moi aussi. Elle semblait plus reposée et bien plus propre. Je ne remarquais pas tout de suite sa beauté, mais quand elle baissa la tête, je ne pus m'empêcher de sourire. Je commençais à la connaître. Elle baisse la tête quand elle est gênée. Je l'imaginais très bien en cet instant, rougir de honte. 

Soudainement, j'avais envie de tendresse. 

Je ne suis pas quelqu'un de très tendre en règle générale. Mais la douceur qui se dégageait de cette fille s'imprégnait en moi. Je rentrais dans mes chambres et la trouvais en train de faire mon bain. Exactement ce que je voulais. Mais je ne m'attendais certainement pas me retrouver la tête allongée sur sa poitrine. 

Quand le garde arriva en trombe dans la pièce, je me décollai vite d'elle. Bien trop vite à mon goût. Je me levais de l'eau et sa gêne face à ma nudité me fit rire. Elle est bien trop innocente. 

Pendant qu'elle m'habillait, je me permis de la regarder. Ses gestes étaient doux mais aussi tremblants. Elle n'a donc toujours aucune confiance en moi. Je me surpris à éprouver de la tendresse pour elle. Quand elle leva les yeux sur moi, je ne pus m'empêcher d'avoir un certain remord. Cette situation la dépassait. Ces derniers jours avaient étaient atroces pour elle. Je l'ai séparée de sa famille et forcée à être ma servante personnelle. De plus, l'annonce du garde m'avait mis en alerte. Ce n'est certainement pas la première fois qu'il y a des intrusions dans le château, mais bizarrement cette fois, j'avais peur. Pas pour moi, mais pour elle. Elle ne devrait pas connaître autant de violence. Personne ne le devrait, en fait. 

Ceux qui ont décidé d'eux-mêmes de venir vivre dans mon palais, savaient à quoi s'attendre. Mais pas elle : elle y a été forcée. JE l'ai forcé. 

Je me détache à contrecœur de ses mains et parti rejoindre mes gardes. J'entends bizarrement de bruits de pas rapides. Je me retourne et vois ma paysanne me suivre à petites foulées. Elle est adorable quand elle essaye me suivre. 

- " Cacahuète, retournez dans vos appartements, c'est dangereux dans le château. " 

- " Votre Majesté, je dois vous suivre partout. C'est vous qui me l'avez ordonné. " 

C'est vrai que je lui ai demandé de me suivre partout où je vais, mais je ne lui ai jamais dit d'aller se faire tuer à ma place. La colère me monte quand je l'entends continuer à me suivre. 

Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant