Épisode 23 : Pandore

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Épisode 23 :

César traversait le couloirs du Q.G. de la Guilde Française à grand pas. Sa voix résonnait dans le silence de la Défense, le bâtiment réservé aux affaires de crises :

-Je suis désolé... c'est bon ? Je ne pouvais pas laisser Skiar interroger cette pauvre petite, il l'aurai tuée avant même qu'elle ne puisse prononcer un mot.

La voix de Fantasia, à l'autre bout du fil lui répondit :

-On aurait pu repousser le départ de quelques heures tu sais ? A la place t'as préféré m'envoyer Fos...

-Me dis pas que tu l'aimes pas ! Il ferait tout pour t'aider ma belle.

Fantasia eut un petit rire :

-Je sais, je sais et c'est bien ça le problème. J'aurai préféré passer un week-end avec toi dans les charmantes Zones Mortes...

- « Charmantes » n'est pas le mot que j'aurai utilisé mais si tu le dis. Bon, je vais devoir te laisser j'arrive à la cellule. Bonne chance, évite de mourir tu veux ?

-C'est toi qui vas t'attirer des ennuis vu que je serai pas là pour te protéger ! J'espère juste que j'arriverai à temps pour te sortir du pétrin.

César sourit puis lui souhaita une dernière fois bon courage avant de raccrocher. Il se trouvait à présent devant une porte entièrement noire derrière laquelle il avait trouvé Johan quelques mois plus tôt. A présent il y avait une personne dont l'existence même mettait les lois de ce monde sans dessus-dessous. Il poussa un léger soupir, rajusta ses lunettes et pénétra dans la pièce sombre. Il y trouva une jeune femme d'environ 17 ans qui semblait se reposer, les yeux ouverts sur le lit, le seul meuble de la pièce. Elle ne devait pas être très grande, blonde aux yeux bleus-verts. Quand elle entendit son visiteur entrer, elle s'assit sur le lit et le regarda fixement. César attira à lui les deux chaises qui attendait dans le couloir et lui en tendit une :

-Bonjour. Je suppose qu'on sera plus confortable si on discute ainsi.

Il s'assit puis la jeune femme s'exécuta à son tour. César commença :

-Je m'appelle César Callius et je suis chaman du premier cercle. Je suis désolé de te trouver dans cette cellule mais on ne pouvait pas prendre de risque tu le comprends ?

Elle hocha la tête sans enlever cet air désintéressé de son visage. Le chaman en costard blanc continua :

-Je suis venu ici pour te poser quelques questions dont dépendra ta liberté. Peux tu y répondre le plus sincèrement possible ?

Elle parla alors pour la première fois :

-Je n'ai aucune raison de vous cacher ce que je sais.

-Parfait, commençons alors. Comment t appelles tu ?

-Je me prénomme Pandore, Pandore Malédiction.

César crut avoir mal entendu :

-Malédiction ?

-Oui, Malédiction. C'est mon nom, enfin, celui de l'homme qui m'a élevé.

-Veux tu parler de ce spectre ?

Elle acquiesça. César sorti une petite tablette de sa poche et nota toutes les informations qu'elle lui avait données. Il reprit :

-Tu as été ramené ici par trois de nos apprentis chamans après qu'ils t'aient libéré de ce spectre. Ils se nomment Eru-Alsar, Johan et Ariane. Pourquoi as tu été élevée par un spectre ? Et pourquoi ton énergie vitale est elle si proche de celle d'un fléaux ?

La jeune femme détourna le regard et répondit :

-Je suis au courant d'un secret qui pourrait mettre en péril le monde entier. Il entoure ma création et explique beaucoup de phénomènes.

Elle s'arrêta là. César attendit mais elle ne continua pas. Il demanda :

-Pourrais tu me dire de quoi il s'agit ?

Elle riva alors son regard dans le sien, semblant voir à travers les lunettes de César qui pourtant ne laissaient pas passer un seul rayon de lumière :

-Je vous ai dis que je n'avais aucune raison de cacher ce que je savais. Mais après avoir appris ça, je ne pense pas que vous voudriez que ça se sache.

Mapinguari était un homme qui avait tout : argent, pouvoir et femme. Il se situait au somment du monde et l'observait depuis son trône de Kynigos. Il se prélassait tranquillement au bord d'une mer turquoise quand une jeune femme en tenue d'hôtelière quelque peu trop courte pour qu'elle soit réglementaire s'approcha :

-Monsieur ? C'est Reproducteur qui m'envoie.

Mapinguari se redressa et sourit de toute ses dents :

-Ah ! Enfin ! Accouche petite.

Il devait faire presque le double de sa taille et la dominait de son imposante carrure. Elle lui répondit, visiblement impressionnée par les muscles de son maître, que le soleil mettaient en valeur :

-Les premiers sujets ont été stabilisés, vous pouvez venir les voir.

Le désert avait fait place à la destruction. Les dunes avaient été remplacées par une plaine grise et nue. Les seuls reliefs étaient de profonds gouffres témoignant de la violence des combats. Ils étaient le résultats des puissants sorts destructeurs de Kunoai Josei, la Kynigos. Elle faisait encore face à l'ombre, flottant au milieu des cieux. Elle était couverte de plaies, une profonde entaille barrait son front, saignant abondement et maculant son beau visage de sang. Elle avait un bras complètement brisé et sa robe pendait maintenant en lambeaux laissant voir une peu blanche au dessous et parfois rouge. L'ombre non plus n'était pas au meilleur de sa forme. Sa cape blanche avait disparut pour laisser place à un bel homme aux cheveux blanchis à cause du désert, ses yeux noirs de jais lançaient des éclairs. Mais cette apparente forme était démentie par le sang séché qui maculait son visage, son torse était barré d'une profonde faille qui laissait voir la chair au dessous ainsi que son pied qui pendait dans le vide selon un angle anormal. L'ombre adressa alors à la jeune femme un compliment :

-Tu as bien progressé, jeune Kynigos. Je ne pensais pas que tu puisses un jour apprendre du vieil homme que je suis. Je t'ai mal jugée. Tu n'as plus rien a tirer de moi à présent. Ces deux jours de combats sans repos auront été plus que bénéfique. A présent, les formes supérieures des Principes du Lien n'ont plus aucun secret pour toi.

La jeune femme esquissa un sourire poli, ne sachant pas comment réagir :

-Vous n'êtes pas si vieux que ça arrêtez. Je ne vous remercierai jamais assez pour ce que vous avez fait pour moi. Que puis je faire pour vous rendre la pareille ?

-Oh tu sais, j'ai beau avoir le corps d'un homme de trente ans j'étais déjà chaman avant l'apparition de cette Zone Morte.

Il soupira et lui dit :

-Quand le temps serra venu, je voudrais que tu prenne ma place à la tête des Kynigos. Endiguer seul cette Zone Morte n'est pas de tout repos.

Kunoai Josei comprenait. Les Kynigos n'ont jamais été en paix, ils ne se sont jamais entraidés. On pourrait même dire que la plus part ne peuvent même pas se voir sans se battre afin d'éliminer l'autre. Cependant, le plus puissant de tous se doit de faire en sorte qu'ils mettent leur puissance ai service de la survie de l'humanité. L'actuel numéro 1, le plus puissant de tous le chamans, Aqli de Valcan, lui demandait de prendre sa place quand elle mourrait. Elle senti une nouvelle détermination monter en elle :

-J'espère que je m'en montrerai digne, mon maître.

L'ombre, Aqli de Valcan, premier des Kynigos sourit tristement puis disparût.

Edfou - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant