Chimère - saison 2 - La dame

Episode 4 - Henri - L'inertie

Pendant les quelques mois qui suivirent le changement de Duc à la tete de l'un des principaux duchés de Worslater, Henri senti que la situation politique de Varance se compliquait. Comme lui avait dit son feu premier Gardien Charles, il y avait des tractations dont Henri n'avait meme pas idée. Pourtant il le ressentait, quelque chose clochait sans qu'il puisse savoir quoi. Cette fois-ci, il n'y avait pas Charles pour le rassurer, plus les mois passaient, plus Henri se sentait inquiet.

Il lui fallait quelqu'un en qui il avait une entière confiance pour partager son appréhension, quelqu'un qui ne lui demanderai pas de preuve, quelqu'un qui l'écouterai et qui le rassurerai.

Cette personne lui vint comme une évidence, le roi se sentit honteux de ne pas y avoir pensé avant. La reine-mère Yalla, sa propre mère, celle qui s'était retirée de la vie politique après sa régence. Elle vivait dans une retraite administrée par les silencieux, une sorte de monastère ou le le calme et le silence laissait le temps à l'esprit de se poser. Sa mère ne sortait de sa retraite qu'une fois par an, à l'occasion du voyage diplomatique avec Melchiaref, le pays dont la reine-mère était originaire

Mis à part Harry le chauffeur, le roi et sa mère étaient les seuls occupants de l'arrière de la voiture, c'était le moment idéal.

Comme à chaque fois qu'Henri souhaitait discuter avec sa mère, il resta muet dans la première partie de la route, il cherchait comment commencer la conversation, comme à chaque fois se fut sa mère qui l'aida :

- Mon cher fils, je te soupçonne d'avoir quelque chose à me demander. Cela fait une heure que tu n'as pas dit un mot, alors que d'habitude tu arrives toujours à échanger quelques banalités pour meubler le voyage. Qu'est qui te tracasse ? Est-ce toujours ton affiliation qui te préoccupe ?

Ce n'était pas sa mère pour rien, intérieurement Henri la remercia pour cette entame, cela lui donna l'energie nécessaire pour se libérer d'un poid :

- Comme toujours, vous lisez en moi comme dans un livre. En effet, je suis inquiet, mais non ce n'est pas en lien avec mon affiliation ... Je sais désormais de sur que feu le roi Louis n'est pas mon père biologique.

Henri énonca comme un simple fait, devant l'expression de Yalla, il tenta d'amoindrir l'impact de quelque chose qui était passé du doute à l'acceptation :

- Ne vous inquiétez pas, mère, j'ai largement au le temps d'accepter et je n'ai aucune envie d'en savoir plus, mon vrai père restera un parfait inconnu.

Une ombre furtive passa sur le visage de sa mère. Il aurait pu approfondir la question à ce moment là, mais comme il l'avait dit ce n'était pas cela qui le préoccupait. Henri continua la conversation comme s'il n'avait rien vu :

- Non ce qui me tracasse, c'est quelque chose au sujet de Varance me tracasse, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. De plus vous semblez fatigué et je ne veux d'aucune manière vous rajouter des soucis.

- Que tu es orguilleux mon fils ... et à la fois touchant. L'orgueil, car tu me crois si faible que je ne puisse te conseiller, je suis certe affaibli par ma maladie, mais je n'en reste pas moins alerte. D'ailleurs malade est un bien grand mot, je soupçonne mes médecins de tourner la sitaution en une affaire d'état qui n'a pas lieu d'etre. Je pense meme que les médicaments qu'ils me préscrivent me rende plus malade que je ne le suis. Mais tout comme toi, c'est une intuition et je n'ai ni la qualification, ni les connaissances pour savoir si c'est une vérité ou un déni. Tu vois, je suis quasi certain qu'en te partageant cela, j'ai déjà répondu à quelques unes de tes questions.

Cette femme l'impressionnait toujours autant, toujours à l'essentiel, toujours percutante. Combien de fois l'avait elle aidé ainsi ? Combien de fois Henri s'était retenu d'aller vers elle, alors que son ouverture et son amour n'avaient jamais fait défaut. Henri se senti comme un petit garçon qui n'osait pas encore s'appuyer sur ces proches.