Henri ouvrit les yeux. Il n'y avait plus un seul bruit. Le camion était arrêté. Quelqu'un descendit du cockpit puis marcha jusqu'à la porte arrière. Enfin il allait pouvoir sortir, se dégourdir les jambes et surtout faire ses besoins. Il se rappela son premier voyage dans ce genre de fourgon, où les silencieux lui avaient prévu de quoi manger, boire, et même un wc chimique, là rien, à part une bouteille d'eau.
La porte s'ouvrit, un muet lui fit signe de descendre. Dehors il faisait nuit noire, au vu de la position de Soli il devait être en milieu de nuit. Le muet lui donna un sac à dos et lui montra une direction. Il fit comprendre au chauffeur qu'il avait compris, ce dernier remonta dans son fourgon et s'en alla.
Henri était au milieu de nulle part, avec pour seule indication une vague direction. Il déposa le sac et la sacoche et alla pisser. Il réfléchit à ce qu'il devait faire. Première chose faire l'inventaire du sac. Dans le sac il n'y avait que l'essentiel, un jeu de rechange de vêtement chaud, ainsi qu'un assortiment de sous-vêtements et chaussettes. Il y avait également une paire de chaussure de marche qu'il enfila immédiatement. Les siennes étaient pratiques et souples mais s'il envisageait une marche de plusieurs jours, elles ne tiendraient pas. Dans le fond du sac, il trouva une carte avec une marque et des chiffres qui semblaient indiquer une heure, ainsi qu'une boussole, et un mot.
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« cher Henri,
Si tu lis ces quelques mots, cela veut dire que tu es libéré de ce voile.
C'est malheureux, mais c'est ainsi.
J'espère que tout ira bien pour toi.
De l'endroit où tu as été déposé, je te propose de rejoindre la ville de Teal, elle est proche de la frontière avec l'Ensemble Industriel. L'interet de cette petite bourgade est d'etre proche de la ligne de chemin de fer.
La marque sur la carte indique un tunnel où passe la ligne de chemin de fer, tu devras rejoindre d'ici sept jours à l'heure exacte qui est indiquée (tu peux etre en avance, mais surtout pas en retard).
En ce lieu et à cette heure précise, un train de marchandises à destination de l'E.I s'arretera. Il s'agit d'un convoi de céréales, dont, l'une des citernes sera factice. Repère celle portant le numéro quarante cinq, grimpe dessus et ouvre l'écoutille du milieu. Quelqu'un que tu connais t'attendra au troisième arret du train.
Tout ceci bien évidement, tu peux le suivre si tu le veux, la destination est, à mon sens, la plus sécurisée pour qui pourrait attenter à ta vie.
Tu peux également disparaitre où tu le souhaites, mais sache que toute utilisation de ta marque te mettra en lumière des silencieux, et également d'autres personnes dont les intentions à ton encontre ne sont pas claire.
Je te souhaite un bon voyage, j'espère que cet exil de Varance ne durera pas trop longtemps.
Mickaella
PS : n'oublie jamais que nous t'aimons
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La lettre était signée par la grande pretresse, cette signature lui laissa un sentiment étrange : Henri ne savait pas trop s'il s'agissait d'un vrai soutien, après tout, il avait été balancé au milieu de nulle part sans personne pour le guider réellement, peut etre que la grande pretresse avait toute confiance en ses capacités, mais Henri le ressentait plus comme un 'bon débarras'.
Comme à son habitude, Henri éluda le sentiment, s'apessentir sur les pseudos impressions ne lui indiquerait pas le bon chemin. Il avait déjà choisi de suivre les recommendations et de se rendre dans la ville de Teal, il ne lui restait plus qu'à partir dans la bonne direction.
Il déplia la carte et l'analysa, à l'aide de la lampe de poche il tenta de trouver où il avait été parachuté, sans succès. Il décida de trouver un recoin où il pourrait dormir jusqu'au lever du jour et ainsi pouvoir identifier des marques d'un sentier de randonnée, il aurait pu poursuivre la route, mais son intuition lui criait que se serait se mettre en danger, non seulement de part les véhicules qui pourraient circuler, mais également de tomber sur la mauvaise personne au mauvais moment, et cela il n'en avait clairement pas besoin.
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Le lendemain, il fut réveillé par les gouttes d'une pluie matinale. L'endroit où il avait été déposé n'avait pas été choisi au hasard, car il trouva aisément un sentier de randonnée, et l'embranchement avec la route était pourvu de panneaux indicateurs. Ainsi il n'eu aucun mal à choisir la direction qui devrait l'amener non loin de la ville de Teal. Il marcha pendant toute la matinée, après presque quatre heures il arriva à une bifurcation avec à nouveau des indications de parcours. Cela lui pris quand meme presque une heure pour trouver les deux points de chute. Il savait désormais exactement où il était.
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Après trois heures de marche, il aperçut les premières habitations de la périphérie de Teal. Plus qu'un village, c'était une petite ville typique du duché d'Ucarion. Tout autour de la bibliothèque, qui était le centre de la ville, il y avait presque tous les types de commerces.
Son premier reflexe fut de se rendre à la bilbliothèque, tout en marchant Henri s'était dit que les silencieux lui donneraient plus d'indications.
Quand il se retrouva devant la porte du lieu, il fit marche arrière. L'entrée n'était possible qu'en y apposant sa marque. Un cas d'école, utiliser sa marque et prendre le risque de se faire localiser par autre chose que les silencieux, ou pire d'avoir été déclaré ennemi du roi ou de la reine, dans ce cas les silencieux le tueraient sans autre forme de procès. Il était nécessaire de trouver une autre solution.
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Ces pensées sur sa situation actuelle l'amenèrent à réflechir à comment il en était arrivé là. Tout en marchant, les questions auxquels il n'avait pas de réponse, l'orientaient vers un sujet qui le mettait toujours mal à l'aise : son rapport aux femmes. Il ne cessait de ruminer sur son incapacité à communiquer avec la gent féminine. Anna, Babeth, la Bohémienne, trois femmes pour qui il ressentait quelque chose sans arriver à définir quoi. Au premier abord, il n'avait rien de commun avec Anna et pourtant ils avaient trois enfants et un couple qui tenait malgré toutes ces incompatibilités, mais elle avait rejeté ce qu'il était. Son rejet total du « Reflet du roi » était une blessure qu'il se surprenait à avoir pardonné.
Henri eu quelques remords quand à son départ de Safira, il lui avait peut etre pardonné, mais alors pourquoi n'avait il pas eu plus de sentiments lors de leur séparation ? Pourquoi la femme avec qui il avait construit une famille ne lui laissait qu'une vague émotion ? celle qui lui disait « avec ou sans moi, ta vie continuera »
C'était également la meme chose lorsqu'il évoquait la Bohémienne, la seule humaine qui avait réussi à le toucher en plein cœur sans qu'il ne se soit rencontré une seule fois. Il gardait toujours en lui ce souvenir de la première écoute de «douce Varance ». Il avait trouvé mille explications à ce moment, il avait refusé de croire aux mille, cela ne pouvait être ça, ce n'était pas possible. Il ne pouvait aimer quelqu'un qu'il n'avait jamais vu, La Bohémienne ne pouvait en aucune manière le considérer comme lui la considérait.
Pour chaque femme, le meme sentiment. Babeth n'était que la dernière en date, et cette fois ci la leçon avait été cruelle, il avait fait l'erreur de croire en son ressenti, puis de l'avouer. Toutefois, Henri était bien conscient qu'il aurait pu s'enfoncer dans une illusion qui aurait fait bien plus de mal que les mots de Babeth. D'un côté, il était bien évidemment déçu, mais d'un autre les mots de Babeth l'avaient réveillé à la réalité.
Sur cette dernière pensée,Henri prit conscience de la réalité, ses pas l'avaient mené vers un gymnase. Ilsourit : la voilà la solution.
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Chimère - saison 2 - La dame
FantastiqueNuméro de dépôt (copyrightdepot.com) : 00070529-1 Thème du livre : Romance fantastique une histoire sombre, celle des dieux de l après l aube des temps. Les dieux de la mythologie grecque ont ils existé ? Sont ils véritablement ces êtres extraordina...