Episode 10 - Henri - Le repas

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Lorsque Garance tenta d'ouvrir la fenetre, la poignée lui resta dans la main. Elle fit signe à Henri qu'elle allait faire le tour. Avec la fatigue cumulée de ces derniers jours, Henri ne put retenir son rire, tellement l'émotion était puissante. Lorsque Garance le rejoignit, il riait encore, il ne pouvait s'arreter, s'en était douloureux. Garance attendit que l'hilarité d'Henri ne soit plus que des soubresauts :

Vous êtes vraiment quelqu'un d'étrange Olivier. Je vous aime bien, mais quelques fois vous me faites peur, et je me demande si vous n'êtes pas atteint de démence.

Henri parvint difficilement à se maitriser :

Excusez moi Granace et ne vous inquiétez pas outre mesure, ces jours, voire semaine furent vraiment d'éprouvantes et surprenantes. Cette poignée qui casse a été le coup fatal.

A la pensée de la scène, Henri reparti dans un rire, toutefois moins bruyant. Garance l'aida à se relever et l'accompagna jusqu'à une voiture, Henri s'installa. Garance ne le rejoignit pas, elle devait régler une dernière chose. Henri la suivit des yeux, il la vit s'adresser au chauffeur d'une deuxième voiture, puis entraperçut un éclat blanc dans les mains de quatre hommes qui descendaient et se dirigeaient vers la maison à la fenètre cassée. Garance revint s'asseoir à coté de lui. Henri ne pouvait détacher ces yeux de la porte de la maison où les quatre hommes avaient pénétrés. Garance tenta de recentrer Henri :

Ne vous occupez plus de ça, je vous ai retrouvé. Bienvenue dans le dix-septième district de l'Ensemble Industriel.

Henri la fixa un moment, il était trop épuisé pour discourir sur la mort et la vie. Il se contenta juste d'un « merci ».

Le trajet ne fut pas long, ils pénétrèrent dans ce que Henri définit comme un manoir. Garance lui indiqua sa chambre et lui souhaita une bonne fin de nuit. Demain, il pourrait avoir toutes les indications qu'il souhaitait, mais que pour l'instant il était plus important qu'il se repose.

Le lendemain, il prit son temps, il prit un bain et descendit. Un homme armé l'attendait et lui indiqua la salle de séjour. Il y avait une table ainsi qu'un repas pour deux faits de plusieurs dizaines de petits plats. Garance le rejoignit peu de temps après :

Eh bien mon cher Olivier, votre extraction ne fut pas de tout repos, croyez-moi ! Enfin bref, ce n'est plus important vous êtes là, c'est tout ce qui compte. Vous devez avoir une foultitude de question.

Pas trop en fait, je profite du repas.

Alors c'est moi qui vais faire les questions et les réponses, si une question vous vient n'hésitez pas à me la poser, j'y répondrais à la hauteur de mes habilitations. Tout d'abord vous êtes ici en tant qu'invité de l'ensemble industriel, cela à la demande Myrhyn. Nous avons suivi vos turpitudes lors de la sortie de votre livre « le reflet du roi », nous savons qui vous êtes, ancien auditeur du roi, écrivain et leader insoupçonné d'une partie ... ...

Plus Henri écoutait, plus il se fermait et plus il sut quelle était la personnalité que Garance accueillait. Ce n'était ni Henri, ni Olivier Vargroas, mais Olivier Menez celui qui avait presque fait chuter la monarchie et donc Varance. Henri avait encore une affection pour Garance, mais ce rapide échange lui indiquait exactement où il était et surtout pourquoi.

Pendant un certain temps il devrait faire profil bas. Pendant qu'il pensait, il mangeait, regardant Garance. Le flot de paroles se fit moindre. Henri se recula sur sa chaise, il était repu. La diplomate de l'E.I conclut l'intermède :

- Nous parlerons de tout ceci ce soir. Vous êtes encore sous le coup de l'émotion de votre périple. N'ayez aucune inquiétude nous aurons tout notre temps pour échanger.

- J'ai en effet les idées légèrement embrouillées, une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien.

Henri monta dans sa chambre, et tenta de se détendre. Tenter car il avait effectivement mangé un peu trop et surtout beaucoup trop goulument sans en apprécier les saveurs. Il se pencha machinalement pour attraper une bouteille d'eau, et en trouva une, de l'eau gazeuse. Il en but à petite gorgée toute la bouteille. Après quelques rots malséants, il s'assoupit en repensant à ce qu'il venait de vivre.

Lessilencieux et leur prévenance, Myrhyn et son double jeu, Anna, Babeth, ... Il s'endormitsur la dernière pensée que Garance était une intrigante au point de lui fairepenser qu'il était ici en tant qu'otage plutôt qu'invité. Le mot otage résonnadans sa tete, il entendit la chanson de la Bohémienne, le reve commença.

Chimère - saison 2 - La dameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant