Chapitre 13 : Désir consommé ou vibromasseur ? (partie 1)

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Je salue d'autres camarades, mais mon esprit n'est pas avec eux. Je suis encore sous l'émotion de la proposition d'Arnaud et des souvenirs de ces moments que nous avons partagés.

*

C'était il y a plusieurs années de cela. Avant que je ne sorte avec Laurent.

On s'était retrouvé totalement par hasard lors de mes études de couture à Lille. Lui était là pour un tour de France à vélo.

Il était resté quelques jours en ville, le temps qu'un ami le rejoigne, on s'était vu tous les jours et deux dates avant le départ, il avait fini par m'avouer :

— Tu m'as toujours beaucoup plu, tu sais ?

— De quoi tu parles ?

— De ton corps et de ton air maladroitement timide.

— N'importe quoi, dis-je en rougissant.

— Voilà, celui-là !

Je détournais le regard avant d'affirmer :

— Je ne suis pas...

— Chut ! me coupa-t-il, ce n'est pas parce que tu n'as pas eu de propositions que tu es moche.

— Euh... Moche n'est pas le terme...

— C'est la faute de Caleb et Georges, affirma-t-il.

— Euh... Quoi ?

— Ben ouais, ils étaient dans l'équipe Judo et classés national !

— Je ne vois pas le rapport...

— Ben ils avaient juré de péter la gueule à tous ceux qui s'approcheraient un peu trop de toi.

— QUOI !?

— Ah... Je pensais que tu savais depuis le temps.

J'avais saisi mon téléphone et incendié par message les deux concernés.

Après quoi, on était allé dans la salle d'arcade d'un cinéma pour que je puisse passer ma mauvaise humeur sur des zombies.

On formait un duo d'enfer ! On avait beaucoup ri et rendu beaucoup d'ados boutonneux jaloux en voyant notre score :

— Bah ne faites pas cette tête, les mômes, vous avez une vie pour vous mettre à notre niveau, leur lança modestement mon partenaire.

En ricanant comme des gosses, on avait pris la direction du centre-ville.

Une fois, à destination et enfin calmée, je décidais de réaborder le sujet de façon détournée :

— Dis, pourquoi commercial ? Pour faire plaisir à tes parents ?

— En partie, oui. Pourquoi cette question ?

— Parce que je ne souviens que tu étais photographe pour le journal de l'école et que tu disais vouloir en faire ton métier...

— Oh ! Tu te souviens de ça, dit-il en rosissant.

— Oui et tes photos étaient vraiment pas mal.

Il ne répondit rien et se contenta de regarder droit devant lui, aussi je repris :

— Tu me prendrais en photo ? Histoire de me montrer comme je suis belle, plaisantais-je.

Il eut un rire timide avant de répondre :

— Et après quoi ? Je t'emmène à l'hôtel pour te prendre en photo dénudée ou nue et après on fait l'amour comme des bêtes ? On n'est pas dans un film...

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant