Chapitre 107 - Matthias

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Attention : Scène à caractères sexuels (pas trop) détaillés. Si vous ne vous sentez pas à l'aise de lire, passez directement au chapitre suivant :) Luv.


Voilà deux semaines que les nouvelles commencent à se détériorer. Tous les jours, de plus en plus de gardes m'informent de révoltes faisant rage à l'intérieur du royaume et de son côté, Lücas continue de m'apporter des nouvelles des autres pays - par le biais de ses espions. 

Le monde dans lequel nous vivons est en train de s'effondrer et intérieurement, je suis en train de m'écrouler avec. Depuis ces deux dernières semaines, je tiens régulièrement Praline au courant des activités qui éclatent partout. Je ne veux rien lui cacher, même si je me sens mal de lui dire tout cela. Je sais qu'elle se croit être la responsable de tous ces malheurs, mais je me dois de la tenir au courant. Non seulement parce qu'elle est reine et qu'elle doit savoir ce que son pays devient, mais aussi parce que je ne supporterais pas de lui mentir, comme la dernière fois. J'ai bien vu que mes cachotteries l'avaient blessée, même si elle m'a affirmé m'avoir pardonné. Je ne voulais pas l'inquiéter, mais maintenant que la menace est imminente, je ne peux plus rien lui cacher. Elle doit savoir ce qui se trame au pays. 

Pour sa sécurité et pour celle de nos familles, je me suis promis de toujours leurs dires la vérité, même si ça doit faire mal. Dès lors, chaque fois que j'en ai l'occasion, je rappelle à qui veut bien l'entendre de se préparer à une attaque. Depuis quelque temps, avec Praline et Lücas, nous avons pris la décision de lancer nos armements. Et depuis maintenant, une semaine, mes soldats s'arment jusqu'aux pieds et se préparent à la guerre. Je ne veux pas en arriver là, mais si ça doit arriver, au moins, je serais prêt.

Évidemment, pour nos familles et domestiques, j'ai fait préparer plusieurs chambres et issue de secours. Plusieurs ravitaillements seront à disposition quand l'heure sera venue, mais pour l'instant, tous dorment au chaud dans les chambres. 

Tous les jours, je me réveille la tête remplie d'inquiétude et malheureusement, ils ne disparaissent pas le soir. Quand vient l'heure de dormir - quand j'y arrive - mes cauchemars m'étranglent et m'empêchent de me reposer. Ils me hantent jours et nuits et parfois, même Praline n'arrive pas à m'aider. J'essaye de me battre seul face à mes démons, mais ce sont presque tout le temps eux qui gagnent. Alors, je me réveille en sueur et en larmes et je pars vomir dans mes toilettes. Et de temps en temps, c'est l'inverse. C'est Praline qui se lève en sursaut la nuit et qui part se vider pendant plusieurs minutes. 

Depuis que notre routine vomitive a commencé, aucun de nous ne s'est interposé. Aucun de nous n'a osé faire de remarque, sachant très bien que tous les deux sommes envahit par nos démons. À plusieurs reprises, j'ai remarqué que Praline avait maigri et intérieurement, j'ai commencé à me haïr. J'ai promis à ses parents de prendre soin d'elle, mais encore une fois, j'en suis incapable. 

À côté de moi, j'entends Praline gémir. Souvent, dans le calme sinistre que nous offre la nuit, j'écoute ma femme dormir, espérant qu'elle passera une bonne nuit et que ses démons ne viendront pas lui faire de mal, mais quand ça arrive, je l'attrape et la câline du mieux que je peux. Ces derniers jours ont été terribles pour elle. À plusieurs reprises, elle a commencé à se sentir faible et parfois, j'ai cru la voir s'évanouir. Son arrivée au trône n'a pas été facile et la présence de la peur quotidienne ne l'aide pas à s'épanouir pleinement en tant que reine. Je me sens toujours mal quand je la vois se battre en silence et me montrer un semblant de sourire, parce que je sais que d'un côté, tout cela est de ma faute. 

Elle commence à gesticuler dans les draps, alors, comme à mon habitude, je la prends dans mes bras et caresse son corps. Elle s'immobilise contre moi et j'entends sa respiration se calmer et ralentir. Pourtant, après quelques secondes, plusieurs convulsions se font sentir et j'écarte mes bras pour observer son visage. Ses yeux sont toujours fermés et son visage est crispé dans la douleur. Sur ses joues, plusieurs larmes ont fait leurs apparitions et inquiet, je secoue Praline pour qu'elle se réveille, en vain. Ses yeux sont clos et ses larmes continuent de couler, en silence. Je me demande si elle se rendra compte demain qu'elle a pleuré. Mes bras s'enroulent autour d'elle et du mieux que je peux, je la caresse. 

La nuit a été courte pour elle. Seulement deux heures après avoir pleurée, elle s'est relevée en sursaut et a accouru vers les toilettes. Pendant près de quinze minutes, j'ai attendu que ses crises se calment et qu'elle revienne dans le lit. Son visage est blême et son corps, recroquevillé sur lui-même. Ses cheveux lui tombent sur le visage, m'empêchant de voir sa détresse. 

 - " Ma douce... " 

Elle sursaute et me regarde, perdue. Soudain, ses sanglots éclatent et elle se jette sur moi, se couvrant le visage dans mon cou. 

- " Tout va bien, d'accord. N'aie pas peur, je suis là. " 

- " Matthias... " 

Elle gémit entre plusieurs sanglots et je sens mon torse être mouillé. Mes larmes me montent aux yeux, mais je me force à les retenir pour qu'elle ne les voie pas. Ce n'est pas le moment de lui montrer mes faiblesses. Dans un élan de tendresse, je la retourne et la berce dans mes bras, attendant qu'elle se rendorme, mais ce moment n'arrive pas. Ses yeux sont toujours ouverts, plongés dans la douleur et ses doigts s'agrippent fermement à ma peau. Ses sanglots se sont calmés, mais je la sens toujours en profonde détresse. 

- " Ma Praline... Je suis tellement désolé. J'aurais tellement aimé que tout cela n'arrive pas. J'aurais tellement aimé te rendre heureuse, comme je l'ai promis à tes parents. Je suis désolé, j'ai failli à ma tâche. "

Sans m'en rendre compte, elle se redresse et emprisonne mon visage entre ses mains. D'un geste inattendu, elle s'assit sur moi et m'embrasse langoureusement, comme si, plus jamais elle n'aurait droit de m'embrasser. Je savoure ce baiser avec passion et accueille volontiers sa langue dans ma bouche. Ses mains me caressent le visage et bientôt, elle enroule ses bras autour de mes épaules et mon cou. D'un mouvement habile, je la soulève et la bloque contre moi. Aucun de nous n'ose parler, seuls nos gémissements résonnent à travers la pièce. 

Sauvagement, elle attrape mes vêtements et me les arrache, toujours en m'embrassant. Ses dents me mordent les lèvres et je sens un goût métallique dans ma bouche, pourtant, je n'ai pas mal. Elle continue de me déshabiller, tandis que je fais de même. Mes mains se baladent librement sur ce corps qui est à moi; sur celui de la femme que j'aime et finalement, sans attendre que je la touche plus profondément, elle porte mon sexe au sien et s'écrase dessus. Elle gémit bruyamment dans mon oreille, alors que je me contrôle pour ne pas craquer tout de suite. 

Elle monte et descend le long de mon sexe, libérant toute la pression des derniers jours sur moi. Je la laisse faire ce qu'elle veut, savourant chaque centimètre de sa peau sur la mienne. Les yeux fermés, elle accentue les vas et viens et bientôt, je la sens se cambrer sur moi. Son sexe se resserre sur le mien et la pression me fait sortir en elle. Elle gémit encore pour moi et à mon tour, je me laisse aller, murmurant son nom entre deux respirations. Un frisson parcourt sa peau de lait, alors que je finis de me vider en elle. Haletante, elle se redresse, libérant mon sexe et un peu de mon liquide, qui lui coule sur la jambe. 

Après un simple baiser, elle se relève et part s'essuyer dans la salle de bain, pour en revenir deux minutes après et venir se replonger dans mes bras. Aucune parole n'a été prononcée après notre ébat. Seule sa respiration me rappelle qu'elle est toujours là et que demain, notre cauchemar nous attendra de pied ferme. 



Luv, 

May.


Sa Majesté d'Éronde [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant