Edfou - Saison 1

Épisode 25 : Rencontre avec Pandore

Épisode 25 : 

Eru et ses amis marchaient vers la salle où ils devaient retrouver César et le reste du groupe. Peter et Suzie s'étaient laissés distancer, sans doute pour parler seuls un peu, et Eru discuttait avec Ariane. Klide tapait dans les cailloux de la cour en bougonnant des propos incompréhensibles dans sa barbe. Eru était pleinement heureux. Il avait trouvé des amis sur qui il pouvait compter et qui lui donnaiten le sourire. Il se sentait presque chez lui. La pensée de son chez lui qu'il avait oublié le rendit soudain nostalgique. Il savait que si il avait perdu la mémoire c'était pour le bonne cause, il en était persuadé mais pour une raison inconnue il souhaitait de tout son cœur rentrer à sa maison.

-Hien ? T'en penses quoi ?

La voix d'Ariane le sorti de ses pensées moroses. Elle le regardait de ses grands yeux clairs :

-Ça va ? Tu pleures ?

Sans le sentir, une larme avait coulée sur sa joue. Il l'essuya rapidement et répondit en fixant son regard devant lui :

-Non, ce n'est rien.

Elle s'approcha de lui et lui passa un bras autours des épaules. Comme elle était légèrement plus petite que lui, elle ne pouvait pas l'entourer complètement mais ce geste réchauffa le cœur d'Eru.

-Tu sais, si tu as un problème je peux t'aider.

Il se retourna vers elle et lui sourit :

-Merci Ariane, mais je pensais juste à ma vie d'avant. J'aimerai retrouver ma mémoire maintenant.

Ariane comprit alors qu'il était bien plus mal qu'il ne le laissait entendre. Depuis qu'il leur avait avoué son amnésie, il n'avait jamais reparlé de sa vie d'avant. Le fait qu'il aborde le sujet maintenant n'était pas anodin, ça prouvait qu'il souffrait. Elle lui prit doucement la main et il se laissa faire, le regard perdu dans le vide à la recherche de fantôme du passé.

Le temps qu'ils arrivent à la salle de cours, Eru avait retrouvé son assurance et son calme habituel. Ariane lui lâcha la main quand ils pénétrèrent dans la pièce. C'était un amphithéâtre qui pouvait accueillir presque 50 personnes. Les apprentis étaient assis sur les premiers rangs et bavardaient entre eux. Le soleil de l'après-midi entrait par la grande baie vitrée qui couvrait tout un pan de mur. Eru ne s'étonna pas de trouver Johan assit, seul, sur une rangée vers le fond. D'après ce qu'il avait comprit, Johan n'était pas vraiment aimé de la promo et il n'avait pas d'autre ami que Peter. Il suivit Peter et Suzie qui s'installèrent à côté de lui. Après une rapide poignée de main, Eru se cala entre Ariane et une chaise vide, Klide ayant rejoint un groupe de fille qui l'accueillirent à grand renfort de sourires. Eru rigola doucement en voyant la célébrité de son ami. Quelques minutes plus tard, César entra coupant un débat enflammé entre Peter et Johan à propos du récent combat entre les deux Kynigos. A la grande stupeur d'Eru, la jeune fléaux qu'ils avaient combattus avec Johan quelques semaines plus tôt le suivait ! Passées les premières surprises, les apprentis les plus sensibles au Lien se levèrent, chargeant différents sorts dans leurs mains. Étonnement, Johan resta immobile. Eru réagit au quart de tour. Il se leva et se prépara à invoquer Râ, il n'allait pas les laisser tuer la jeune femme qu'il avait sauvé. Soudain, plus personne ne pu bouger et César afficha un large sourire :

-Bonjour à tous ! Je suis content de voir que mes chers élèves ont déjà le syndrome du chaman : frapper et poser des questions ensuite ! Ça montre que je vous ai bien formé.

Il leva sa main et le sort d'entrave temporelle disparut. Il demanda d'un geste que tout le monde se rassoit et continua :

-Calmez vous... Bon, comme vous avez pu le voir j'ai ramené une nouvelle élève que vous avez si gentiment accueilli. J'aimerai qu'elle se présente sans que vous ne l'atomisiez alors soyez indulgents.

Il poussa la jeune fléaux au centre de la salle et recula. Elle s'avança et quand elle croisa le regard d'Eru, elle le fixa :

-Bonjour.

Sa voix résonna dans le silence de la salle. Tout le monde avait les yeux rivés sur cette petite blonde aux yeux bleus-verts qu'ils considéraient encore comme un monstre.

-Je m'appelle Pandore. Je dois avoir 16 ans, même si je ne suis pas vraiment sûre. J'ai été élevée dans le laboratoire où Johan, Eru et Ariane m'ont trouvés. J'ai été crée artificiellement par un spectre qui m'a conféré ce pouvoir et cette aura de fléaux.

Elle se tut. Eru avait le cerveau retourné : il avait bien senti au fond qu'elle était humaine. Il jeta un rapide coup d'œil à Johan qui ne pouvait détacher son regard de Pandore. Tous les apprentis la fixaient, ne sachant pas que penser. César la rejoint au centre de la salle et annonça :

-Je vous demande de ne pas la harceler de questions sur son passé, elle nous dira ce qu'elle souhaite en temps voulu.

Il lui fait signe d'aller s'asseoir et continua mais Eru regardait la nouvelle arrivée. Elle traversa les rangs en montant les escaliers et croisa son regard au passage. Elle s'installa à l'avant dernier rang, de l'autre côté de la rangée. Eru reporta son attention sur César qui disait :

-Comme vous le savez, la fin de l'été approche à grands pas. Il ne vous reste maintenant que deux semaines pour terminer votre entraînement avant de vous diriger vers une vie plus « normale ». A part les quelques uns qui resteront à la Guilde, vous devez avoir tous reçus vos affectations maintenant. Qui dit cursus scolaire dit moins d'entraînement donc à vous de rattraper ceux qui prendront de l'avance. On va faire un gros travail cette semaine et le début de semaine prochaine avant l'évaluation. Ensuite, vous aurez quartiers libre du mercredi au dernier dimanche puis nous démarrerons une nouvelle année.

César continua mais Eru perdit le fil de ce qu'il disait. Il n'avait pas été choisi dans un lycée et faisait sans doute parti de ceux qui restaient. Il devait en toucher deux mots à son maître. En plus, l'évaluation approchait rapidement, il allait enfin savoir à quelle classe et à quel cercle il appartenait. Plongé dans ses pensées, la réunion se termina plus vite qu'il ne l'aurait pensé. Il se leva et suivi ses amis avec la ferme volonté de parler avec César. Soudain, il senti une main se poser sur son épaule. Il se retourna et croisa le regard de la nouvelle. Sans ôter sa main, elle lui demanda :

-Je peux te parler si ça ne te dérange pas, s'il te plaît ?