Episode 2 - Ombraltet - La culpabilité

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Ce groupe de femmes pénétra donc le logement d'Ombraltet, elles envahirent les lieux. Elles emportèrent les corps et effacèrent toutes traces du sordide événement. Elles demandèrent à Ombraltet de se rendre dans les camions attenants à la maison. Là Ombraltet fut déshabillé et douché. Quand il sortit du camion, il vit qu'un groupe de trois doernes faisaient le tour de ses quelques voisins, fort heureusement pour eux ils n'étaient pas présents chez eux.

Après une heure en dehors de sa maison, Dohinn l'autorisa à regagner ses pénates, tout était nettoyés, il ne restait plus rien, il lui sembla même qu'une partie du carrelage avait été refait. Les doernes connaissaient bien leur travail, Ombraltet se rendit compte de la puissance et du pouvoir de Dohinn, celle-ci avait le contrôle total sur l'existence des gens. Elle pouvait sur un simple mot effacer un être, une famille.

Avant de partir Dohinn força Ombraltet à prendre des médicaments, il fallait que demain il soit en forme, qu'ils soient au mieux de ses capacités pour faire face à ses engagements et que s'il lui prenait l'envie de se suicider, elle ne pourrait s'y opposer mais que par contre en plus de meurtrier, elle ferait en sorte que son nom soit synonyme de parjure à Byssann pour l'éternité. Ombraltet savait que ce chef d'accusation n'avait été utilisé qu'une fois dans l'histoire de l'humanité, une histoire veille de presque vingt mille ans.

Encore aujourd'hui ce dernier et unique parjure « Vaos » était assigné au role de gardien d'Ephern, lieu qui n'était plus qu'une ombre, aucun vivant ne pénétrait dans Ephern, à jamais seul et isolé. Ombraltet ne voulait pas recevoir cet opprobre, donc en plus d'être un lâche, il s'aperçut qu'il était aussi un pleutre, sans aucun courage d'assumer son acte ignoble.

Le lendemain fut une des pires journées de la vie d'Ombraltet, dès qu'il croisait quelqu'un, qu'on le félicitait pour son travail sur Ahmaat, il le prenait comme une menace. A chaque bonjour, il souriait mais intérieurement il était ravagé de culpabilité. Quand il regagna enfin son bureau, il était lessivé. Il alluma son poste et consulta sa messagerie, il ouvrit tous ses mails, chaque félicitation était un coup de poignard.

Après ce qu'il avait fait il ne méritait aucune louange, aucune reconnaissance. Il se sentait comme étranger à son personnage d'ingénieur en terraforming, il n'était plus lui. Son âme s'était scindé en deux, d'un côté le meurtrier, de l'autre le travailleur. Sous prétexte de sauver sa pauvre vie il avait saisi la première occasion pour échapper au jugement de l'âme.

Il était coupable, les paroles de Dohinn lui enlevaient toute échappatoire quant à d'hypothétiques circonstances atténuantes. Ses enfants n'avaient rien fait à son encontre, ils ne l'avaient ni torturé ni blessé et sa fabuleuse femme n'avait fait que chercher le plaisir que lui ne donnait pas. Lui il s'était laissé dominer par sa colère et sa rancœur, il n'était rien de plus qu'un lâche qui n'acceptait pas que les autres réussissent à vivre. Chaque message qu'il recevait, lui assenait cette vérité.

En fin de matinée, son chef accompagné de deux doernes rentrèrent dans son bureau, l'air grave. Pour Ombraltet, il le vit comme une délivrance, ça y est : il était pris. Il devrait répondre de ses actes, il serait exilé et enchainé sur la planète Dohi, à jamais jusqu'à ce que sa sentence s'achève. Les doernes s'avancèrent devant son chef, elles ne posèrent qu'une seule question :

- Où étiez vous il y a une heure ?

- Ici dans mon bureau.

Et se fut terminé, les doernes se retirèrent du bureau, le laissant seul à seul avec son chef, qui avait toujours son air grave et attristé.

Ombraltet, ta famille vient de mourir dans un accident de voiture ... je te présente mes sincères condoléances Ombraltet. Je viens juste de l'apprendre par la doernis alors que j'allais pour t'annoncer que tu étais promu au poste de responsable de l'entière terraformation d'une planète ... je ne sais comm...

Chimère - saison 2 - La dameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant