Episode 2 - Henri - Le conseil

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Henri commença la lecture de la lettre dès que Charles fut parti. Dès les premières phrases, Le roi sentit une connexion profonde avec feu le roi Louis, comme si une présence écrivait en même temps qu'il lisait. C'était à la fois réconfortant et aussi un peu flippant.

Il finit sa première lecture par un sentiment de satisfaction, celui tout simple de savoir que quelqu'un pense à soi, même s'il est mort depuis déjà fort longtemps.

Il relut plusieurs fois la lettre, quelquefois des noms lui venaient tout seul, principalement celui de la Bohémienne et aussi Anna. Les personnes qui étaient identifiées dans la lettre ne lui paraissaient pas réelles, tout au plus de doux rêves qui s'étiolaient dès qu'il les confrontait à la réalité. Finalement, il choisit de n'en prendre que le réel, ce qui avait trait à la réalité. Tout le reste restait une fantaisie de feu le roi Louis. Au fond de lui, et cela l'amusa, il pensait qu'il n'était pas si différent de Charles en fin de compte.

La vraie réalité, celle de roi, celle d'Anna, celle de père s'imposa à lui, il pensa à remettre la lettre à Madhi, mais pour l'instant il n'y avait pas d'urgence. Peut-être fallait il qu'il en parle à Yalla, sa mère qui vivait dans un des temples des silencieux ... Finalement non, c'était à lui que Charles avait confié la lettre, c'était sa responsabilité. Il rangea les deux lettres dans son bureau et les semaines passèrent, il finit par ne plus leur accorder la moindre pensée.

Cet oubli progressif fut facilité par l'activité sans cesse renouvelée de son cadet de fils, Jean. Celui-ci avait un projet en tête, il voulait être élu au conseil des jeunes de Safira. Plusieurs fois, Henri lui demanda pourquoi il faisait ça ? A chaque réponse, Jean précisait son intention, celle de faciliter la vie des safiriens et safiriennes. Le roi fut étonné par les propositions de son fils, elles avaient toutes attrait à l'aide à la personne, ainsi qu'au recyclage. Jean composa un programme sommes tout enfantin, mais avec de vraies idées, des choses concrètes à mettre en place. Pas une fois, il demanda de faveur pour qu'il soit élu, il souhaitait faire les élections comme n'importe quel jeune de son âge. C'est de ça que Henri fut le plus fier.

Les élections arrivèrent, le soir même les élus furent clamés par nombre de votes, du plus au moins. Aux dix premiers, l'enthousiasme de Jean ne bougea pas. À l'énoncé des vingt premiers candidats, il commença à se désintéresser des résultats. Il allait pour quitter la pièce, avec le sourire, sans aucune marque de déception.

Son nom fut annoncé. Il se retourna et d'un seul coup sa joie revint avec une force incomparable. Il était élu, avec ses propres moyens, ses propres idées. Quant au repas du soir, il conta son élection, Anna et le roi échangèrent un sourire, ils étaient tous deux très fiers de leur fils. Pour le reste de la soirée, il parla de tous ses projets d'aide aux personnes âgées, ainsi que de la mise en place de point de recyclage supplémentaire.

En parallèle, l'élection du premier conseil de Varance se jouait. Henri, malgré le fait qu'il savait que Charles n'y siégerait plus, n'eut aucune curiosité pour savoir qui était les prétendants pour le poste de premier gardien.

Pour le roi, ça ne changerait rien, ils seraient tous investi dans leur fonction, et essayeraient tant bien que mal de gagner des prérogatives, tout en gérant l'administration Varancienne. Pour le premier gardien se serait comme le dit la constitution, celui ou celle que la caste des juges avait choisie et comme d'habitude il ferait appel à un des leurs, comme Charles l'avait été. Henri siégea à son premier conseil sans Charles.

Première surprise pour Henri, ce fut la présence de Rolland. La deuxième surprise fut l'investiture de ce dernier comme premier gardien. Lui un homme issu de la caste des argentiers. Aussitôt Henri fit la remarque :

Chimère - saison 2 - La dameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant