Chapitre 86 - Mirela

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- " Docteur, je vous en prie ! "

- " Non, Princesse. Je suis navré, mais je ne pourrais pas. "

- " Mais pourquoi ? "

- " Parce que le roi me fera décapiter si je quitte ce château. "

- " Mais nous ne serons partis qu'une seule journée. Une nuit, tout au plus. "

- " Princesse, il ne sert à rien d'insister. Ma réponse est non. Je ne veux pas risquer ma peau pour... Pour quoi exactement ? "

- " Pour aider une famille dans le besoin ! Vous êtes médecin, vous pouvez les aider. "

- " Médecin, certes, mais je suis au service de Sa Majesté, pas de n'importe quelle famille. "

- " Mais ce n'est pas n'importe quelle famille. C'est celle de Praline, vous savez, la belle femme qui fait chavirer le cœur du roi ? "

- " Princesse Mirela. Je ne peux pas. Je dois me tenir prêt, ici, au cas où le roi a besoin de moi. Ou quelqu'un d'autre, mais quelqu'un qui fait partie de la famille royale. "

- " Vous n'avez cas imaginé que Praline fait partie de la famille royale. C'est presque le cas d'ailleurs. "

- " Princesse... "

Le médecin me fait les gros yeux, mais obstinée que je suis, je me bats avec lui et fais de plus gros yeux que lui.

Le médecin souffle et lève les yeux au ciel.

- " S'il-vous-plaît ! "

Je lui fais les yeux doux et m'approche de lui. D'habitude, ce regard fait craquer les gens, mais il semble que j'ai un ennemi coriace.

- " Navré, princesse. "

Le médecin s'éloigne de moi et je m'abandonne contre le mur de son bureau. Le médecin royal a droit à une pièce spécialement réservée pour lui, accompagné des plus modernes outils pour s'occuper de nous. Et je me suis dit, qu'avec ses compétences et ses outils, il pourrait m'aider à soigner la famille de Praline, comme ça, elle pourra revenir. Étant donné que c'est le seul point qui l'empêche de revenir au château.

Mais il semblerait que mon plan n'ait pas fonctionné. Je ne suis peut-être pas assez convaincante que j'espérais. Las, je me laisse tomber au sol. Il ne sert plus à rien de se battre. Pour l'instant.

J'ai droit à un peu de répit. Bien que ce répit soit de courtes durées.

- " Puis-je savoir ce que tu essayes de faire, exactement ? "

Je souffle et ne prends même pas la peine de regarder mon interlocuteur.

- " Rien qui ne te concerne. "

La personne rigole et s'avance vers moi. À mes pieds, elle se penche pour être à ma hauteur et m'observe. Je sens son regard froid et haineux sur moi. Pendant une dizaine de secondes, je me permets de la regarder à mon tour, mais étrangement, je ne décèle aucune trace de malice.

- " Que me veux-tu, Lücas ? "

- " Moi ? Rien. Mais toi, tu veux quelque chose, n'est-ce pas ? "

- " Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans ce-n'est-pas-tes-affaires ? "

- " Bon, très bien, dans ce cas. Je te souhaite une très bonne journée, petite sœur. "

Sur ces paroles, il se relève et repart dans sa direction. Pourtant, il a réussi à piquer ma curiosité et avant qu'il ne disparaisse dans les couloirs, je l'interpelle.

Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant