Chapitre 35 : Le coiffeur de foufoune

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Le lendemain, Amir m'appelle pour me demander un congé exceptionnel. Ça ne tombe pas au meilleur moment, mais après ce qu'il a vécu hier, je peux comprendre qu'il lui faille une journée de repos. Je panique légèrement à l'idée de préparer seule l'événement vintage du weekend, mais Amir ne me réclame jamais rien. Aussi je lui accorde son absence après qu'il m'ait rassurée en me disant qu'il va bien et qu'il sera présent pour le festival.

Je passe mon vendredi à courir partout pour tout organiser.

Heureusement, Tony m'appelle pour me parler de son nouveau crush. Lorsqu'il comprend ma détresse, il laisse tout tomber pour me venir en aide. Il emprunte même la camionnette de sa tante pour que nous puissions être plus libres dans nos mouvements.

On récupère les tables et les vêtements pour le stand. On fait toute la mise en place de l'échoppe, je confirme tous les mannequins pour le défiler, Tony vérifie que tout est bon avec sa tante. Pendant que je vais chercher les badges d'accès pour tout le monde.

En début de soirée, on retourne à l'atelier, Tony ne s'est pas plaint une seule fois de la journée. Aussi je pense à l'inviter à diner pour le remercier.

Devant le bureau une surprise de taille nous attendant, de 1,95m pour être précis, Peter se tient contre la porte, un énorme bouquet de fleurs de blanches.

— Peter ?

— Bonsoir Charline, me répondit-il chaleureusement. Tony, dit-il en faisant un signe de la tête cool.

— Peter, réplique ce dernier en l'imitant.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? m'étonné-je.

— Je voulais te souhaiter bonne chance pour demain. Je pense passer au salon ce weekend, mais tu risques d'être très occupée, mais si je dérange...

— Non, non pas du tout, je remplace Amir, l'informe Tony. Mais je vais devoir y aller, je bosse ce soir.

— Ah ? J'envisageais te payer à diner pour te remercier, dis-je, penaude.

— C'est gentil, une autre fois.

Je regarde rapidement dans la direction de Peter, il est aussi expressif qu'à l'accoutumée, mais je lui trouve un petit air gêné qu'il essaye de dissimuler.

— Au plaisir, dit-il sincèrement.

— A+ Pit ! Le taquine Tony.

Il m'adresse un clin d'œil et je lui souhaite bonne chance pour le show de ce soir. Puis il promet de passer au stand demain avant de disparaître à l'angle de la rue.

— Euh, tiens c'est pour toi, me dit Peter en me tendant le bouquet de fleurs.

— Oh merci beaucoup, répondis-je en le saisissant maladroitement.

Entre tous les efforts du jour et le peu de nourriture que j'ai ingurgité, je sens que mon corps est à bout.

Peter, en bon gentleman attentif, le remarque et m'aide à rentrer dans le bureau pour prendre un siège. Je pousse un profond soupir et ferme les paupières un instant. Lorsque je les rouvre, je fais face à un Peter inquiet, mais contenu. Il s'est assis sur une chaise à côté de moi, toujours bien droit, les mains jointes devant lui en me regardant fixement. Ses yeux ne sont plus du tout rieurs, ils sont alertes et déterminés. Je trouve, également, un peu plus pâle qu'à l'accoutumée.

— Ça va, dis-je pour le rassurer. Je suis juste fatiguée.

— J'entends, affirme-t-il, calmement, bien que son expression ne change pas. Je vais te raccompagner et de commander à manger.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant