Chapitre 62 - Matthias

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- " Matthias... " 

... 

- " Matthias... " 

...

- " Matthias ! " 

Je me réveille en sursaut et manque de tomber du lit. Mes yeux prennent du temps avant de s'habituer à la lumière éclatante du jour. Je prends du temps avant de me rendre compte que je ne suis pas dans ma chambre. Les murs de la pièce sont tapissés de banderoles rouges et noires et quelques affaires esthétiques sont posées sur la table de chevet non loin de la fenêtre. La pièce dans laquelle je suis est bien plus petite que ma chambre, mais elle semble bien confortable et chaleureuse.  

Mes yeux passent en revue chaque recoin de la chambre jusqu'à cette personne qui se tient debout devant moi, légèrement en retrait. Je reconnais à peine cette personne, mais après inspection complète de son visage, je reconnais le grand sourire maternelle de Maria. N'est-elle pas aux cuisines ? 

- " Mon chéri, réveille-toi. " 

- " Maria ? Que faites-vous ici ? " 

- " Je suis là pour Praline, mon grand. Je dois m'occuper de lui faire sa toilette. Comme d'habitude ! " 

- " Sa... Toilette ? "

Soudain, je me redresse avec force. Je ne remarque que maintenant que je suis toujours dans le lit de Praline, les bras lourdement entourés sur elle. Mes joues chauffent fortement et j'imagine sans peine que je suis rouge. 

Honteux, je me décale peu habilement de ma douce et me relève du lit, tentant tant bien que mal de cacher ma bosse matinale. La soudaine proximité avec Praline a fait éveillé en moi un profond désir. Je n'aime pas savoir que les autres le voient, mais je sais qu'il est trop tard quand j'entends le rire de Maria. 

- " Allez, file ! Je dois m'occuper d'elle. Je ne suis pas sûre qu'elle serait contente de savoir que tu l'as vu nue. " 

Ça y est, s'en est trop pour moi. Mes joues me brûlent et mon bas-ventre explose. Je rougis encore plus et Maria rigole deux fois plus. Je secoue la tête de honte et essaye d'avancer, comme si de rien était. 

Je prends pourtant un certain temps avant de sortir de sa chambre. Je me sens vide sans ses bras. Je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup dormi, mais je me sens bien. Dormir avec Praline a été la meilleure décision que j'ai prise depuis un certain temps et ça m'a fait du bien. J'ai eu l'impression de l'avoir pour moi, tout entier. Ses bras m'ont accueilli et je m'y suis volontiers installé. 

C'était une sensation étrange pourtant. J'ai déjà dormi avec d'autres femmes dans ma vie, mais jamais je ne me suis senti aussi bien. Je me suis senti... chez moi, comme si le vrai monde m'avait enfin fait une place dans sa vie. J'ai eu l'impression d'avoir ma place auprès d'elle. Mes bras se sont parfaitement moulés à son petit corps. Sa chaleur corporelle m'a bercé et je me suis endormi, paisible pour la première fois depuis des mois. 

Je savais qu'elle avait un impact important dans ma vie, mais je ne pensais pas à ce point. Le manque de sa chaleur me fait mal. J'ai l'impression de manquer d'air. J'étouffe. Je me sens faible sans elle. Je le suis, certainement. J'ai l'impression que, même endormie, elle me donne la force de vivre et j'aime cette sensation. Je sens intérieurement que je vais avoir beaucoup de mal à me séparer de cette sensation. 

Maria me voit hésiter. Elle a bien dû deviner que j'ai dormi avec Praline. Dans son lit. En y repensant, mon bas-ventre se met à vibrer. Ça recommence. Je suis incapable de contrôler cette sensation. 

- " Matthias... Tout va bien, d'accord ? Je vais prendre soin d'elle. " 

- " Je sais, Maria. Merci. " 

Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant