Edfou - Saison 1

Épisode 91 : 365 jours

Épisode 91 :

Alain Belenos fixa Eru dans les yeux et lui répondit, comme si il connaissait la vérité se cachant derrière sa question :

-On le nome Kherty, celui qui est devant la porte.

Le nom frappa Eru comme une masse, il le savait, il le connaissait. Il senti la main de Pandore serrer son bras, le ramenant à la réalité :

-Eru ? Tout va bien ? S'inquiéta t elle.

-Euh... ça va, ça va t'en fais pas, lui répondit Eru en clignant des yeux. Bref... continuez s'il vous plaît, monsieur.

Le vieil homme rigola doucement :

-Passer de vieillard à monsieur ... tu es un étrange personnage jeune homme.

Il aspira une bouffée de fumée de sa pipe et reprit ses explications :

-Ainsi, si vous souhaitez parcourir la marche du nord, vous tomberez directement aux mains du gardien. Autant dire que c'est du suicide, vous allez vers votre mort tout simplement. A moins que vous ne réussissiez à réunir les derniers clans elfes qui font résistance mais... comment dire... un certain racisme fait rage entre eux, c'est mission impossible.

Pandore lâcha Eru et se tourna vers Alain en demandant :

-Qu'est ce que vous nous conseillez ?

-Combien de temps disposez vous ? Lui rétorqua t il.

Eru haussa les épaules :

-Vous avez dis que le temps n'avait aucune valeur ici. Je ne sais même pas combien de jours se sont écoulés dans ce monde alors encore moins sur Terre. Tout le monde nous pense morts donc je suppose qu'on a autant de temps que vous jugerai nécessaire.

Réalisant qu'il venait peut être de tomber dans le piège d'un vieil homme qui recherchait à tout prix de la compagnie, il s'empressa d'ajouter :

-Enfin, ça dépend pour quoi.

Un grand sourire éclaira le visage d'Alain :

-Passez un an à mes côtés. Suivez mes enseignements durant 365 matins et je vous assure que vous passerez la Porte sans problème. L'assaut sur Terre débutera dans de nombreuses années, j'en suis certain, et vous aurez regagné votre France avant. Me faites vous confiance ?

Eru regarda Pandore.

-Il me semble vraiment très fort, et un entraînement auprès du premier Kynigos ne se représentera pas de si tôt, lui dit elle dans son esprit. Le monde a survécu avant que nous arrivions, il va bien survivre 1 an sans nous. Et quand on reviendra on sera les meilleurs.

Eru hocha la tête en fixant Alain dans les yeux. Il allait lui donner leur réponse quand il se passa un étrange évènement :

-Arrêtez vos petites messes basses et allez dormir, ordonna le vieil homme par la pensée.

Les yeux d'Eru et Pandore s'écarquillèrent et ils bondirent sur leur pieds en entendant quelqu'un leur parler par télépathie. Alain éclata de rire et quitta la pièce, montant vers les étages supérieurs sans cesser de rigoler.

Pendant que Johan massacrait à la pelle les monstres sur le champs de mars, Ariane volait de bâtiments en bâtiments, évacuant le maximum de monde vers les bunkers prévus à cet effet ou les dirigeait vers les checkpoint de l'armée. Elle avait l'impression de vivre un mélange entre sa mission à Toulouse et la bataille de Belenos. Elle se forçait à rester calme et efficace mais elle ne cessait de songer à ses parents. Ils vivaient dans le centre ville, pas très loin des combats. Elle accrocha un fil au sommet d'un hôtel privé et se propulsa dans les airs. Elle résista à l'envie de foncer chez elle, qu'est ce qu'Eru aurait fait à sa place ?

-Il serait resté se battre, pour protéger tout le monde, murmura t elle.

Elle replongea alors, bien décidé à aller prêter main forte aux militaires qui tentaient d'établir une zone de sécurité autours du champs de mars. Elle descendit en piqué et se rattrapa au dernier moment pour se poser autours d'un groupe de soldat lourdement armé :

-Je viens vous aider ! Cria t elle à celui qui se tenait en tête.

-Vous êtes ? Demanda t il avec un salut professionnel.

-Ariane Crète, membre de l'Escouade I des apprentis français ! Se présenta t elle. On a été envoyé en renfort.

Le soldat hocha la tête et lui donna ses consignes :

-On a besoin d'un appuie aérien et d'une force de frappe nécessaire pour étendre le périmètre jusqu'à la Seine. Si vous vous en chargez on s'occupe du reste.

Ariane comprit alors que ces gens lui faisaient confiance pour gérer la situation, c'était elle qui avait l'habitude, pas eux. Elle n'osa pas lui avouer que ce n'était que sa sixième intervention mais elle estima que ça ne servirait qu'à leur miner le moral.

-Ne vous préoccupez pas de moi, avancez je vous ouvre la route, lança t elle en se propulsant dans les airs.

Elle y était vraiment, elle était une chamane. Elle se faisait confiance, des militaires lui faisaient confiance, tout allait bien se passer. Elle repéra alors un groupe d'insectoïde qui devaient vivre dans les égouts et qui profitaient de tout ce grabuge pour sortir. Les soldats ne devraient pas avoir trop de mal mais ça leur ferait perdre quelques précieuses minutes. Elle plongea et décapita le premier avec un fil tranchant. Elle pivota dans les airs et attrapa le deuxième scarabée pour l'attirer à elle. Il se débâti mais elle ne lui laissa pas le temps de répliquer. Elle attacha son poignard à un fils et elle s'en servit pour le décapiter. Elle le lança et il se planta dans le cerveau du troisième. Elle atterri sur le sol, ramenant à elle le corps de l'insecte mort et l'utilisa comme un fléaux médiéval pour faire reculer les trois derniers. Elle invoqua alors une toile de flammes qu'elle laissa tomber, les carbonisant.

-On avance ! Ordonna t elle aux militaires qui arrivaient derrière elle, armes au point.

Elle se remit à courir, continuant à nettoyer les rues en direction de la Seine.