Chimère - saison 2 - La dame

Episode 7 - Henri - l'amour

Les semaines qui suivirent les actions de la grande pretresse furent beaucoup plus calme, d'un commun accord avec Babeth, ils décidèrent de lever le pied sur l'enquete. D'un coté, Henri sentait que son auditrice avait besoin de se ressourcer, et lui, avait la presque certitude de voir la main des fils d'Alokin derrière ces manœuvres sexistes de son ancien producteur.

Dans tous les cas, il était clair et net que ni le roi ni son auditrice n'avait la moindre idée de comment atteindre l'organisation, et pour Henri, il était hors de questions de faire vivre à Babeth ce qu'avait vécu Marc. Dans son bureau, peu importe comment Henri tournait la problématique, aucune solution ne venait. Lorsque quelqu'un toqua à sa porte, Henri en fut agacé. Qui venait l'interrompre dans sa transe ?

Il ouvrit la porte sur son fils Jean. Ce dernier demandait à son père s'il pouvait faire des cours de théâtre. Après son agacement, la descente d'émotion fut brutale, la culpabilité d'avoir oublier son role de père fit qu'Henri mit quelques minutes à répondre.

Cet épisode réancra Henri dans la réalité, il s'aperçut que cela faisait déjà quelques jours qu'il s'était complètement recroquevillé sur lui-même. Il n'allait même plus au repas du soir, alors qu'il était présent dans le palais.

Le soir même il se rendit auprès de sa famille, tout le monde était là, Anna engagea par un reproche :

- Majesté quel plaisir de vous revoir, moi et les enfants pensions que vous n'aviez plus une seule minute pour votre famille.

Henri sourit :

Je m'excuse pour cette absence prolongée, je me rends compte que j'ai laissé filer le temps, et que quelques semaines se sont passés sans que j'en prenne conscience.

C'est surprenant de votre part.

Quoi donc ?

Vos excuses ... J'en viendrais même à penser que pendant cette absence vous êtes devenu humain

Touché. Merci à Jean de m'avoir sorti de ma tour d'ivoire.

Ah il vous a parlé de son envie de faire du théâtre, je ne suis pas contre, mais il faudra qu'il soit plus discipliné s'il veut réussir quelque chose.

Je lui ai dit que je m'en occuperai, ne vous faites aucun souci, je pense Jean tout à fait capable de faire un bon acteur, rien qu'à voir comment il joue de sa colère, je pense qu'il en fera même un excellent.

Bien, faisons ainsi. Puisque vous êtes d'humeur participative, il serait bien que vous discutiez avec Louis, il s'apprête à rentrer dans les écoles de castes, et je crains qu'il ne fasse pas le bon choix, un coup il me parle des golems, un coup des architectes. Je pense qu'il serait bon que vous l'aidiez à faire son choix.

Louis veux-tu de mon aide ?

Oui père, j'ai déjà quelques idées sur ce que je veux faire, mais je ne veux pas me tromper.

∞

Après le repas, Henri alla avec son fils dans sa chambre. Tout y était bien rangé, il mettait en évidence tous ces livres et toutes ces constructions de brique, qui en passant coutait la peau du cul. Etre un roi voilé n'empêchait pas d'avoir un sens aigu de la valeur des choses.

Henri aimait bien la chambre de son fils, elle était à l'image de ce qu'il avait été enfant, des livres et des briques. Il y avait même une construction qui ne ressemblait à rien. Le roi demanda ce que ça représentait, Louis se lança dans une démo digne du meilleur des commerciaux. Il avait inventé un labyrinthe modulable, où le jeu consistait à faire véhiculer un petit bâton dans le labyrinthe. Une fois que l'on avait engagé le bâton, il n'était plus possible de l'enlever, à moins de déconstruire.