Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]

Chapitre 40 - Praline

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Attention : S'il-vous plaît, veuillez lire le petit message à la fin du chapitre, il est important. Merci ! Luv, May.

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- " Matthias ? " Ça fait déjà cinq minutes que je tente de le réveiller, mais ses yeux ne s'ouvrent toujours pas. " Matthias, réveille-toi, je t'en prie. " 

Je l'ai cherché dans toutes les pièces du château. Je ne savais pas où le trouver et il n'était pas avec Mirela. Finalement, quand je suis entrée dans la bibliothèque, j'ai tout de suite été surprise de voir le roi allongé sur le sol, emmitouflé dans ses épaisses chemises. Il était dans tous ses états et n'était plus capable respirer. Dans l'action, j'ai couru pour ouvrir les grandes fenêtres, quitte à mourir de froid. Quand j'étais petite, le froid m'aidait à me sentir mieux et m'apportait de l'air assez frais pour me ressaisir. Je suis certaine que ça pourra aider le roi. 

Patiemment, je lui caresse les joues et lui chuchote des mots apaisants. Il ne faut pas que je le brusque plus. Je sais que ces dernières heures lui ont été fatales et le mieux que je puisse faire pour l'aider, c'est être patiente et ne pas m'emballer. Je dois d'abord m'assurer d'entendre sa version. Doucement, ses paupières commencent à palpiter, signe qu'il commence à reprendre connaissance. Je m'assieds en tailleur à ses côtés et apporte sa tête sur mes jambes pour le positionner plus confortablement en attendant son réveil. Je le sens gesticuler et enfin, ses yeux s'ouvrent et cherchent quelque chose auquel se raccrocher. Il finit par poser son regard sur moi, ou du moins, sur ma tête qui est penchée sur lui. Je lui accorde un petit sourire, comme pour le rassurer et soudain, il se redresse et se fige en me fixant. Ses yeux sont rouges, gonflés et larmoyants. Pendant quelques minutes, aucun de nous n'ose parler. Je reste silencieuse, pour respecter son mutisme, pourtant, mille questions sont en train de se bousculer dans ma tête. 

Soutenant mon regard, Matthias se relâche et fond en larmes. Surprise, je ne réagis pas tout de suite. Il remonte ses genoux à sa poitrine et plonge sa tête dans un creux. Il ne cherche même pas à se cacher devant moi et pleure bruyamment. Je l'encercle dans mes bras et tente de l'apaiser avec mes mots. Entre deux reniflements, j'arrive à entendre quelques mots qui sortent de sa bouche. Ce sont des mots d'excuses. 

À ce moment-là, mon cœur se brise. J'en suis sûre, maintenant. Matthias n'y est pour rien. Tout cela le dépasse autant que moi. Son état me confirme qu'il est autant affecté par cette situation.

- " Matthias, calme-toi. " J'essaye de chuchoter pour ne pas le brusquer, mais il a du mal à reprendre son calme.

- " Praline... " 

- " Matthias, je suis là. N'aie pas peur. " 

- " Praline... Praline ! Peux pas... Respirer... " Je vois qu'il commence à paniquer et il tente de se débattre. J'attrape du mieux que je peux ses larges épaules et le force à me regarder.

- " Matthias, regarde-moi. Regarde-moi ! Calme-toi, je suis là. Regarde... " 

Ses yeux se posent sur moi et à mon tour, je le fixe. Je peux enfin y déceler ses plus profondes émotions. Je plonge dans un océan de tristesse et de désespoir. Comment ne pas s'y noyer ? 

- " Praline... Qu'est-ce que j'ai fait... ? " Sa voix se brise et mon cœur avec.

- " Matthias, parle-moi. Explique-moi. Je sais que tu n'aurais jamais fait ça. " 

- " Tout est de ma faute. Tout. J'ai détruit sa vie. Elle me déteste. Je me déteste ! Tu me détestes toi aussi, j'en suis sûr ! " 

- " Arrête, tu sais très bien que je ne te détesterais jamais et elle, non plus. Elle est perdue, comme nous tous et comme toi. Comment ça a pu arriver ? "