Chapitre 66

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L'agitation enfla dans le campement. Sinn, Erakris et Riyès allèrent au-devant de ce mouvement de panique.

Sinn comprit que les Ombres avaient eu l'intelligence de contourner le campement des guerriers qui barrait l'accès à leur couloir migratoire. Du coup, une vague humaine, ou plutôt d'Ombres, fonçait sur le campement qui n'avait pas de fortifications.

Des pièges entouraient la ville faite de maisons en toile, et quelques chariots avaient été renversés pour créer des barrières, mais face à ce qui allait se déverser sur eux, les civils n'avaient aucune chance.

Sinn beugla des ordres et les Kross, hommes et femmes, simples civils, se regroupèrent derrière lui pour affronter le danger.

Draz et Efraïm, qui avaient rejoint Sinn, surent que le destin de Houria était sur le point de se concrétiser, seulement ils n'avaient pas imaginé que leur vie serait aussi sur la sellette. La panique faillit prendre le dessus.

Efraïm accueillit les ordres de son seigneur comme une planche de salut, puisque Sinn restait impassible et déterminé face à l'avancée déferlante des Ombres. Quant aux hommes de Draz, ils se regroupèrent pour affronter la menace, mais c'est sous l'autorité naturelle de Sinn qu'ils prirent la bannière.

Les premières Ombres tombèrent dans le piège des pieux dissimulés, mais au vu de la masse qui allait engloutir les Kross, ce piège semblait inefficace... et les Ombres piétinèrent les empalés pour franchir l'obstacle.

Sinn, Erakris et Riyès donnèrent les ultimes consignes aux civils, puis ils se séparèrent en groupes pour transmettre les ordres de combat, car vue de la taille du camp, tous n'étaient pas informés de ce qui se passait réellement.


Charlotte, Malé et Kahléa, qui se dirigeaient vers la tente de Sori, prirent conscience que la foule s'agitait. Très vite, une phrase retentit partout dans le campement « Les Ombres arrivent. Regroupez-vous, les Ombres arrivent ! »

Malé et Kahléa prirent Charlotte chacune par une main pour la faire avancer plus vite, vers un groupe qui se formait. Les hommes et les femmes cherchaient à s'armer de pioches, de fendoirs, de fourches, de rondins...

Malé donna une pioche à Charlotte : « n'oublie pas, frappe la tête ! » lui dit-elle le visage fermé par la détermination.

Les deux favorites de Sinn s'armèrent chacune d'une barre de fer. Puis, tout comme le reste du groupe, elles attendirent. Leur souffle était saccadé par l'angoisse. Quand elles entendirent au loin, les premiers rugissements des Ombres, les cris des combattants et les hurlements des blessés, les battements de leur cœur pulsèrent plus fort, au point que leurs tempes battirent la mesure.

Kross : le peuple guerrier T1 🔞(terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant