Chapitre 11 : Retrouvailles et sex-shop

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De retour à la maison, je commence à préparer ma valise pour ce week-end ou plus exactement je la descends du haut de l'armoire où elle était rangée, je l'ouvre et je jette un maillot de bain dedans.

Puis je décide de faire une pause, j'en profite pour regarder mes messages, ranger le linge, incendier Joy, lire un peu, arroser les plantes...

Minuit !

C'est ce que finit par afficher mon téléphone alors que ma valise n'est toujours pas prête. Je me fais violence : je regarde la météo, je choisis mes vêtements et accessoires... C'est dur d'être une jolie fille qui prend soin d'elle.

Après une valise à moitié faite et une nuit de courte durée, je me traîne telle une licorne blessée dans la salle de bain.

Je mets le paquet, mais on voit bien que l'énergie n'est pas là.

Bien qu'armée de café et de sucrerie rétro, je passe ma matinée à bâiller.

Je suis rappelée plusieurs fois à l'ordre par Amir alors que je pique du nez, néanmoins, j'arrive à conclure une entente avec Simon pour son projet jupe, à dessiner un peu, à faire un point avec l'atelier de confection, à vérifier l'état des stocks avec Amir et l'équipe de l'entrepôt.

Finalement en milieu d'après-midi, Amir, ayant pitié de la licorne en détresse que je suis, me laisse rentrer chez moi quelques heures avec la promesse de le retrouver accompagnée pour le dîner.

Je termine ma valise avec les dernières forces qu'il me reste avant de m'échouer sur mon canapé dans une position approximative.

Mi-assise mi-allongée, tel un flanby® laissé trop longtemps hors du pot, je regarde mes messages.

J'en ai de Joy, Caleb et mon frère bien sûr, de Lise et Simon avec qui je corresponds activement, mais c'est surtout celui de Tony qui attire mon attention :

Hello mademoiselle,

J'ai une pensée pour toi.

Amuse-toi bien et surtout arrête d'être sage, les femmes sages il y en a plein les couvents (rire).

J'espère te revoir bientôt en attendant je t'embrasse coquinement,

Tony

Je reconnais bien là mon plan Q : il cache sous ses traits d'humour l'attachement et l'intérêt qu'il a pour moi.

J'ouvre mon ordinateur entre l'onglet avec un phallus bleu-turquoise à paillettes, celui avec le site de rencontre et celui de ma boîte e-mail avec le message de Cassie ; j'explose de rire !

Moi, une femme « sage » ! Si tu savais mon petit Tony...

Je ne sais pas trop comment, ni quand, je tombe de fatigue, heureusement qu'Amir m'a programmé une alarme 20min avant que je doive partir pour l'aéroport chercher mes compagnons.

Je ferme et je range mon outil informatique afin de minimiser toutes situations indépendantes de ma volonté.

Je déplie le canapé et prépare le lit, deux ou trois bricoles plus tard, je suis pile à l'heure.

Dans le métro, un odieux personnage essaye de me tripoter près de ma zone secrète. Je me décale plusieurs fois, mais le vilain est tenace. À la première station, je fais mine d'être bousculée et j'enfonce bien profondément mon talon aiguille dans son pied à l'aide de tout mon poids. Il se raidit et laisse échapper un grand cri aigu, entre la chauve-sourie et le dauphin.

— Oh excusez-moi, feinté-je, je ne vous croyez pas si prêt.

— Ce... Ce... n'est rien, répondit-il alors qu'une larme prend naissance au coin de ses yeux.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant