Chimère - saison 2 - La dame

Episode 6 - Ombraltet - Le coma

Cela faisait presque deux ans qu'Ombraltet était enchainé à son trône, deux ans qu'il avait libéré Vaos de ces memes chaines qu'il portait à présent, pendant tout ce temps Ombraltet avait pu mémoriser chaque détail de la fresque qui ornait les murs de la grotte d'Ephern.

Il avait tout ce qui lui fallait, de l'air, de l'eau et de la nourriture qui lui arrivait via un petit meuble dont le contenu était renouvelé tous les jours. Au cas où, Ombraltet gardait une réserve de fromage et de viande séchée. Le plus difficile n'était pas la survie, mais l'attente. Parfois Pimer, le troisième gardien, venait lui rendre visite, il lui apportait des nouvelles ou des chants venant de Gaann et Adahune. Ainsi il pouvait suivre l'actualité.

Les six premiers mois furent mornes et sans aspérité. Une fois, Pimer vint avec la nouvelle que Dohiss était revenu de son exil, il était à la tête d'une armée immense, faites principalement des autochtones de Pyza, la planète prison. Il avait à sa disposition un certain nombre de vaisseaux tous équipés de la technologie de la planète Taahoub, ainsi qu'une alliée surprenante, Enéé, l'ancienne en charge de l'armée robotisée de Byssann. Les informations racontèrent que Byssann avait stoppé nette la progression de l'armée, puis plus rien : comme si cette armée avait été effacé.

∞

Quand Pimer ne venait pas, Ombraltet observait l'histoire peinte sur les murs. Toujours il commençait par le visage grossier et finissait par la rose. A chaque fois, les larmes lui venaient. A cette rose était liée un souvenir profond, un sentiment fait de joie, de tristesse et de peur, quelque chose dans ce rouge faisait qu'il y avait une douleur, une culpabilité du fond des âges.

Le reste des dessins lui parlaient aussi, c'était l'histoire d'une vie. Un jeune homme qui avait évolué sous la houlette du personnage représenté par le visage, une histoire qui avait pris fin avec la rose.

∞

Pour ces trois derniers mois de captivité, Pimer ne vint plus, la nourriture n'était plus renouvelée. Ombraltet réussit à vivre presque deux mois avec ses réserves de nourriture, puis il passa son dernier mois à l'aide de quelques miettes et surtout l'eau si précieuse.

Dans les derniers jours, il sentait sa force le quitter peu à peu, il arrivait de moins en moins à avoir une pensée cohérente. Il perdait conscience de plus en plus souvent, au point de plus faire la distinction entre l'éveil et le reve.

Plusieurs hallucinations de Taahoub vinrent le perturber. Cette dernière l'accablait de reproches, de ne jamais rien faire pour elle, de ne toujours penser qu'à lui. Il sentait presque ses poings s'abattant dans son estomac vide, plusieurs fois il vomit. Sa peau semblait se transformer en hématome géant.

Ses pensées se firent sombres, tout ce qu'il avait fait n'avait servi à rien, il mourrait ici, oublié de tous, il n'avait même plus la force de se libérer de ses chaines. La pensée de faire sauter la bombe ne lui vient que dans ses derniers instants, et il s'évanouit une dernière fois.

∞

Quand il se reveilla, Ombraltet sentait qu'il était allongé dans un lit. Son corps ne répondait à aucune de ces pensées, comme enfermé dans un sarcophage de chair. Et pourtant, il entendait du bruit, au fur et à mesure il distinguait des voix. Parfois il s'agissait de Farès. Il lui parlait du nouveau gouvernement qui avait été mis en place après la destitution de Byssann. En premier lieu, le titre d'ancien avait été abandonné au profit d'un nouveau les Doos, les premières étoiles. L'empereur et ses proches étaient baptisés les Naos. Ombrlatet écoutait, il ne pouvait faire que ça, il était comme enfermé dans son propre corps.

Etrange facétie du destin qui a la suite d'un emprisonnement physique, l'éprouvait une fois encore sa résistance à l'isolement. Alors il écoutait Farès, il lui parlait de son père et de sa mère devenus les maitres absolus des Doos. Ombraltet sentait la fierté de Farès lorsque celui-ci lui racontait que lui-même avait obtenu le statut de Doos. Il siégeait au conseil des douze en tant que Doos de la guerre, il était très fier de sa nomination, mais se disait un peu decu de sa position sur la table. Ombraltet n'avait que faire de ces informations, Doos, Naos, des mots qu'il n'avait jamais entendus, peut etre était il mort.