Chapitre 27 : Saga téléphone

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Lorsque je découvre le nom de l'expéditeur, j'arrête de rire, fébrile, j'ouvre le texto :

Charline,

J'espère que tu vas bien ?

Aurais-tu aperçu mon mari ? Ça fait quelques jours que je ne l'ai pas vu.

Djamila

Maintenant que j'y pense, je ne l'ai pas croisé aujourd'hui quand je suis allée imprimer les papiers au bureau. Je ne me souviens pas non plus avoir vu de traces de son bivouac.

Joy sentant que mon humeur a changé se penche vers l'écran.

— Tu es au courant quelque chose ? lui demandé-je.

— Non, comment veux-tu que je sache quoi que ce soit ? répondit-elle calmement.

Je sais qu'elle ment : elle a beau être détendue et ne pas rougir, je la connais trop bien. Elle dégage son visage de chaque micromèche rebelle qui s'échappe de son haut chignon déstructuré, signe qu'elle n'est pas très à l'aise.

Traitant par ordre d'urgence, je téléphone à Amir. Celui-ci ne décroche pas.

— Toi, tu ne perds rien pour attendre, dis-je à mon amie d'un ton ferme en appelant le bureau.

Jian nous regarde intrigué en essuyant des verres.

L'atelier ne répond pas non plus.

— Toi, grondé-je, tu vas me dire ce que tu sais et vite !?

— Je ne... commence-t-elle alors que mon portable sonne.

Apercevant le numéro d'Amir s'afficher, je laisse tomber Joy et je décroche rapidement :

— Amir ?

— Ouais.

— Où es-tu ? demandé-je. Djamila te cherche, elle affirme qu'elle ne t'a pas vu depuis plusieurs jours.

— Ah...

Il reste quelques secondes silencieux et je perçois l'écho d'une musique douce.

— Amir, c'est quoi cette mélodie ?

— Quelle chanson ? questionne-t-il après que j'entends une porte claquer.

— Amir ! Tu m'avais dit que tu rentrais chez toi de temps en temps.

— Oui, oui, j'y retourne demain soir, ça te convient ?

— Mm... Appelle ta femme, ordonné-je d'un ton autoritaire.

— Mm...

— Amir !

— Ça va, ça va, je vais le faire...

— Je suis censé faire quoi moi ?

— Tu lui réponds que c'est le weekend et que tu ne sais pas où je suis. Ce qui est la vérité soi-disant passant... s'amuse-t-il.

— Je ne trouve pas ça marrant.

— Moi si, mais c'est vrai que tu ne connais pas toute l'histoire... Et toi, Simon ou Peter ? Qui s'en sort le mieux ?

— On se voit lundi, répliquai-je d'un ton catégorique.

Amir explose de rire avant de conclure d'une voix professionnelle :

— À lundi, ne manque pas le briefing à 8h00 pour préparer la venue des investisseurs/ partenaires.

— Mm...

— Charline !?

— Mais non, je n'avais pas oublié ! Tu crois quoi ? C'est trop important ! fis-je exagérément.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant