Chapitre 12 : Las Vegas

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*

Il est vrai qu'il n'y a que moi qui sais ce qu'il s'est réellement passé ce jour-là.

Pour mes 21 ans, j'étais rentré aux États-Unis où mon frère et Caleb m'avaient réservé une surprise pour mon anniversaire.

Après un Düsseldorf / Amsterdam, Amsterdam/ L.A. soit 15h de voyage, ils n'avaient rien trouvé de mieux que de m'emmener à Las Vegas ; soit un changement d'aéroport et un autre vol d'une heure, mais quand même ça fait beaucoup pour une jeune licorne.

En plein brouillard de décalage horaire, je m'aspirai qu'à trouver un lit, n'importe lequel.

Malheureusement pour moi, sitôt arrivé, on avait laissé les bagages à l'hôtel et on m'avait traînée à un concert, en fosse bien sûr.

Le show était génial et avec du recul je pense que c'est le meilleur auquel j'ai assisté, mais sur le coup j'avais fusillé Madonna du regard.

— C'était trop bien ! s'exclama Georges en sortant.

— Tu kiffes Madonna, toi maintenant ? demanda Caleb.

— Euh... Ben c'était pour Charly, mais il faut reconnaître le travail de l'artiste...

Mon cerveau s'éveilla quelques minutes et une idée horrible germa dans mon esprit :

— Qui a payé pour tout ça ?

Au fond de moi, je connaissais la réponse et je sentais déjà la colère monter. Il n'y avait aucune chance que deux étudiants de fac américaine comme mes compagnons puissent s'offrir un tel luxe.

— Euh... Ben... fis Caleb en regardant ailleurs.

— Oh ça va Charly, profite ! On ne vit pas ça tous les jours, affirma mon frère mal à l'aise.

— C'est eux, c'est ça !? demandai-je en faisant référence à nos parents.

— Ben ouais... avoua Georges.

— Putain, lâchai-je en soupirant.

— Allez, viens on va au bar, il y a Joy qui ne devrait pas tarder à arriver... me proposa Caleb.

Au bar, j'avais commandé un burger avec de grosses frites bien réconfortantes. Vive la ville qui ne dort jamais.

Joy nous avait rejoints en provenance de Paris où elle finissait ses études de cuisine.

On avait parlé de tout et de rien un moment alors que je protégeais mes frites des pique-assiettes qui m'entouraient. La fatigue me rendait un peu ronchonne, alors qu'en réalité, j'étais réellement heureuse que l'on soit à nouveau tous réunis.

Malgré tous, rapidement, je déclarais forfait et mon frère consentit à me donner la clé de ma chambre.

Dans un coin de celle-ci, m'attendait bien sagement ma valise. Je l'ouvris rapidement à même le sol et en extirpai uniquement ce dont j'avais besoin pour une bonne nuit de sommeil.

Dans un temps record, j'avais arraché les draps et je sombrais dans les bras de mon dieu préféré : Morphée.

Quelques heures plus tard, en pleine nuit, je fus réveillée par un énorme fracas.

Le cœur sur le point de sortir de ma poitrine, j'allumais la lumière en estimant la distance entre le lit en ma valise où se trouvait mon fer à boucler.

— Holly shit ! (*putain de merde) articule difficilement une voix grave.

Caleb était sur la moquette de ma chambre visiblement rond comme une queue de pelle, comme on dit chez nous.

Les aventures Cocasses de CharlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant