Chapitre 58 - Matthias

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- " Votre Majesté. "

...

- " Votre Majesté... "

...

- " Majesté ! "

- " QU... QUOI ? "

Je sens le toucher de quelqu'un sur mon bras qui me coupe violemment de mon rêve. La personne qui m'a réveillé se décale brusquement de côté, de peur de se prendre les foudres d'un roi. Cependant, je ne prends pas la peine de regarder la servante, je suis trop chamboulé par mon rêve pour me soucier de quoi que ce soit. Je n'arrive pas à croire que ce n'était qu'un rêve. Tout ceci, toute la passion que j'ai pu ressentir était bien trop réels.

Mon cœur bat encore la chamade de tout ce chamboulement. Praline, le baiser, la toucher, la voir. Tout ceci. Tout était devant moi et là, plus rien. Je ne comprends pas. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle me réveille ?

J'étais tellement bien, tellement soulagé de la voir debout, mais tout n'était que mensonge créé de toute pièce par mon cerveau et cette servante m'a enlevé à lui. Je devrais être en colère contre elle. Après tout, elle m'a enlevé de mon rêve, pourtant, je ne peux lui en vouloir. C'est de ma faute si j'ai fait ce rêve. Toute cette situation n'arrange pas les choses. Praline me manque tellement. D'habitude, je ne dors presque pas, ou alors, je ne fais pas de rêve, mais c'est bien la première fois que je rêve d'elle ainsi.

Les autres fois, quand je rêvais d'elle, ce n'étais que de courts instants. Jamais, je n'avais rêvé de ses lèvres, jamais je ne l'avais touché à ce point. Je ne vais pas mentir en disant que ce n'est pas ce que je souhaite faire, mais c'était tellement réel que j'y croyais. Toutes les sensations étaient là. Je ressentais tout, jusqu'à la sensation comprimée dans mes pantalons.

Mes papillons qui montaient dans mon bas-ventre, mon cerveau qui voulait exploser. Tout était réel, mais c'est fini maintenant.

La servante me regarde, perplexe. Je ne vois pas bien son regard, mais je peux sentir son désarroi. C'est vrai qu'il n'est pas facile de venir réveiller un roi dans son sommeil. À travers mes grandes fenêtres, je peux voir que le soleil commence doucement à pointer son nez. L'aube se découvre tranquillement. Le ciel se rosit et les nuages commencent à se former.

La servante continue de m'observer tandis que j'essaye de comprendre ce qu'il s'est passé depuis hier. Je me souviens avoir joué du piano, puis plus rien. Est-ce que je me suis simplement endormi, comme ça ? Reprenant mon souffle, je remonte la tête vers la servante.

- " Que faites-vous ici ? "

- " Ma-Majesté, je suis navrée de vous avoir réveillée, mais votre présence est requise ce matin. "

- " Pourquoi ? "

- " Pour le départ de la famille royale de Monake, Majesté. Ils s'en vont ce matin, à l'aube. "

Merde. J'avais oublié.

Faut-il vraiment que j'y aille ? Je n'en ai certainement pas envie. Je veux juste me rallonger et retourner à mes rêves. -

- " Hum, très bien. Merci. "

La servante se courbe religieusement devant moi et disparaît par la porte, me laissant seul avec mes pensées. J'aimerais vraiment retourner dormir, mais je ne ferrais qu'aggraver les choses si je ne présente pas devant ces majestés.

Las, je me sépare de mes draps et me dirige vers ma salle de bain. Un bain m'aidera peut-être à me détendre. Je sais que je n'ai pas beaucoup de temps pour me préparer, mais j'ai tout de même envie de prendre mon temps. À son contact, l'eau chaude me brûle la peau, mais me fait un bien fou. L'air du château est plutôt glacial et ça ne va pas s'arranger avec les premières neiges qui ne vont pas tarder à arriver.

Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant