Chapitre 29 : Câlinou sur patte vs beau gosse coincé final fight (partie 2)

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Surprise et bien heureuse de m'être recouverte de fond de teint ce matin, je sens mon visage atteindre la combustion spontanée instantanément.

N'attendant aucune réponse de ma part, Simon franchit les derniers centimètres qui nous séparent et scelle nos lèvres dans un tendre baiser.

Simon embrasse très bien, son doux larcin est chaud, agréable et fait monter très légèrement la tension entre nous. Il n'a rien de comparable avec les sensations brutales voir bestiales de celui que j'ai partagé avec Lise ni avec les frissons que j'ai ressentis au contact de Peter.

Néanmoins, c'est très plaisant, il passe une main dans mon cou pour venir caresser ma peau du bout des doigts.

Je scelle ses autres doigts sur le canapé avec les miens comme pour valider son initiative.

Lorsque nos visages se séparent, on reste un court moment à se contempler gênés, les joues légèrement rosissant pour lui, moi la figure brûlante sous mon épaisse couche de maquillage.

Nos regards timides se perdent pour se poser sur nos mains entrelacées.

Simon trace lentement de petits cercles avec son pouce sans rien dire.

Puis il fixe ses yeux dans les miens :

— Je t'appelle plus tard.

— OK ça marche, répondis-je un peu platement.

Il disparaît dans les rues parisiennes et je me demande si lui aussi a ressenti la même chose que moi.

La cloche de l'entrée a à peine fini son concert qu'Amir surgit :

— Waouh ! Charline ! Quelle femme d'action ! s'exclame-t-il sans que je comprenne.

— Euh...

— Bye bye Peter, continue-t-il.

À ces mots, il se passe un drôle de truc en moi. Je ne saurais pas tout expliquer, mais une chose est sûre : c'est que je ne peux pas renoncer à Peter ; pas pour Simon en tout cas.

Je constate avec effroi que je suis arrivée à ce fameux point de non-retour : il me faut prendre des décisions qui pourront peut-être faire souffrir quelqu'un.

Je repense à Papi et mamie. À une photo d'eux que j'ai vue dans un album une fois. Côte à côte, mamie Hélène avait la tête posée contre l'épaule de papi. Tous deux avaient le visage rayonnant, tourné vers le petit tas de couvertures que ma grand-mère tenait dans ses bras : ma tante, leur enfant premier né.

Subitement, je comprends le test de la cheminée, c'est un exercice de projection.

Cette photo ayant toujours été le symbole secret de mon souhait de famille, j'essaye de me représenter avec Simon dans la même image.

Bizarrement, il y a un truc qui ne colle pas.

Je sens le lourd poids de la déception tomber dans mon estomac.

— Charline ? Je te parle ?! s'agace Amir, me sortant de mes pensées.

— Ah... Oui ?

— Est-ce que ça va ? s'inquiète-t-il.

— Oui, oui... désolée, tu disais ?

— C'était bien avec Simon ? demande-t-il avec un large sourire.

— C'était... Intéressant, je crois...

— Mm, ce n'est pas bon ça, commente-t-il d'un ton professionnel.

— Je veux dire que Simon est très bien, gentil, et tout... Mais... Je n'ai pas le petit truc... avoué-je penaude.

— Ah je comprends, affirme-t-il en croisant les bras.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant