Épisode 15 : Drame

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Épisode 15 :

Cela faisait maintenant deux jours que Tokyo était devenu un champs de ruines. Cela faisait deux jours que Kunoai Josei se battait contre un gumiho. La jeune femme se trouvait actuellement dans les ruines d'un ancien hôtel où elle avait passé la nuit. À ses côtés se trouvait des membres de la Guilde nationale Japonaise. Ils étaient occupés à penser leurs blessures pendant que les derniers soldats de l'armée nippone rangeaient le camp. Kunoai observait par la fenêtre la désolation qu'avait causé le fléaux. Elle avait été contactée par la Guilde en début de semaine car ils avaient repéré une concentration d'énergie digne d'une calamité et aucun de leurs chamans n'étaient assez puissant pour s'en occuper. En accourant au secours de son pays, elle ne se doutait pas qu'elle allait s'engager dans une bataille de cette ampleur. La majorité des civils avaient pu être évacués cependant, il en était resté trop sur place. Elle soupira, sentant le fléaux remuer au loin. Elle se fichait du nombre de morts, mais le fait que l'humanité ne gagnait jamais véritablement face aux montres la désolait. Elle attrapa ses grands ciseaux qui trônaient à ses côtés et sauta à travers la fenêtre à la rencontre de son ennemi.

Eru était allongé sur son lit, le dos appuyé contre le mur. Sur sa gauche, Ariane était en train de vider sa canette de soda tout en piochant dans le bol de biscuits apéro. Peter était assis sur le sol et faisait défiler sur son téléphone des images d'une ville en ruines, Suzie, sa petite amie, penchée sur son épaule. Klide, le frère de cette dernière, venait d'ouvrir un autre paquet de chips. L'enceinte de Peter crachait de la musique. Après l'entraînement, ils s'étaient tous regroupés pour manger puis des petits groupes s'étaient formés et ils avaient finis dans la chambre d'Eru. Eru était heureux, il avait rapidement sympathisé avec Klide, Peter et Suzie. Soudain, Peter baissa la musique et leur dit :

-Venez voir !

Eru se leva et jeta un coup d'œil à l'écran de Peter. Sous ses yeux s'étalait la photo d'une ville complètement détruite. Klide demanda :

-C'est quoi ?

Peter lui répondit :

-Tokyo. C'est Tokyo, enfin ce qu'il en reste. Un fléaux de rang Calamité y est apparut en début de semaine et même avec l'aide de la Kynigos Kunoai Josei, la ville a été rasée. Ils ont réussi à l'abattre mais les morts se comptes par dizaines voir centaines de milliers.

Eru demanda :

-Kunoai Josei... Elle est si forte que ça ?

Klide lui répondit :

-Bien sur ! Elle peut trancher tout ce qu'elle veut grâce à ses pouvoirs et elle disparaît systématiquement après avoir tué son ennemi. En terme de destruction pure, c'est sans doute la plus puissante de toute l'Histoire.

Eru hocha la tête, il aurait bien voulu la rencontrer.

Le soleil tapait fort, bien plus fort qu'il ne devrait taper normalement sur Terre. Un puissant vent chaud balayait le désert et s'engouffrait entre les buildings en ruines. Il gémissait en passant à travers les vitres brisées, emportant la poussière au loin. Peu d'hommes habitaient désormais cet endroit. Les seuls qui osaient s'aventurer ici étaient des fous ou des criminels en fuite. Ici, aucune loi ne gouvernait, seul le plus fort survivait. Étonnement, au plus profond du désert se trouvait un vieux bâtiment en grès. Il datait de l'époque de l'Égypte antique et les hautes falaises qui l'entouraient l'avait protégé du passage du temps et de l'étrange climat qui y régnait. Sur le flanc gauche du temple se dressait une petite maison en toile qui semblait ignorée par les vents. Soudain, le calme qui régnait dans la vallée fut troublée par un craquement. Une faille apparut dans la maison laissant passer Kunoai Josei au travers. La faille disparut et le silence revint. La maison ne comportait qu'une seule pièce regroupant les fonctions de chambre, de salle à manger et de salle de bain. La jeune femme pesta :

-Où est il encore passé ? La seule fois où j'ai besoin de lui il disparaît.

Elle sorti de sa robe un bâtonnet dorée et le craqua. Elle disparut l'instant d'après dans une faille.

Eru et son groupe d'entraînement avait eu le droit à un jour de vacances suite au match. Peter qui avait le permis les avait emmené dans la ville de Forteplace qui se trouvait à moins d'une heure de voiture du siège de la guilde. Eru se trouvait juste derrière le siège conducteur, à côté d'Ariane. A la place passager, Suzie était en train d'écouter de la musique. Peter demanda alors à Eru :

-Tu vas où à la fin de l'été ?

Eru fut surpris, de quoi est ce qu'il parlait ? Il répondit :

-Euh... Je sais pas. On ne m'a rien dit. Honnêtement, je ne vois même pas de quoi tu parles.

Peter rigola et lui lança un regard dans le rétro :

-César t'as pas expliqué ? En gros, la grande majorité des apprentis chamans vont, en semaine, en cours dans différents établissements de la région et ils ne reviennent que les week-ends et pendant les vacances. Si il ne t'en a pas encore parlé c'est qu'il voulait sans doute te garder au Q.G. pour terminer de te former.

Eru soupira :

-Dommage... j'aurai bien voulu aller au même bahut que vous.

-Je suis pas avec eux moi, intervient Ariane. Je suis au lycée public Napoléon et eux sont dans une autre région, je sais plus où exactement.

A voir la tête d'Ariane, elle non plus n'aimait pas trop qu'Eru ne vienne pas au lycée. Eru regarda par la fenêtre et remarqua qu'ils venaient de rentrer en ville. Peter arracha les écouteurs à Suzie et leur lança :

-Bon, récapitulons : on passe acheter en vitesse un téléphone à Eru puis on fonce au ciné voir Dune 2. Ensuite seulement on s'occupera du problème de la bouffe !

La voiture passa en trombe devant le panneau annonçant l'entrée. Sur la colline surplombant la route, se tenait une silhouette sombre. Elle regarda la voiture passer puis se releva. Elle était enveloppée d'une grande cape claire ne laissant pas voir un seul de ses traits. Telle une ombre, elle bondit et disparut dans la nuit à la suite de la voiture.

Pendant ce temps, au collège Pierre Curie, une petite fille était en train de faire ses devoirs. Elle habitait dans une petite chambre en temps de cours, ne rentrant chez ses grands parents que pour les vacances. Soudain, on toqua à sa porte. Elle se retourna et demanda :

-Mme. Chellie ? C'est vous ?

Il n'eut pas de réponse. La jeune fille redemanda :

-Mme. Chellie ?

Toujours pas de réponse. Elle se leva alors et prit son ours en peluche avec elle. Elle s'approcha de la porte et fit tourner la poignée. Cette dernière s'ouvrit sur un couloir plongé dans l'obscurité où se découpait une ombre plus noire que la nuit. Rapide comme l'éclair, une patte griffue l'attrapa à la gorge, l'empêchant de crier et l'emporta au plus profond des ténèbres. L'ourson tomba sur le sol, au pied de la porte entrouverte. Une petite étiquette ornait cette dernière : Chambre 036, Carla de Valcan.

Edfou - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant