Chapitre 15 - Inconnu

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- " Voici ce que vous m'avez demandé, ma petite dame. Deux cents grammes de basilics. Je ne sais pas ce que vous compter en faire, mais j'espère que ça va être bon. " L'homme rigole et me tend la main. 

- " 200 lires, comme prévu. " Je lui tends la bourse de monnaie et il regarde dedans, avant de me regarder de nouveau. 

- " Le prix a changé madame. Ça fera 400 lires, maintenant. " Son regard est mauvais. Comment ose-t-il ? Ne sait-il point à qui il parle ? 

Je sors de ma poche un poignard et le pointe dans sa direction. Son cou saigne légèrement. 

- " 200 lires et c'est tout. " Mon regard se veut meurtrier. Je ne suis pas du genre à hésiter, s'il le faut, je le tuerai. 

Ses yeux s'écarquillent et il commence à bafouiller des excuses et s'enfuit sans demander son reste. Le sac d'épices en main, je retourne en direction du château. La première phase du plan est achevée. 

J'aurais pu aller directement au marché pour récupérer ce que je veux et à moindre coût, mais je ne voulais pas laisser de trace de ma présence. 

De retour au château, je tente de me faire la plus discrète possible. Mais ce n'est pas gagné avec ces domestiques qui traînent partout. Je dois surtout me tenir loin de cette peste de fouineuse. Ça fait trois semaines qu'elle vit dans le château et depuis, elle complique tous nos plans. Elle traîne sans cesse dans les pieds de Matthias ou de Mirela. Quand elle n'est pas avec eux, elle reste dans les cuisines, ce qui complique encore plus mes plans. 

Je me dirige dans ma chambre. Je dois cacher les épices pour qu'aucune servante ne les trouve. Je m'approche de mon coffre et y dépose le sac quand soudain, on toque à la porte. Je m'empresse de tout sécuriser quand je le vois rentrer dans ma chambre. 

- " Je ne t'ai pas invité à rentrer, à ce que je sache. "

- " Pourquoi ? Tu caches quelque chose ? Un amant, peut-être ? " Il me fait un sourire charmeur. Il s'approche de moi et vient déposer quelques baisers dans mon cou. 

- " Tu m'as manqué, tu sais ? " Ses baisers commencent à s'étendre de plus en plus sur ma poitrine. Son ton de voix se veut plus désirable. 

- " Une semaine que l'on ne se voit pas et tu commences déjà à me regretter ? " 

- " Comment ne pas te regretter, mon amour ? Ton magnifique corps m'appelle sans cesse. D'où est-ce que tu viens comme ça, petite cachottière ? "

- " Récupérer la phase une du plan, idiot. " 

Son regard s'illumine et il finit par se décaler de moi. Je comprends qu'il veut voir les épices. Je lui montre la boîte qui contient le sac et lui montre la quantité que j'ai pu avoir. 

- " Mmh, avec une telle quantité, elle ne risque pas de s'en sortir vivante. Bien joué mon amour. "

Il se retourne et vient m'embrasser de nouveau. Cette fois-ci, plus intensément. Notre plan commence à merveille. 

- " Je dois maintenant trouver un moment pour les cuisiner. Les domestiques sont constamment dans les cuisines. Comment va-t-on faire ? " 

- " J'ai pensé à ça, ne t'inquiète pas. Il va falloir convaincre le roi de faire une réception dans les salles du château, pour que tous les domestiques sortent des cuisines. "

- " Tu sais très bien que Matthias ne fait jamais de réception. Ça ne marchera pas. "

- " Sauf... Si c'est demandé autrement. Je n'ai jamais dit que c'était nous qui devions lui demander. "

- " Mais qui alors ? Oh...  je vois. Crois-tu vraiment qu'elle va réussir à le convaincre de faire une réception ? "

- " J'en suis sûr, mon amour. Le roi ne peut rien lui refuser. C'est sa petite protégée. Et je te rappelle que c'est bientôt son jour de fête, elle en sera plus que ravie. "

- " Et à ce moment-là, nous lui tendrons notre piège avec les biscuits, faits avec amour et passion par la maudite Praline en personne. " Il hoche la tête pour confirmer mes dires et je rigole. Notre plan est parfait. 

- " Matthias sera tellement en colère contre elle, qu'il va la faire pendre sur place, ainsi, nous les éliminerons en même temps. Une pierre deux coups. " 

- " Alors, nous devons nous dépêcher. Nous avons une semaine pour le convaincre et tout préparer. Je vais aller voir Mirela, pour lui en parler. Je suis sûre qu'elle va réussir à le convaincre. "

Il me donne un dernier baiser et me laisse partir. Je me dirige en direction de la chambre de la petite princesse. Elle est assise sur son bureau, accompagnée de sa tutrice. J'entre dans sa chambre et elles se lèvent en même temps. 

- " Laissez-nous, je vous prie. " J'ordonne à la tutrice de nous quitter et de refermer la porte en même temps. 

- " Ma petite Mirela chérie. C'est bientôt ton anniversaire, n'est-ce pas ? "

Son visage s'illumine en y pensant. Quelle enfant idiote. 

- " Oui, c'est vrai ! J'ai si hâte ! Je vais avoir dix-huit ans dans une semaine. " 

- " Exactement ! Ce sera un grand jour ! On n'a pas dix-huit ans tous les jours, n'est-ce pas ? "

Elle hoche vigoureusement la tête de haut en bas. 

- " Et quoi de mieux pour célébrer un tel jour, qu'une belle et importante réception ? Qu'en penses-tu, Mirela ? "

- " Oh, ce serait génial ! Mais crois-tu vraiment que Matthias va accepter ? Il n'y a jamais eu de fêtes dans le château. "

- " Oh, je suis sûre que si c'est toi qui lui demandes, il va accepter. Il t'aime bien plus que tout pour te refuser le bonheur. " 

- " Oui ! Tu as raison ! Je vais lui en parler ! Ah, comme je suis contente ! C'est bien mieux que de faire de la géographie ! " Elle se dégage de sa chaise et vient se loger dans mes bras. Elle me sert avec force et me donne un doux baiser sur la joue. En quittant la pièce, elle me remercie et court voir le roi. 

Si seulement elle s'avait ce que je comptais faire. Elle mourra le jour de ses dix-huit ans. Quel triste sort pour la princesse chérie du royaume, parce que bien que Matthias soit haït du pays, la princesse Mirela, elle, est adorée de tous. Son incroyable beauté fait chavirer des cœurs et sa gentillesse fait fondre les derniers cœurs méfiants. 



Et voilà un nouveau chapitre ! Est-ce que vous avez finalement deviné qui sont nos deux inconnus ? Ce chapitre en dit beaucoup sur ces deux personnages mystères. 

Comme d'habitude, n'hésitez-pas à me dire ce que vous penser de l'histoire. 

Luv, 

May.


Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant