Edfou - Saison 1

Épisode 5 : Capture le prisonnier (2)

Épisode 5 :

Eru s'ennuyait. Il avait beau essayer de découvrir ce qui se passait dehors, il n'entendait que de faibles explosions au loin. Il jeta un coup d'œil en direction du garde qui l'avait rejoint quelques minutes plus tôt. D'après ce qu'il avait vu, il pouvait générer des chaînes de flammes. A force d'attendre, la pression menaçait de le tuer.

-Bon, et puis merde !

Le garde se tourna vers lui et comme si c'était naturel, Eru-Alsar explosa la porte de sa cellule. Un bon coup de pied bien placé et elle vola à travers le hangar.

-Comment...

A voir la tête du garde, personne n'avait jamais tenté cette stratégie. Avant qu'il ne puisse réagir, Eru bondit et lui écrasa son genoux sur le visage. Il tomba inerte sur le sol, comme une poupée de chiffon. Il devait faire vite, si les autres se doutait de quelque chose, il était mort. Il quitta le bâtiment par derrière et tomba sur un autre garde. Il plongea au sol sentant une masse glacée passer au dessus de lui. Il agrippa la jambe du gars et le balança au dessus de lui. Il sauta et lui plaça un direct du droit en plein air. Il s'écrasa par terre et Eru se réceptionna sur le toit. Il parti en courant et sauta dans un arbre voisin. Il se laissa glisser au sol puis reparti en courant pour s'éloigner des combats. Il filait vers son camps esquivant des petits groupes se battant entre eux. Quelques minutes plus tard, il arrivait au chemin marquant la délimitation des deux bases. Si il le franchissait, il remportait la partie !

-Attraction.

Soudain, il vola en arrière et reçu un puissant coup de pied dans les côtes. Il s'écrasa à quelques dizaines de mètres du chemin et regarda Johan se poser devant lui, lui barrant l'accès à la victoire :

-Salut, tocard.

Eru recula précipitamment tandis que Johan avançait.

-Eh bah alors, le bleu, on a peur ? Je ne sais pas comment tu t'es débarrassé de Bob et Louka mais ils ont sacrément merdé. Ne t'en fais pas, je vais te remettre à ta place. Si tu veux pas crever, esquive ! Énergie verte, compression !

Il invoqua une sphère verte qu'il envoya vers Eru, son bras projeté vers l'arrière sous l'effet de la force de réaction. Eru roula sur le sol, sentant l'attaque se fracasser quelques mètres à côté de lui. Il se releva rapidement et parti en courant. Il lui fallait un plan ! La seule faiblesse potentielle qu'il voyait était la dépense colossale en énergie qu'avait évoqué César la dernière fois. Il fallait qu'il force Johan à faire une compression maximale pour le vider de son énergie. Il entendit alors au dessus de lui :

-On va où comme ça ?

Il s'arrêta net et bondit par réflexe. Cette action lui sauva la vie. En effet, au moment où il sautait, une sphère verte s'écrasa par terre. Mais Johan le cueilli au vol et lui administra un puissant coup de poing dans le ventre. Eru vola en arrière et profita de l'impulsion pour tomber dans un arbre. Il s'accrocha aux branches afin de ralentir sa chute et se réceptionna sur le sol. Il reparti en courant, longeant le chemin tout en restant à l'abri de la canopée. Il espérait ainsi tomber sur ses coéquipiers qui pourraient retarder Johan le temps qu'il traverse. Soudain, plusieurs rayons violets tombèrent du ciel aléatoirement entre le chemin et la foret. Il entendit son adversaire hurler quelque part sur sa gauche :

-Je vais te trouver ! Et je donne pas cher de ta peau !

Cette gentille phrase lui donna bien envie de se rendre. Il vit alors sa chance : plus que quelque mètres le séparait du chemin et si il sprintait fort, il pouvait y être ! Il senti alors une décharge d'énergie dans les jambes et s'élança vers la victoire. A peine eu t il pointé son nez dehors que Johan le cueilli :

-Ah ! Te voila ! Fracture !

Eru vit plusieurs éclairs violet foncer dans sa direction. Il banda tout ses muscles et se prépara à recevoir le coup. La douleur fut atroce. Il lui sembla que tous les muscles de son corps tiraient dans un sens inversé, comme si ils voulaient se détacher. Il tomba à genoux et senti les larmes pointer à ses yeux. Il entendit, comme à travers le brouillard, son adversaire hurler :

-Comment ? Tu n'aurai pas dû survivre à ça. Tu l'auras chercher ! Énergie verte, compression max !

Ça y est, ils y étaient. Johan sortait enfin le grand jeu. Mais, contrairement à ce qu'il avait prévu, Eru ne pouvait plus bouger. Il senti alors venir vers lui la sphère d'énergie mais il ne la reçu jamais. Elle explosa juste avant de le toucher, anéantissant tout autours de lui. Les arbres furent soufflés, les herbes carbonisées et le chemin disparut purement et simplement. Il leva les yeux et vit une silhouette entourée d'une armure de roches qui s'effritait. C'était Peter, il lui souffla :

-Cours... cours Eru...

Il s'effondra sur le sol. Eru se releva et parti en courant sous le hurlement de Johan :

-NON ! Pas comme ça ! Néant !

Eru senti alors un trou se former. Mais pas un simple trou, un trou dans la réalité, un trou dans lequel se trouvait le vide absolu. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que Johan tenait ce trou dans sa main gauche et qu'à présent, il se dirigeait vers lui. Il allait mourir. Soudain, tout explosa à nouveaux. Le sol se souleva, la terre se fendit et tout disparut dans un éclair violet. Quand le calme revint, Eru se trouvait au centre d'un cercle de cinq cents mètres de rayons dans lequel plus rien n'existait. Il leva les yeux vers Johan et remarqua qu'il était à genoux sur le sol, regardant devant lui. Eru enregistra alors que César se tenait devant lui, implacable dans sa tenue d'entraînement, rajustant ses lunettes de soleil. Il comprit alors qu'il avait encaissé l'attaque à sa place et que, malgré la puissance de celle-ci, il n'avait rien. Il annonça alors d'une voix enjouée :

-Victoire à l'équipe de Peter !

Eru remarqua qu'il se trouvait au-delà de ce qui avait dû être le chemin. Ils avaient gagné ! Toute son équipe arriva vers lui, en tête se trouvait Peter qui boitait un peu, il avait sans doute était pris dans l'explosion. Ils soulevèrent Eru et le portèrent triomphant vers le gymnase laissant seul Johan et César. César s'approcha de Johan :

-Je ne veux plus que tu refasses ça. Compris ?

-Même en le faisant il m'aurai battu... à quoi ça sert, hein ?

César l'aida à se relever :

-Non. Si il avait été touché il serait mort. Tu as gagné le combat mais pas la bataille. Va célébrer leur victoire avec eux.

Il entendit alors son téléphone sonner :

-Va, je vais répondre... Allô ? Oui... J'arrive.

Il se tourna vers Johan :

-Dis au groupe que Fantasia et moi partons. On nous signale un géant de rang 1 ou 2 à Toulouse, on est les seuls à former un avatar assez puissant pour le vaincre. Normalement il ne devrait pas y avoir de problème on vous rejoint dès qu'on aura fini !

A ces mots, il décolla vers le centre des opérations de la Guilde. Johan reparti vers le gymnase. L'apparition d'un rang 1 ou 2 n'était pas bon signe. Un monstre d'un tel niveau n'était jamais bon signe. En ce moment, les chamans puissants de la Guilde étaient sans cesse réquisitionnés partout. Ne pas voir certain comme le commandant Skiar ne lui déplaisait pas, mais son absence était synonyme de crise majeure. De plus, quand Fantasia et César partaient, on pouvait être sûr que personne d'autre n'aurait pu les remplacer, ils étaient l'ultime bouclier de la Guilde. Décidément, le monde était bien agité. Ruminant ces sombres pensées, il rentra retrouver les autres.