Chapitre 50 : Ça passe ou ça casse

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Peter salue les équipes du shooting et je le suis bien sagement jusqu'à ce qu'une femme nous barre le chemin.

Elle est grande, mince, blonde, aux yeux verts, aucun doute : il s'agit d'Ortence.

— Tiens, tiens. Tu es mannequin forte taille ? me demande-t-elle.

— Non, je suis juste normale, répondis-je du tac au tac poliment.

Créature hostile, repérée.

Elle me jette un regard dédaigneux alors qu'une autre femme fait son apparition :

— Oh Peter ! Passe au maquillage, veux-tu ? Et vous êtes ?

— Bonjour, Martha, répond mon compagnon.

— Salut. Je suis Martha, directrice technique, m'apprend une sympathique brune aux grands yeux ronds.

— Et voici, Ortence, me confirmer Peter. Les filles, je vous présente ma... Euh ... Charline, finit-il, hésitant.

Ortence réprime un rire avant de tourner les talons, en agitant sa crinière blonde. Peter a juste donné mon prénom, mais n'a pas établi mon statut : de petite amie. Un peu vexée de n'être que "Charline", je cache mes émotions et le suis pour ses préparatifs.

La campagne du jour est pour une agence de voyages.

Le set représente différentes scènes vacancières standard : un pique-nique, des jeux d'eau, une balade à vélo...

Après Martha, je fais la rencontre de Jérémy, le photographe métis et de Marie la maman de Lily ; une enfant mannequin. Tous les deux semblent bien connaître Peter et me mettent rapidement à l'aise.

La matinée est consacrée aux clichés de "famille".

Je trouve Peter trop mignon en papa modèle et aimant, mais je me passerai bien de la matrone.

Peter incarne très bien son personnage, je suis bluffé de le voir aussi enjoué et expressif sur les scènes. Il porte, Lily, la petite blonde, sur ses épaules, joue avec elle. Aucun de ses sourires ne semble forcé ou faux. J'aimerais tellement qu'il soit aussi relâché avec moi.

De mon côté, je reste avec Marie, jeune maman bien sympathique dotée de beaucoup d'humour.

À la pause déjeuner, j'apprends que l'après-midi sera consacré aux photos de "couple".

Je ravale ma jalousie, ne voulant pas faire de vagues en public.

A l'heure du déjeuner, la colère gronde autour du buffet :

— Tu vas manger ça ? me critique Ortence alors que je me remplis une assiette.

— Oui, répondis-je calmement.

— Tu devrais prendre plus de salade.

— Pourquoi ? T'es envieuse ? T'es allergique à la pizza ?

Elle ricane faussement :

— Jalouse ? Non, j'essaie de t'aider.

— À quoi donc ? demandé-je en me maîtrisant du mieux possible.

— Oh ne fait pas genre. Même Peter a honte de toi. Il t'a présentée comme "ma Charline".

Oh la saleté, je sens mon visage commencer à picoter. Aussi, je fais appel à toute mon éducation pour me contenir.

— Mm et toi, juste Ortence, laisse-je flotter.

— C'est mon prénom, répond-elle un peu froidement avant de se reprendre.

Pour finir de l'agacer et potentiellement remporter la manche, je me mets bien en face d'elle et je croque avidement dans une saucisse.

— Mmmmm... C'est trop bon, la provoqué-je alors qu'elle n'a que des crudités dans son assiette.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant