Épisode 88 : Prélude à la guerre

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Épisode 88 :

Le vieil Hermite d'Aaru reposa encore une fois la question :

-Qui êtes vous ?

Sa voix était empreinte d'une autorité de monarque mais Eru n'en fut pas étonné. Il lui retourna la question :

-Vous, qui êtes vous ?

Le vieil homme sourit paisiblement en entendant sa langue natale : le français.

-Je me nomme Alain, Alain Belenos, répondit il, une expression mélancolique sur le visage.

La mâchoire d'Eru et Pandore menaça de se détacher. Cette dernière bégaya :

-Alain Belenos, comme le Kynigos qui est mort dans la Zone Morte il y a soixante ans ?

Alain rigola de bon cœur :

-Oui, c'est ça. Sauf que je ne suis plus Kynigos et que je ne suis pas mort.

-Mais vous aviez disparut ! S'étonna Eru. Comment ça se fait que vous soyez...

-J'ai l'air d'avoir disparut ? Rugit le vieil homme.

Sa puissance plaqua les deux amis au sol, levant une tempête autours d'eux.

-Je suis désolé, je suis désolé, s'empressa de murmurer Eru.

Alain leur lança un regard noir avant de désamorcer les vents violents. Il les laissa se remettre sur pied et ramasser leurs affaires avant de demander :

-Que viennent faire deux créatures étranges qui ne sont ni des humains, ni des monstres, dans ma vallée ?

Eru estima qu'il valait mieux laisser Pandore répondre vu comment l'ancien Kynigos s'était énervé.

-Les elfes de Fal'rair nous ont envoyé auprès de vous pour qu'on puisse emprunter la marche du nord, expliqua t elle. Du coup on...

-STOP ! Cria t il à nouveaux, interrompant la jeune fille. Je veux rien savoir de plus maintenant.

Eru se prépara à recevoir une onde de choc mais rien ne se passa, le vieil homme faisant visiblement un effort pour se contenir.

-Venez chez moi, ordonna t il. Si vous venez pas, je n'aurai jamais la fin de l'histoire et je serai très en colère.

A ces mots, il se propulsa en l'air et s'envola en chantant.

-Quel étrange personnage, murmura Eru.

-Je pense que passer 60 ans seul a de quoi rendre timbré, rigola Pandore. Allez, allons y, je n'ai pas envie de revivre la même scène une deuxième fois.

Les deux amis rassemblèrent leurs affaires et plongèrent dans la foret, suivant le sentier qui les menait vers la maison d'Alain. Eru était septique : outre la puissance phénoménale de l'ancien Kynigos, ce dernier ne leur avait pas demander leur nom ni la raison de leur visite, enfin, il les avait coupé avant. Était il déjà au courant ? Si c'était le cas, depuis combien de temps les observait il ? Et quel était la relation qu'il entretenait avec les elfes de Fal'rair ? Il espérait pouvoir trouver des réponses mais en attendant, il resterai sur ses gardes.

-SAUTEZ ! Hurla Fantasia.

Johan se propulsa par le trou qui éventrait la coque du vaisseau et plongea vers les flammes. La situation se présentait mal, très mal. Paris était en proie à des incendies sans précédant et les chamans n'arrivaient pas à réguler les dégâts. Johan descendit en piqué vers l'enfer, son corps recouvert de Lien et d'énergie. Comment en était il arrivé là ? Tout avait commencé quand Fantasia avait reçu un appel de la guilde pour les envoyer en renfort à Paris. En survolant la zone, ils avait été la cible de monstres aillés qui taillaient en pièces tout ce qui bougeait. Il ne savait pas ce qu'il se passait ici mais plus rien n'était sous contrôle et des milliers de civils risquaient leur vie. Il atterri en criant :

-Énergie violette, fracture !

L'onde destructrice se propagea autours de lui, réduisant en miette le sol et quelques monstres. Fantasia leur avait donné une consigne très simple : aider à l'évacuation et en aucun cas essayer de trouver ou d'affronter le fameux monstre de rang 1. Mais Johan ne comptait pas l'écouter, il pouvait leur être utile. Il se propulsa dans les airs et fila vers un hôtel sur le point de s'écrouler. Il scanna rapidement le bâtiment au moyen du principe sensitif et remarqua qu'une famille de cinq personnes était coincée au troisième étage et qu'un homme se trouvait seul au rez-de-chaussé. Il se stabilisa et détruisit la façade au moyen d'un rayon compressé avant d'attirer à lui les rescapés. Il les déposa en douceur sur le sol et fonça dans le bâtiment. Il attrapa le jeune homme qui s'y trouvait et se propulsa dehors avant qu'une poutre carbonisée par les flammes qui ravageaient l'immeuble voisin ne lui coupe la retraite. Il le laissa avec la petite famille avant de repartir, sondant constamment les alentours. Il devait être le plus efficace possible pour sauver un maximum de personnes. C'est alors qu'il arriva au dessus du champ de mars, là où se concentrait le gros de la bataille. Une horde de monstres en tout genre se ruaient sur tout ce qui bougeait, s'opposant à des rangées de chamans en formation. Le seul point commun entre tout ces monstres était leurs yeux violets et Johan se doutait qu'il y avait quelque chose qui clochait. Mais le pire n'était pas le nombre de monstres mais celui qui se tenait en son centre. C'était un golem de glaise géant qui tentait de faucher la dizaine de chamans qui lui tournaient autours sans lui causer de réels dégâts. Vu qu'un tel nombre de chamans était inoffensif, sa seule attaque utile aurait été l'énergie sombre mais il n'était pas comme Eru à pouvoir sélectionner ses cibles, si il l'utilisait, il prenait le risque de tuer tout le monde. Il lui restait cependant une technique mais il ne la maîtrisait pas encore assez bien. C'est alors qu'il entendit une voix féminine familière crier :

-Invocation, Kratos Morphis ! Maîtresse de la réalité !

Tout le Lien de Paris se tendit vers un seul point au dessus du champs de mars : Fantasia. Son Kratos Morphis se forma autours d'elle, prenant l'apparence d'une guerrière grecque, couverte simplement de quelques bandelettes de cuirs. Son armure holographique pourpre et violette se posa sur le sol, faisant trembler la ville. Elle invoqua une épée longue ainsi qu'un bouclier et fonça sur le géant de glaise. Johan comprit alors qu'elle n'aurait pas besoin d'aide de si tôt et il plongea épauler le reste des forces françaises au sol. Pendant ce temps, au sommet de la tour Eiffel, une femme regardait le combat, un sourire aux lèvres. Avant de partir en « vacances », Ombre avait demandé à la Secte de lancer un assaut sur Paris pour faire bouger les choses, laissant ainsi le champs libre pour que le Maître puisse mettre en place son plan. Tout se passait bien, le monde allait bientôt trembler.

Edfou - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant