Episode 4 - Ombraltet - La ceinture

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Malgré l'insignifiance de l'acte, il y eut quelques conséquences fâcheuses, notamment pour la réputation de Farès. Une troupe de théâtre reprit l'écrit de Dami et la transforma en une parodie plus qu'outrageante pour Farès, il y était dépeint comme un véritable pleutre et impuissant. Cela aurait pu être oublié avec le temps. Le sort en décida autrement, car la pièce bénéficiait du sponsor de quelques seigneurs qui souhaitaient à Farès une déchéance tel qu'il ne s'en relèverait jamais. A coup de publicité diffusée sur tout Aeph, la pièce rencontra un tel succès que l'assaut des mots et des moqueries blessèrent l'orgueil de Farès.

Le dirigeant de Taahoub organisa une riposte plutôt violente à l'encontre de la troupe de théâtre, il paya des guerriers pour faire peur aux comédiens en les bousculant dans leur vie privée.

La mort du metteur en scène dans des circonstances plus qu'inquiétante fit l'effet d'une bombe médiatique. La pièce par l'intermédiaire des divers médias gagna en notoriété et finalement devint le sujet principal dans toutes les contrées d'Aeph de Taahoub et même Piza, la quatrième planète du système solaire et lieu d'exil de Dohiss.

Chacun assurait qu'il l'avait vu au moins une fois et pour ceux qui mentaient, ils se précipitaient le soir même pour avoir des billets. Cela dura presque deux ans. La cité de Dami continuait de grandir, mais Farès s'enfonçait dans ce qui paraissait être une dépression.

Ce fut Ombraltet qui sauva Farès, il utilisa l'effet inverse à cette notoriété. Au début il discutait avec ses ingénieurs, il leur disait que la nouvelle mouture de la pièce était un peu moins percutante que la précédente. L'effet fut presque immédiat, certains comédiens furent remplacés.

Malgré le fait que la parole d'Ombraltet n'avait pas à priori aucune incidence sur ces remplacements, il continua il répandit la parole que le jeu des acteurs était de plus vide de sens qu'ils ne faisaient que répéter un texte appris par cœur, qu'il n'y avait presque plus d'émotions dans leurs tirades. Certaines salles annulèrent la présentation de la pièce.

La pièce si insultante à l'égard de Farès finit par disparaitre d'elle-même, en six mois elle n'était plus jouée que dans des salles de trente à quarante personnes, puis finalement ne fit plus aucun bruit. La conséquence fut que Farès regagna en tonus. Ombraltet ne lui parla jamais de ses actes car il ne pouvait les lier directement à l'effet.

Avec ce regain d'énergie et des rentrées d'argent plus que conséquentes, Farès se prit à imaginer une cité pour sa planète dont le monde entier lui envierait la splendeur. Pour cela il fit appel à un ingénieur de grand renom : Tosgadon. Un membre de la caste des anciens au caractère bien trempé, il était notoire qu'il disposait d'une créativité et d'une force mentale hors du commun.

Quand Farès prit rendez-vous avec le cabinet, il essuya un refus catégorique sous prétexte qu'il n'était qu'un aspirant à l'immortalité. Vexé, Farès usa de ses relations chez les anciens et notamment son père, car il savait que malgré le fait qu'il soit exilé sur Pyza, la planète prison, il disposait encore de son influence.

Dans la semaine, Soliss se présenta accompagné de Tosgadon. A eux deux, ils imaginèrent une cité digne des anciens. Tout était contrôlé par un ordinateur central, des murs si haut qu'il était semblable à des montagnes, un dôme si translucide que les habitants perdirent conscience qu'ils vivaient sous une voute. Au centre de Dami, le clou du spectacle était l'ascenseur spatial qui semblait soutenir le dome.

Farès fut époustouflé du résultat, pour signifier la fin du chantier Tosgadon n'exigea qu'une chose, que Farès indique à tout le monde que sa cité était l'œuvre la plus impressionnante que Farès est vue. Soliss édicta un documentaire à la hauteur de l'exploit de Tosgadon, finalement Farès décréta que la cité de Dami était la plus formidable construction humaine.

Chimère - saison 2 - La dameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant