Aujourd'hui était le jour où Henri considérait qu'il avait suffisament d'informations, aujourd'hui, il allait agir. Le roi signifia au conseil des gardiens, dans une presque indifférence, un congé dans sa résidence de Kabel, il partit dès la fin de la séance sans prévenir sa famille.
Sur le trajet jusqu'à sa retraite, il ressentit une certaine culpabilité à l'égard de ses enfants. Souffrance qu'il évacua en partie car après tout, ses enfants avaient à leur disposition tout ce dont ils avaient besoin, par contre la culpabilité vis-à-vis de la reine fut plus compliquée à gérer.
Il allait pour rencontrer une femme en cachette, si cela se savait, il devrait faire face à un opprobre qu'il ne se sentait pas d'affronter. Mais cela ne l'arrêta pas, après tout Babeth était certes une belle femme, elle était aussi intelligente, mais elle n'était ni la reine, ni la Bohémienne...
Alors pourquoi continuait-il à y penser ? Ne cachait-il pas un désir inconscient : celui de revoir cette femme qui l'avait vu dans sa vérité et surtout qui avait, l'espace de quelques secondes, dirigée toute son attention vers lui.
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Sitot arrivé à Kabel, Henri enleva son voile et demanda à son chauffeur Harry de se rendre dans une petite ville à proximité de New-later, avec une voiture banalisée. Ce dernier n'eut d'autre choix que d'accepter, il était au service du roi, avant d'etre un sliencieux.
La ville ne comprenait pas plus de sept mille habitants, il y avait quelques commerces de proximité, c'était une bourgade typique d'un entre-deux, ni vraiment urbaine, ni vraiment campagnard, ni trop grande, ni trop petite. La planque parfaite.
Pour croiser Babeth il ne lui fallut pas longtemps, il se mit à faire le guet sur un banc juste devant l'unique boulangerie de la ville. Il la vit prendre son pain puis repartir le pas léger jusqu'à son vélo, tout en saluant quelques passants.
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Aussitôt, il rejoignit Harry et lui demanda de suivre Babeth à distance. Magré l'assurance d'Harry, par trois fois, ils la perdirent de vue. Henri était tout en stress, alors que son chauffeur agissait en professionnel. A chaque fois, ils la retrouvèrent et finirient, par voir Babeth ranger son vélo dans un garage. Il resta ainsi quelques heures afin de comprendre l'environnement dans lequel vivait Babeth. Il crut un moment qu'elle l'avait vu, mais le mouvement fut si bref qu'il mit cela sur le compte de l'anxiété.
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Lorsque la nuit commença à tomber, Henri ne savait que faire. Il hésitait entre partir et revenir le lendemain, où rester en planque toute la nuit, comme dans ces séries policières.
Ce fut Babeth qui décida pour lui, lorsqu'elle vint toquer à la vitre de Harry. Ce dernier l'abaissa.
- Eh bien cette fois je vous ai eu cher silencieux, cela fera deux fois pour cette année. Ne croyez pas que je ne vous vois pas. Je comprends votre surveillance, mais j'aimerais quand même pouvoir vivre ma vie, même transformée, sans avoir à subir votre surveillance continue. Pour mon moral, cela me fera beaucoup de bien. Et ce n'est pas en vous planquant mieux que ça que cela résoudra le problème, je veux juste que votre supérieur, voire même la grande prêtresse vienne et me dise « voilà la surveillance est terminée, vivez comme vous l'entendez, plus personne ne viendra vous espionner ».
Henri abaissa à son tout sa vitre, et glissa sa tete :
- Euh bonjour Babeth
La jeune femme écarquilla les yeux quand elle reconnut son interlocuteur, pendant quelques instants, elle resta sans voix :
- Mais vous êtes complètement con ou quoi !... Vous chamboulez ma vie et quand j'arrive à un semblant de vie normale, vous revenez foutre le bordel !... Vous vous croyez où là ! Vous croyez être assez discret pour que ceux qui me surveillent ne vous voient pas ... je suis certaine que dès demain, je vais changer une nouvelle fois de ville. J'enrage de vous voir ici
- J'ét...
- Taisez-vous sombre abruti ! Cela fait presque un an et demi que je vis ici, je commençais à construire quelque chose. Vous savez quoi j'avais même rencontré quelqu'un, nous devions diner ce soir ensemble. Et vous ! ... Vous arrivez avec vos gros sabots, pour qui ? pour quoi ? Tiens oui d'ailleurs pour quoi vous êtes là ? Vous ne devriez pas être en train de baiser avec la reine ? Ou faire votre cake devant le conseil des gardiens ? Qu'est que vous foutez là ?
- J'étais venu pour ...
- Oh la ferme ! Vous êtes venue foutre ma vie en l'air une deuxième fois ! Ne venez pas me dire le contraire ! Vous savez quoi, moi j'y ai presque cru à votre amour inconditionnel, mais en fait non, vous n'y croyez pas vous-même. Vous parlez, vous faites le beau, mais en fait tout ce que vous faites c'est mettre le bordel dans la vie des autres. Alors que vous vous avez tout, rien ne vous manque.
- Mais...
- Taisez-vous ! Ca fait deux ans que je suis absolument seule, que je n'ai vu personne, ni mes parents, ni ma sœur, pas même vous ... vous ne savez que prendre, tout ce que vous m'avez donné c'est d'être seule
Babeth se mit à pleurer abondamment. Henri lui ne savait pas quoi faire, elle avait raison, il n'avait fait que ruiner la vie de Babeth, il prit conscience de l'absurdité de son geste de vouloir être ce qu'il n'était pas, l'absurdité de croire qu'il était illégitime dans le port du voile. Finalement il mit une main sur l'épaule de Babeth.
- Je suis sincèrement désolé. Quand j'ai demandé cette interview je ne savais pas, je voulais juste fuir mes obligations. Je suis sincèrement navré des conséquences. Moi cela fait deux ans que je demande à vous voir pour vous demander pardon, mais les silencieux m'ont toujours refusé ce droit. Je n'ai compris récemment que ce n'était pas un droit, mais un devoir. Et je vous ai trouvé. Je viens de comprendre aussi pourquoi je me cachais de vous, j'avais peur de votre colère. Je suis sincèrement navré. S'il y a quelque chose que je puisse faire je le ferais.
Babeth cessa de pleurer, elle regarda au loin un moment puis dit d'une façon résolue :
- Faites de moi votre auditrice, ramenez-moi à Safira. Redonnez à ma vie un sens, sans que j'aie à me cacher.
Je vous promets de lefaire, si je n'y arrive pas, j'insisterais. Je tenterais de vous redonner ceque je vous ai volé.
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Chimère - saison 2 - La dame
ParanormalNuméro de dépôt (copyrightdepot.com) : 00070529-1 Thème du livre : Romance fantastique une histoire sombre, celle des dieux de l après l aube des temps. Les dieux de la mythologie grecque ont ils existé ? Sont ils véritablement ces êtres extraordina...