Charlotte ignorait depuis combien de temps elle était séquestrée et torturée par Daryl... huit ou dix jours probablement ou peut-être plus.
Elle se rappelait encore comment Lyrad s'était jeté sur elle pour la maintenir et l'empêcher de fuir.
Daryl avait fait monter un chevalet de torture à l'aide d'une corde et d'une poulie. De la cave, l'outil de torture l'attendait depuis la création du sortilège qui l'avait conduite en ce monde violent et cruel.
L'Alchimiste et Lyrad s'associèrent pour la mettre nue et l'installer sur le chevalet : les jambes écartées et les bras relevés au-dessus de la tête. Ses chevilles et poignets étaient entravés de fers épais. Charlotte avait gesticulé pour tenter de résister, mais face à deux hommes elle n'était pas assez forte. Elle pleura, hurla et supplia Lyrad de la détacher.
Lyrad lui déposa des morceaux déchirés de sa robe sur la poitrine et le pubis pour la couvrir, seul signe de compassion de sa part.
Daryl renvoya Lyrad, parce qu'il savait que son alter ego pleurerait autant que la jeune femme s'il devait assister à ses expériences.
Avant chaque séance de torture, Charlotte devait regarder Daryl utiliser la meule manuelle, pour aiguiser les pointes de longs clous. Puis Daryl lui conseillait systématiquement de se détendre pour faciliter la pénétration de ses ustensiles.
L'Alchimiste lui enfonça son tout premier clou d'une forte poussée dans le foie. Charlotte gesticula et hurla, elle se mit à geindre en voyant que la longue tige était plantée en elle et la douleur à chaque respiration n'était que les prémices d'un long flirt avec la souffrance.
Daryl continua de lui enfoncer ses clous, choisissant chaque organe avec soins. Ses mains caressaient son ventre et de la pulpe de ses doigts il tâtait pour définir la zone, puis il en écartait deux pour venir placer sa tige aiguisée. À chaque fois, Daryl exerçait une très forte pression pour l'enfoncer.
Une autre forme de torture consistait à interroger Charlotte sur son niveau de douleur, patientant pour étudier les effets sur chaque organe, plusieurs heures pouvaient s'écouler entre chaque insertion de tiges.
En fin de journée, Lyrad venait frapper à la porte pour informer Daryl qu'il était tard. L'Alchimiste quittait le moulin, laissant le soin à Lyrad de retirer les clous, nettoyer les plaies, et détacher Charlotte.
Lyrad portait la jeune femme sur un lit de couvertures, où il lui passait un lourd manteau et où il lui enfilait de grosses chaussettes en laine. Une fois sûr que la jeune femme était protégée du froid, il l'aidait à boire, mais elle refusait de manger.
Charlotte pleurait et le suppliait de l'aider et de l'emmener loin, mais Lyrad refusait expliquant qu'il était incapable d'aller à l'encontre de l'Alchimiste.
Lyrad sanglotait autant qu'elle quand il la berçait pour la cajoler et la réconforter. Bizarrement, ce contact la révulsait autant qu'il la rassurait : parce qu'elle ne voulait plus qu'il la touche, mais il était le seul « ami » qu'elle avait.
Quand elle était enfin seule, Charlotte tentait de se trainer vers la porte d'entrée qui n'était pas verrouillée, mais la douleur dans ses chairs la clouait au sol.
Et les journées et les nuits se répétèrent à l'identique.
Daryl implantaient toujours ses clous dans les mêmes incisions. Les zones avaient pris une couleur rouge violacé presque noire par endroits et des veinures bleu foncé zébraient sa peau, mais il en ajoutait toujours au moins une.
Quand l'Alchimiste retira le morceau de tissu qui protégeait son pubis, Charlotte s'agita, toujours plus craintive. La main de Daryl se posa sur son bas-ventre, qu'il caressa tendrement, il déclara à Charlotte : « C'est vrai que ce contact charnel était agréable, je ne m'étais pas rendu compte que ça m'avait manqué. » l'Alchimiste soupira, puis il regarda Charlotte dans les yeux. Il pouvait lire l'incompréhension et la peur sur son visage « mais mon travail reste important. » affirma-t-il.
Daryl enfonça un clou au niveau de l'ovaire droit et une douleur fulgurante la secoua la forçant à se cambrer, puis Daryl se recula pour attendre. Un peu plus tard, il transperça l'ovaire gauche.
Un autre jour, l'Alchimiste attrapa un long clou et un maillet. Daryl perfora son poumon gauche et plus tard dans la journée le droit. Les coups de maillets lui avaient arraché des cris d'agonie, mais ça n'avait pas arrêté les mains de l'Alchimiste. Il avait assisté sans broncher à l'épanchement de ses poumons puis à ses râles quand elle eut la sensation de se noyer dans son propre sang... mais elle avait survécu ce qui semblait fasciner Daryl.
Pour Charlotte les journées étaient toujours les mêmes, elle hurlait, pleurait, convulsait, crachait du sang, gémissait, suppliait et hurlait encore, mais jamais, jamais elle ne perdait connaissance.
Durant les périodes d'attente de Daryl, il y avait toujours un moment où Charlotte avait l'impression qu'elle planait, comme si elle avait pris un bon shoot, pas euphorisant mais son esprit décollait pour son plus grand soulagement.
La lueur qui illuminait les yeux de l'Alchimiste lui laissait supposer qu'il utilisait son don pour la garder éveillée, pour toujours mieux l'interroger sur ce qu'elle ressentait. L'Alchimiste se livra à quelques confidences : alors que les poumons de Charlotte émettaient un étrange sifflement, Daryl lui avoua qu'un jour l'une des créatures avait réussi à s'enfuir. Lui et Lyrad l'avaient traquée, mais elle avait eu le temps de faire des dégâts. Au final, cette bête était l'hôte d'un parasite qui après morsure et forte fièvre, se développait en un long ver qui allait se loger dans le cerveau, pour prendre le contrôle.
— Les Yoxans ! suffoqua Charlotte.
— Tu es plus futée que tu n'en as l'air, s'amusa Daryl.
— Et vous n'avez pas tenté un bon vermifuge ? demanda Charlotte qui était un plein shoot.
— Lyrad a répandu la rumeur qui est à l'origine de l'histoire des Ombres, pour me permettre de gagner du temps et soigner les mordus, expliqua Daryl. Malheureusement j'ai failli être blessé à plusieurs reprises, j'ai donc arrêté de chercher un moyen de les guérir et ils ont proliféré. Le seigneur des Kross a décidé de stopper leur expansion. Sinn va tuer les Ombres et mon problème sera réglé, et s'il pouvait y passer, le monde s'en porterait mieux aussi.
— Vous êtes vraiment fou, souffla Charlotte, alors qu'elle inspirait péniblement.
Dans cette succession d'horreur, Charlotte s'affaiblit de jour en jour, au point qu'elle n'arrivait même plus à résister quand Lyrad venait le matin pour l'installer sur le chevalet.
Daryl se présenta devant elle et lui sourit, il lui montra le plus long de ses clous « celui-là c'est pour ton cœur » expliqua-t-il. L'Alchimiste reposa l'ustensile et se munit d'une tenaille, « mais avant j'aimerais bien voir si tes appendices peuvent repousser. »
Charlotte eut le réflexe de fermer les poings, avant de geindre de terreur.
« Les orteils, alors ! » affirma-t-il avant de lui saisir un pied.
Charlotte essaya de gesticuler mais les fers l'entravaient.
Elle hurla d'horreur et supplia son bourreau.
Daryl se raidit d'un coup en se cabrant en arrière.
Charlotte le dévisagea car ses yeux étaient écarquillés, puis il lâcha sa tenaille pour plaquer sa main dans son dos.
La porte d'entrée s'ouvrit brutalement.
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Kross : le peuple guerrier T1 🔞(terminé)
Fiksi IlmiahCe n'est pas une histoire sur les Vikings !!! Une jeune femme se réveille au beau milieu d'un champ de bataille, sans savoir comment elle est arrivée là... L'incompréhension laissera-t-elle place au rêve ou à une réalité tout aussi improbable ? Sui...