Chapitre 49 : La créature hostile

104 12 46
                                    

L'avantage quand on est autoentrepreneur, et qu'on a un super assistant, c'est qu'on peut finir plus tôt de temps en temps. C'est ce que je décide de faire.

Je passe à l'appartement chercher mes affaires, sexy, pour le week-end et direction le supermarché à côté de chez Peter.

À la sortie métro, je réalise que je vais et viens comme je veux chez lui alors que lui attend toujours bien sagement ma permission. Je prends d'ailleurs un malin plaisir à lui envoyer le sms à n'importe quelque moment de la journée.

C'est sur cette pensée que je tourne la clé dans la serrure.

Sans grand étonnement, il règne un silence de mort dans l'appartement.

En revanche, les rideaux du salon sont tirés, occultant quelque peu la lumière naturelle, ce qui est inhabituel.

Je pose mes paquets et je vais ouvrir pour laisser rentrer le peu de soleil lorsqu'un petit grognement se fait entendre.

Prise par surprise, je referme vivement les tentures et observe attentivement la pièce.

Je découvre alors mon cher et tendre endormi sur le canapé.

La chemise partiellement déboutonnée, le pourpoint jeté au sol avec les chaussures, une jambe et un bras à moitié dans le vide comme s'il était tombé comme ça.

Il a l'air épuisé.

Je décide de décharger les courses dans la cuisine et de m'établir sommairement pour éviter de le réveiller.

Je prends sa tablette et je m'installe dans la chambre.

Sans vraiment y songer, je me passe son historique internet en revue.

J'y vois plusieurs sites en rapport avec le bricolage et la mécanique, d'autres sur la popote.

Je me sens très stupide : à quoi je m'attendais ?

Je ferme l'historique, honteuse de mon comportement.

En y pensant, Peter se livre moins à moi ces temps-ci...

Je demanderai bien à un de ses amis, mais il ne m'en a pas présenté. Il m'a parlé deux ou trois fois

d'un certain Marc qui vient à Londres, mais c'est tout.

Bien sûr Jian doit tout savoir, mais le secret professionnel est de mise.

Il y a bien Simon, mais c'est récent.

Je secoue la tête vivement : je suis encore en train de trop réfléchir et de me faire des nœuds au cerveau.

Je reprends la tablette et je commence à jouer à un jeu en attendant que mon homme au bois dormant se réveille.

Après plusieurs heures, où je me suis occupée comme je pouvais, je vais vérifier que mon compagnon est toujours en vie.

Je le trouve tellement beau comme ça. Il est totalement détendu, il n'est plus dans la retenue ou le contrôle, il a l'air apaisé.

Cependant je peux voir la fatigue creuser légèrement ses traits, bien que je n'en connaisse pas la cause.

Je le regarde respirer quelques minutes, je détaille son joli visage et je me dis que j'ai bien de la chance.

Malheureusement, elle ne se mange pas.

N'osant toujours pas le réveiller, je me finis par commander à manger dans l'un de ses restaurants préférés.

Bien que j'avais mis un mot : " ne pas sonner, bébé dort".

Le livreur écrase la sonnette et ranime Peter qui se redresse dans un sursaut.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant