Chapitre 24

283 33 0
                                    

Erakris, l'Alchimiste, entra et étudia la jeune femme, assise au sol, adossée au lit, et qui tentait de dissimuler son corps sous une peau de bête.

— Je viens pour soigner tes pieds, expliqua-t-il en s'accroupissant près d'elle tout en déposant sa besace.

Charlotte l'observa en pinçant les lèvres d'angoisse : le quadragénaire était bel homme, une barbe de plusieurs jours accentuait son côté viril, ses cheveux bruns et longs étaient répartis en quatre nattes qui lui collaient au crâne, ses yeux hazel étaient bleu vert et arboraient quelques ridules à leur coin.

Charlotte ignorait tout des capacités de l'Alchimiste, mais elle commençait déjà à ressentir un mieux, car la douleur s'estompait.

Erakris lui retira un bandage, lui saisit le pied et le leva pour l'étudier. Ce mouvement entrouvrit légèrement la couverture. L'Alchimiste fit de gros efforts pour garder les yeux rivés sur les plaies et ne pas dévier le regard sur ses cuisses.

Sinn finit par entrer dans ses quartiers et jeta un bref coup d'œil à Erakris et à la jeune femme. Il constata que l'étrangère ne s'était pas habillée, mais qu'elle avait trouvé le moyen de se couvrir.

Il alla s'asseoir à son bureau en silence, mais amusé.

— Waouh, vous êtes vraiment doué, se réjouit Charlotte. L'effet est vraiment agréable, ajouta-t-elle un léger sourire aux lèvres et les pupilles dilatées.

— Je n'ai pas commencé, répondit Erakris en reposant son pied avant de regarder Sinn.

Charlotte soupira de bien-être et parut s'alanguir.

— L'effet est sensationnel, gémit-elle, se sentant planer.

Sinn plissa des yeux et se leva prêt à intervenir.

Erakris, accroupi près de sa patiente, regarda son frère et leva les mains, paumes ouvertes :

— J'y suis pour rien ! se justifia-t-il.

— Soigne-la, gronda Sinn. Je ne veux pas qu'elle saigne dans mon lit.

L'alchimiste aida l'étrangère à se mettre sur le ventre en veillant à garder son corps couvert. La position lui permit de travailler sur ses plantes de pieds. Il sortit une petite pince de sa besace et lui retira tous les petits cailloux logés dans les plaies.

— Tu n'aurais pas dû la laisser marcher pieds nus à côté de ta monture, déclara Erakris.

— Je sais, soupira Sinn en se servant un verre d'alcool. J'étais hors de moi ! se justifia-t-il.

— Tu n'aurais pas dû laisser la colère te conseiller, soupira Erakris en regardant son chef et frère.

Les yeux de l'alchimiste brillaient d'une lumière vert émeraude, signe qu'il utilisait son pouvoir sur sa patiente pour anesthésier la zone traitée.

— Probablement, approuva Sinn. Mais ton rôle à toi, Alchimiste, est de panser ses plaies, ajouta-t-il avant de boire.

Erakris nettoya les plaies et les banda sous le regard froid de Sinn. L'alchimiste récupéra ses affaires ainsi que le tissu imbibé de sang, qu'il rangea dans sa besace. Enfin, il se leva pour faire face à son frère. 

— Pour le moment, ma patiente est dans les vapes, pour je ne sais quelle raison, d'ailleurs, mais quand la douleur se réveillera, elle souffrira ! expliqua-t-il.

— Tu veux la prendre avec toi ? s'amusa Sinn en s'adossant à son fauteuil.

— Oui, répondit Erakris en soutenant le regard perçant de Sinn. Tu dois savoir qu'elle ne pourra pas marcher avant plusieurs jours.

— Elle peut passer la nuit sous ta tente, répondit Sinn. Mais dès demain, elle me revient !

L'alchimiste s'accroupit près de sa patiente, il la fit rouler sur le dos, ajusta la couverture et la prit dans ses bras.

— Elle est nue là-dessous, l'avertit Sinn. Je t'interdis de lui faire quoi que ce soit de sexuel !

— Ce privilège t'appartient, mon frère, répondit Erakris avant de sortir, son fardeau dans les bras.

Kross : le peuple guerrier T1 🔞(terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant