Episode 8 - Ombraltet - Le fou (violence)

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La cérémonie du mariage était terminée. Les servants évacuaient chaque corps sans vie de la salle des fêtes. L'atmosphère était lourde et pesante, seul Yeratos semblait se satisfaire de l'issue. La mariée quant à elle refusait de s'éloigner du corps de Baeph, dès que quelqu'un l'approchait elle le devenait agressive. Mihiss parla à Ombraltet :

- Tu dois l'aider, sinon d'autres que toi s'en chargeront et ça promet de ne pas être joli joli. Vois Mihinn et Soliss s'approcher. Ils n'ont que dédain pour ceux qui pleurent les morts, ceux qui ne sont plus. Fais-en sorte que Taahoub voit sa peine allégée. Tiens prend ceci, c'est un sédatif puissant, ça permettra de la calmer et de l'emmener.

Ombraltet prit la petite seringue et Mihiss s'en alla. Ombraltet observait la scène mais ne parvint pas à prendre de décision, tout se bousculait. Ce n'était pas dans cet état-là qu'il souhaitait Taahoub, lui qui attendait la douceur et la volupté d'un souvenir, il avait devant ses yeux une femme qui n'était que souffrance et colère.

Les pensées d'Ombraltet s'emmelaient et s'entrechoquaient, l'intensité du mariage était tel que le vent de la folie, érodait encore un peu plus son esprit, déjà bien mal en point. Il s'approcha d'elle et la saisit par les épaules. Il la tint fermement. Elle se débattit de tous ses ongles et dents, elle jouait de tout son corps pour se libérer de l'emprise. Toujours, Ombraltet tenait. Finalement Taahoub à bout de forces ralentit ses coups, il en profita pour lui enfoncer le contenu de la seringue au niveau du cou et elle perdit rapidement conscience. Il la transporta jusqu'au véhicule prévu pour les jeunes mariés. Le chauffeur les amena dans une résidence somptueuse louée pour l'occasion.

Pendant le trajet Ombraltet réfléchissait. Comment allait-il se sortir de ce guêpier ? Il était en colère, contre Yeratos, contre Dohinn, contre Farès, contre la planète Aeph entière. Il chercha au fond de sa poche et trouva la sphère mémoire qu'il avait gardée, celle qu'il n'avait pas osé mettre en jeu pour détourner l'attention. Peut-être, aurait-il mieux valu ? Il aurait pu lui offrir la mémoire. Finalement la colère, il la dirigea contre lui-même, en se traitant d'imbécile imbu de sa personne, comment avait-il pu jouer avec des mémoires qui ne lui appartenaient pas ?

La voiture s'arrêta sur le peron, Ombraltet porta Taahoub jusque dans la chambre, il la déshabilla, et resta quelques minutes à admirer son jeune corps parfait. Finalement il avait ce qu'il voulait, la pensée d'en profiter dans l'instant lui effleura l'esprit. Mais il se retint car cela était mal, il le sentait au plus profond de lui. Mais toujours la pensée revint. Finalement il réussit à se détacher de la vue du corps nu et ferma la porte à clef. Il alla prendre une douche en espérant que ses pensées s'en aillent avec l'eau.

Deux heures passèrent, Ombraltet était bien plus apaisé, il en était même venu à se dire que toute cette cérémonie et cette haine à l'encontre des mams et des damams n'avaient pas réellement eut lieu, peu à peu il oubliait le sordide pour ne se rappeler que ce qui lui faisait du bien : Taahoub était sienne, rien qu'à lui et personne d'autre. C'était un tour de force dont il était fier, il avait vaincu la malédiction de Dohinn, il avait vaincu la concupiscence de Farès, il avait vaincu la dominance de son père. Désormais il était libre et possédait ce qu'il voulait le plus au monde. Il fut sorti de ses rêveries par des cris :

- OUVREZ CETTE PORTE ! LAISSEZ-MOI SORTIR ! QUI QUE VOUS SOYEZ !

Ombraltet se leva et se mit derrière la porte, d'une voix douce il dit :

- Je suis là Taahoub. C'est moi ton mari. Ombraltet.

- Ouvre cette porte !

- Pas avant que tu ne te sois calmée mon amour.

- Je suis parfaitement calme. Ouvre cette porte. Je me rappelle ce que je t'ai promis.

- Je vois que tu es revenu à la raison, je vais t'ouvrir et venir dans la chambre.

Il ouvrit la porte, rien ne se passa. Il avança d'un pas dans la chambre et eut Taahoub en vue. Elle était là, les mains derrière le dos, elle souriait.

- Tu viens prendre ton dû ?

- Nous sommes mariés.

Elle fit un pas sur le côté.

- Pas encore

Ombraltet se retourna, verrouilla la porte et mit la clef dans sa poche. Aussitôt Taahoub se jeta sur lui et tenta de lui enfoncer un poignard d'apparat au niveau du crâne. Ombraltet était alerte, mais n'eut pas le temps de détourner complètement l'arme, la lame non affutée ne fit qu'une blessure sans gravité, juste un peu de sang. Le geste de Taahoub et la vue du sang déclencha une émotion qui rompit toute retenue de la part d'Ombraltet, un maelstrom de désir, de colère et de peur. Taahoub sut lire dans son regard

- Si tu viens auprès de moi, je te couperais couilles et verge avec ce couteau.

Ombrlatet se mit en position de combat. Il fallait qu'il la désarme. L'arme n'était certes pas coupante, mais bien placé elle pouvait occasionner des dégâts et des douleurs, qu'il ne souhaitait pas affronter. Le combat fut bref, Ombraltet avait l'avantage de la force et également de l'expérience. Il saisit le poignet de Taahoub, tordit la paume vers le haut en saisissant l'index. Aussitôt elle relâcha le poignard. Taahoub couru jusqu'à la porte et appela à l'aide.. Ombraltet s'avança vers elle, elle fit un pas en arrière :

- Calme-toi, ce n'est pas ainsi que cela devait se passer.

- Tu ne me toucheras pas, ni ce soir, ni jamais. Je te retire mon offre et fais de toi un moins que rien à mes yeux. Elle balança les objets offerts par Ombraltet à ses pieds. Tiens ! Reprends ta bague et ta ceinture tu te les carres là où je pense et TU ME LAISSES PARTIR.

- Je suis désolé Taahoub, mais tu ne peux me refuser cette offrande, il n'y a plus de témoin, tu es mienne.

- Tu m'as violé sous sédatif ? Espèce de gros porc, tu ne mérites aucun titre si ce n'est celui de lâche.

- Non, je ne t'ai pas violé et je ne suis pas un lâche, je t'ai protégé de ceux qui te voulaient du mal.

- Tu rêves joli porc, tu ne m'as protégée de rien... TU LES AS LAISSE TUER MA MERE !

- Je ne pouvais rien y faire, ce n'est pas ce que je voulais, je te le promets.

- Tes promesses ne valent rien. Si tu me touches je t'émasculerais de mes mains, peut-être pas aujourd'hui, peut-être demain ... un jour où tu ne t'y attendras pas je t'éviscèrerais.

Il était trop tard, l'espritd'Ombraltet était noyé sous les pensées immondes et amorales. La raison l'avaitcomplétement abandonnée, la blessure de son ame était telle que la guérison luiferait regretter d'etre en vie. Taahoub appela encore une fois à l'aide de tousses poumons, mais personne ne vint.

Chimère - saison 2 - La dameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant