Les aventures Cocasses de Charline

Chapitre 30 : Marshmallow, confidence et le kiki malin

Lorsque l'eau arrête de coller, je m'attèle à la préparation d'un chocolat chaud avec des mini marshmallows, son péché mignon de tous les temps.

Caleb apparait, une serviette relevée sur la tête et une autre autour de la taille :

— J'ai oublié de prendre un change, m'explique-t-il penaud.

— Ce n'est pas grave, on est plus à ça près, me moqué-je en formant silencieusement les syllabes de « Vegas baby ».

Il fait mine de bouder et regagne son sac posé dans le salon à grandes enjambées.

Un petit tas de vêtements sous le bras, il repart en direction de la salle de bain en silence d'un pas rapide. Parvenu à la porte, il s'arrête brusquement.

J'évente le breuvage de la main dans sa direction, il hume l'air puis commente :

— Chocolat chaud ?

J'agite alors le paquet de mini sucreries.

— J'arrive, m'assure-t-il sans se retourner.

Il entre et ressort de la pièce à une vitesse impressionnante. Les cheveux toujours dans la serviette, il s'assoit bien docilement devant la table basse, le regard semblable à celui d'un chasseur.

Je le sers sans tarder, ainsi qu'une tasse d'eau chaude citronnée pour moi.

Je le laisse savourer son breuvage avant d'attaquer timidement :

— Caleb...

— Oui ? m'encourage-t-il rapidement.

— On ne se parle plus trop toi et moi... Depuis quelque temps, j'ai plus l'impression que tu es le meilleur ami de mon frère que...

— C'est vrai, me coupe-t-il, on ne discute plus comme avant... Avant Kelly.

— Je suis désolée, dis-je en assumant ma part de responsabilité.

— Non, c'est moi.

Un ange passe puis je reprends :

— Tu sais si elle t'apporte ce dont tu as besoin, ça me va. Si vous vous aimez, c'est suffisant pour moi.

— Vraiment ?

— Mm... fis-je vaguement en portant ma tasse à mes lèvres pour cacher mon mensonge.

— Je suis soulagé, me confite-t-il alors que j'avale une gorgée de liquide, parce que je l'ai demandé en mariage avant de partir.

Brusquement, je sens une vague de froid me hérisser tous les poils. Avec un enthousiasme un peu surfait, je m'exclame :

— Waouh ! C'est génial ! Raconte-moi tout !?

— Euh OK, répondit-il gêné, on était au spa de sa sœur. On a été se faire masser avant d'aller au restaurant du golf. C'est là que je lui ai demandé, au dessert...

Rien de tout ce que j'entends ne correspond à mon ami, lui qui est si simple et si proche de la nature. C'est, entre autres, l'une des raisons pour lesquelles je pense que Kelly n'est pas faite pour lui. Elle attache beaucoup trop d'importance au glam, au paraître, au luxe et au pouvoir.

— Trop bien ! assuré-je, alors que je n'ai pas écouté la fin, trop concentré à absorber la nouvelle. Et donc vous avez une date ?

— Euh... Ben, elle n'a pas encore dit oui... avoue-t-il en retirant la serviette de sa tête.

Oh la saleté !

— Mais c'est obligé, elle va dire oui !

— Tu penses ? me questionne-t-il, alors qu'il tente de mettre de l'ordre dans la cascade de ses longs cheveux noirs magnifiques.