Chapitre LX : Le campement abandonné

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Le lundi matin, Shaw prépara son sac et se présenta prête à partir au moment du départ.

Les peintures de Mayalú à base de janipapo ne se révélèrent qu'en fin d'après-midi.

Le petit groupe était constitué des trois jeunes femmes, de Meikâre, de Na, le chef qui avait accueilli Maria Alvarez, de deux guerriers et de deux femmes dont Mayalú que Shaw eut la surprise de découvrir déjà installée dans l'une des deux pirogues qui participeraient à leur expédition.

Shaw monta avec elle. Root et Maria dans la deuxième embarcation.

Après plusieurs heures de navigation, ils abordèrent, puis halèrent les deux pirogues sur la terre ferme et les dissimulèrent sous les frondaisons de la jungle avant de s'enfoncer dans la forêt.

Shaw alla rejoindre le Mebêngôkre qui guidait le groupe à travers l'épaisse végétation. Elle voulait savoir comment il se fraierait un chemin dans la jungle. Il ne marchait pas, il glissait au milieu des arbres, des lianes enchevêtrées, des feuilles immenses de certaines plantes qui formaient parfois un mur végétal infranchissable. En l'observant, Shaw compara son avancée à celle d'un nageur pris au milieu d'une tempête. Il ne luttait pas contre la forêt, il ne se heurtait jamais à elle, il s'adaptait, contournait les obstacles, plongeait, remontait. Sa démarche était souple, ses mouvement déliés. À chaque instant, il évaluait l'environnement qui semblait vouloir l'empêcher de poursuivre sa route. Shaw s'aperçut qu'il n'hésitait pas à effectuer de longs détours. Leur progression était lente, mais constante, sans à-coup, ils ne combattaient pas la jungle et ses obstacles, ils se coulaient en elle.

Ils marchèrent pendant presque trois heures et les trois jeunes femmes arrivèrent à destination trempées de sueur.

L'ancien campement des ouvriers avait l'aspect d'une clairière d'une cinquantaine de mètres de diamètre. Des arbres abattus gisaient sur le sol, débités, à moitié débités ou attendant de l'être peut-être pour l'éternité. Des engins de chantier abandonnés à la rouille, à moitié détruits, se trouvaient déjà pris d'assaut par la volubile végétation. Des aires brûlées témoignaient de l'incendie d'anciennes structures d'habitation. L'emplacement du bivouac fut choisi avec soin, le plus loin possible des carcasses des bulldozers. Leur présence souillait le sol de la forêt.

Les Mebêngôkres se délestèrent des bagages et du peu de vêtements de confection qu'ils portaient. Les trois jeunes femmes se changèrent, abandonnant leurs vêtements mouillés pour d'autres, plus légers et secs. Shaw opta pour un débardeur et un bermuda large qu'on pouvait resserrer sous le genou. Root et Maria l'imitèrent. Elles n'avaient plus besoin de se couvrir le corps pour échapper le plus possible aux coupures traîtresses des feuilles qui s'étaient dressées tout au long de leur chemin.

Shaw, avant qu'aucune d'entre-elles ne se lançât dans une occupation quelconque, exigea d'inspecter leurs mains, leur visage et leur cou. Root se soumit à son examen de bon cœur, habituée à la prudence et à l'attention que manifestait Shaw face aux moindres atteintes de l'épiderme. Root lui retourna la faveur, puis Shaw tourna son attention sur la jeune Mexicaine. Maria tenta de se défiler, mais Shaw referma durement sa main sur son bras et la retourna sans douceur, l'obligeant à lui faire face.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant