Kross : le peuple guerrier T1 🔞(terminé)

Chapitre 20

Le chemin de retour leur parut interminable, mais enfin, elles sortirent de la forêt et approchèrent des premières tentes. La blessée et son commis ne manquèrent pas d'attirer l'attention. Deux employés de Sori accoururent pour l'aider et la conduire auprès d'Erakris, l'alchimiste le plus proche dans le campement.

Charlotte se laissa repousser violemment par les deux hommes et choisit de retourner dans les bois pour récupérer leur cueillette. La jeune femme espérait de cette manière donner un minimum de sens à l'état de santé de Sori, ou plus exactement qu'elle n'ait pas mis sa vie en danger pour rien.

La gothique partit en courant et s'enfonça dans la forêt. Beaucoup de gens crurent que l'étranger s'enfuyait parce qu'il était responsable de ce qui venait de se produire. 

Sinn et Riyès discutaient des problèmes de sécurité du lieu choisi pour le campement quand Nane'té accourut pour leur annoncer que la maître queux était blessée et que le commis avait fui.

— Où est Orok ? feula Sinn mécontent qu'il ait laissé le garçon partir avec Sori.

— Je l'ignore, seigneur ! avoua Nane'té.

— Retrouve-moi le gamin, ordonna Sinn à Riyès, qui obéit sans hésitation.

— Et pour Orok ? s'inquiéta l'Alchimiste.

Sinn la fixa durement et plissa le regard :

— C'est un pisteur, souffla-t-il sèchement. S'il n'est pas à suivre le garçon c'est qu'il a flairé un plus gros gibier ou qu'il est mort !

Nane'té opina en blêmissant et regarda son seigneur tourner les talons.

Sinn entra sous la tente d'Erakris, qui recousait les lacérations de la cuisinière, allongée sur une table.

— Est-elle en état de parler ? lui demanda Sinn en étudiant la blessure.

— Je lui ai donné une décoction pour lui épargner la douleur, expliqua l'alchimiste. Sori ne sera probablement pas très cohérente, mais oui elle peut répondre à tes questions.

Sinn se pencha sur la Kross :

— Que s'est-il passé ? demanda-t-il.

— Les champignons, nous avons laissé les champignons sur place, se désola-t-elle, en cherchant à se lever.

— Qu'est-ce qui vous a attaqués ? insista Sinn, tout en gardant la quinquagénaire allongée.

— L'Aronx était si énorme, marmonna Sori. Ses dents étaient si proches de mon cou, heureusement elle a bien réagi... la bête a fui... elle avait des dents et des griffes si acérées, seigneur... le prédateur a fui grâce à deux coups de bâtons, ricana-t-elle. Mon apprenti a bien agi... oui il... a bien agi.

— As-tu vu Orok ? la questionna-t-il.

— La mort a de multiples visages, ma mère m'a souvent mise en garde, répliqua-t-elle.

— Orok, as-tu vu Orok ? insista Sinn.

— Nos vies à toutes les deux pour des champignons, grommela Sori encore plus pâle. Quelle bêtise, quelle arrogance, se désola-t-elle.

— Orok ? gronda Sinn pressé d'avoir une réponse.

Sori s'agita angoissée par son ton :

— Laisse-moi finir de la recoudre avant de la battre comme plâtre, ricana Erakris pour calmer son frère.

À l'extérieur, Riyès appela son seigneur. Sinn sortit et trouva le guerrier planté devant la tente, tenant l'adolescent par un bras. Sinn ne put s'empêcher de remarquer qu'il avait en mains deux paniers.

Sinn s'approcha d'eux.