Sinn eut un rictus et laissa ses yeux parcourir son corps, puis il tendit la main pour désigner une pile de vêtements posée sur le lit.
— Tu passeras tes journées avec mes favorites, si tu te tiens bien, tu pourras avoir une monture, sinon tu devras marcher et tenir le rythme. Dans le cas contraire, c'est Sori qui en pâtira, expliqua-t-il.
— Puis-je m'habiller maintenant ? demanda-t-elle en s'efforçant de ne pas trembler.
— Non, répondit-il. Je te trouve trop insolente pour ça, aujourd'hui tu marcheras à côté de ma monture, dans cette tenue qui te va très bien d'ailleurs.
Charlotte détourna son regard embué de larmes et tenta de garder le peu de fierté qu'elle avait encore, en ravalant ses sanglots.
Sinn, perché sur sa monture, un warex, attacha la laisse à sa selle et prit la tête du convoi. L'étrangère sentit les regards haineux des favorites de Sinn et les yeux dévorant des hommes désireux de la soumettre. Elle marcha la tête haute, en imaginant qu'elle était habillée d'une robe élégante pour tenter d'amoindrir son humiliation... mais la technique n'était pas efficace pour regonfler son amour-propre, et surtout son imagination avait des limites, car l'air frais du matin lui était un autre supplice, mais elle refusait de supplier son bourreau.
En fin de matinée, le terrain devint plus difficile et lorsque Charlotte marcha sur des pierres pointues, lui entaillant les chairs, Charlotte tenta de se contrôler, mais la douleur devint de plus en plus insupportable. Seulement, Sinn l'avait prévenue, si elle ralentissait c'était Sori qui en paierait le prix. Malheureusement, la jeune femme finit par gémir de douleur et laissa couler ses larmes en tentant de continuer à marcher.
Sinn qui avait conscience de son martyre lui jetait des regards en coin, attendant qu'elle lui demande de l'aide, ou qu'elle faiblisse tout bêtement. Seulement l'entêtement de l'étrangère forçait l'admiration, ce qui le fit sourire. Il finit par décrocher la laisse de sa selle.
— Va t'asseoir dans le chariot qui transporte mes favorites, déclara-t-il. Malé te donnera son manteau et soignera tes pieds, ajouta-t-il assez fort pour que son ordre soit entendu par l'intéressée.
Charlotte obéit trop heureuse de pouvoir se couvrir et de ne plus avoir à marcher. Elle ralentit le pas et monta dans le véhicule quand il arriva à sa hauteur.
Au crépuscule, Malé ne manqua pas de récupérer son vêtement dès que le convoi s'arrêta. Charlotte, les pieds bandés mais en sang, descendit péniblement du chariot et marcha difficilement jusqu'à la tente de Sinn.
Elle resta seule un long moment, jusqu'à ce qu'un domestique vienne allumer les bougies. La jeune femme, assise par terre, les jambes tendues, et adossée au bord du lit, était de nouveau nue. La douleur et le malaise dû à sa situation lui donnaient envie de pleurer.
Charlotte espérait enfiler les vêtements que Sinn lui avait proposés le matin même, mais elle devait attendre qu'il l'y autorise. Elle utilisa donc la peau de bête, qui tapissait le sol, pour se protéger du froid. En plus, Charlotte avait peur de regarder l'état de ses plaies, car elle craignait de tourner de l'œil à cette vue.
VOUS LISEZ
Kross : le peuple guerrier T1 🔞(terminé)
Ficção CientíficaCe n'est pas une histoire sur les Vikings !!! Une jeune femme se réveille au beau milieu d'un champ de bataille, sans savoir comment elle est arrivée là... L'incompréhension laissera-t-elle place au rêve ou à une réalité tout aussi improbable ? Sui...