Chapitre 26 : Braguette folle vs mi-anglais round 2 (partie 3)

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Une fois équipée, et la moto étant bien trop haute pour moi, Peter m'aide à m'asseoir avant de grimper à son tour.

— On va où ? demandé-je.

— J'ai un restaurant indien en tête à 10min d'ici.

— Cool.

— Tu peux t'accrocher à moi si tu veux, me propose-t-il l'air de rien avant de démarrer.

Bien que, la bécane de top gun offre une poignée à l'arrière et étant de petite taille, je préfère passer mes bras autour de lui.

On roule et un constat rapide s'impose à moi : ce type est tout en muscles ! Son ventre est si dur que je pourrais sentir ses abdos à travers son blouson.

Après un freinage un peu brusque, j'en profite pour resserrer mon étreinte. Je respire le cuir vieilli de sa veste à pleins poumons tout en regardant le film de notre parcours à travers Paris sans vraiment le contempler.

Cependant, un poster d'un abribus retient mon attention. Il s'agit d'une pub, pour je n'ai pas compris quoi, avec un homme dessus en noir en blanc. Je ne sais pas trop pourquoi j'y accorde autant d'importance, l'image est passée fugacement devant moi pourtant.

On s'arrête à un feu rouge, un peu après, aussi je me contorsionne pour tenter de revoir cette affiche, mais en vain.

Quelques mètres plus loin, Peter freine, le trafic s'intensifie, c'est là que je le vois : sur une grande publicité de magasin en noir et blanc qui me sourit de toutes ses dents en essayant de me vendre un produit blanchissant.

J'ai l'impression que le temps ralentit, je n'en crois pas mes yeux. Ce n'est pas possible !

Lorsque l'on s'arrête, je ne le laisse pas m'approcher et j'effectue une suite de mouvements de hamster manchot pour enlever mon casque.

— Tout va bien, Charline ? me demande-t-il méfiant.

— Je t'ai vu ! Je t'ai vu sur une affiche !! dis-je en lui lançant à moitié son casque, tu m'as menti !

— Une affiche ? répète-t-il d'une voix blanche.

— Oui, avec toutes tes dents là ! m'exclamé-je en montrant les miennes dans un sourire étiré.

— Ah... Mince, j'imagine que ça arrive...

J'émets un son entre la stupeur et l'énervement.

— Charline, je .... Je suis désolé, me dit-il en se tenant bien droit. Je ne me suis pas joué de toi, je suis à la cybersécurité, mais j'ai aussi fait beaucoup de mannequinat. J'en fais très rarement maintenant... C'était pour payer mes études, mes parents ont vraiment très peu de moyens.

— Pourquoi, tu ne m'as rien dit avant ? questionné-je incrédule. Je déteste qu'on me mente même par omission !

— Ce n'est pas ça, fit-il d'un ton un peu sec. C'est juste que je ne voulais pas que tu me voies comme... une espèce de morceau de viande.

Son regard est franc et honnête. Je repense alors à Tony et à ses difficultés avec son métier pour rencontrer l'amour.

Je me radoucis et avant de demander :

— Autres choses à me dire ?

— Non, enfin... Je plaisante, me dit-il avec un petit sourire.

Voyant que je reste légèrement raide, il propose :

— Trêve ?

— Mm... fis-je pour le faire mariner un peu.

— Je t'invite pour le déjeuner ?

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant