Kross : le peuple guerrier T1 🔞(terminé)

Chapitre 64

Charlotte et Sinn étaient presque arrivés au campement des civils. Leur arrêt câlin avait été long et la matinée était bien avancée.

L'excitation et la frénésie passées, Charlotte s'en voulut d'avoir lâché sa résolution aussi vite. Sa seule consolation était qu'elle n'avait pas eu ses règles depuis son arrivée dans le monde de Sinn. Hypothétiquement, elle n'avait pas à craindre une grossesse non désirée.

Charlotte avait entendu dire qu'un choc émotionnel pouvait couper les menstruations... et elle ne pouvait pas nier que ses émotions avaient joué aux montagnes russes depuis son arrivée. La vision de Daryl lui plantant ses clous au niveau du bas-ventre, la fit frémir en imaginant qu'elle avait peut-être une raison de plus de croire qu'elle ne porterait jamais d'enfant...

Elle fixa le dos de Sinn pour chasser l'image de l'Alchimiste qui la torturait, et elle laissa ses pensées vagabonder, se rappelant soudain que dans son monde, il était permis de faire l'amour sans avoir peur des conséquences, Charlotte soupira « comme il est loin le temps béni des préservatifs et des moyens de contraception » pensa-t-elle.

Avec Lyrad, elle s'était déjà laissé aller à cette frénésie sexuelle, mais Lyrad était moins compliqué. Malgré le monde d'où elle venait, Charlotte avait complètement mis de côté ses craintes de tomber enceinte ou de tirer au sort une MST... mais une fois encore c'était avant d'être tombée entre les mains de Daryl.

Avec Sinn, c'était totalement différent et surtout, la vie du seigneur des Kross était déjà bien remplie en matière de femmes et d'enfants...

Charlotte étudia Sinn. Quand elle l'avait vu pour la première fois, son instinct lui avait soufflé qu'il était un danger mortel, et qu'elle devait le fuir.

Lorsqu'ils avaient commencé à partager leurs souffrances respectives, et pour Sinn sa vie n'avait jamais été rose, Charlotte l'avait vu son un autre jour, celui du respect et de l'amitié. Cette fois encore, elle posait sur lui un autre regard, puisqu'elle osa s'avouer qu'elle le trouvait beau... et dangereux... et qu'il exerçait sur elle une attraction physique intense.

— Qu'est-ce qui te fait sourire ? lui demanda Sinn en la laissant avancer à son côté.

— J'étais en train de me dire que, si tu es aussi doué pour la guerre que pour le sexe, tu dois être ennemi mortel.

Sinn esquissa un sourire :

— Ça veut peut-être juste dire, que tu es facile à contenter, déclara-t-il, moqueur.

Charlotte ouvrit la bouche d'indignation :

— Tu insinues que je suis une fille facile, souffla-t-elle, indignée. Alors là merci ! je me sentais bien jusqu'à maintenant, mais t'as tout gâché ! ajouta-t-elle, presque boudeuse.

— Je suis certain de pouvoir arranger ça, quand on serra au campement, s'esclaffa Sinn.

— Non merci, clama-t-elle, vexée.

Sinn se pencha vers elle pour capter son attention :

— Je te promets qu'il n'y aura aucune pénétration, tant que tu ne me supplieras pas comme tout à l'heure, déclara-t-il, sérieux. Mais tu me supplieras, c'est certain ! ajouta-t-il en se redressant.

— Je suis capable de te résister, marmonna-t-elle.

— Méfie-toi, Charlotte, s'amusa Sinn. Il y a plusieurs façons de faire l'amour, comme il y a plusieurs façons de faire la guerre.

— Je n'ai plus peur de toi, affirma-t-elle, le ton ferme.

Sinn afficha un léger sourire tout en la dévisageant, puis il replongea dans le mutisme duquel il était sorti.