Elle était tombée, victime d'une IA aux yeux de qui elle était un virus à combattre. Quatorze mois de détention, perdue dans les méandres de son esprit, de ses pulsions violentes et d'une douleur qu'elle n'avait su surmonter.
Elle serait libérée.
E...
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Le corps mutilé et à moitié décomposé de Vasselov fut découvert par le technicien de la Concord Academy le lundi matin, une heure avant la rentrée des classes. Il y était descendu relancer la chaudière.
Après avoir vomi son petit-déjeuner, il mit plus d'un quart d'heure à appeler les secours. Il tremblait tellement qu'il n'arrivait pas à composer le numéro pourtant court du 911 sur son téléphone. Il balbutia des mots sans suite : chaufferie meurtre, horrible, venez vite, tête, sourire et le nom de l'école. Quand le 911 rappela pour s'assurer de la véracité de ses dires, il répéta la même chose pratiquement dans le même ordre. Il fut retrouvé prostré dans la cage d'escalier menant à la chaufferie, les secours diagnostiquèrent un état de choc et il fut rapidement évacué sur un brancard.
Sanders le sut et prévint Fusco. Elle avait compris que l'affaire touchait son co-équipier d'une façon particulière même si elle n'avait pas réussi à savoir pourquoi. Elle avait tenté de le faire parler, mais il avait évité à chaque fois de répondre à ses questions. C'était une grosse affaire, le nombre des victimes s'élevait maintenant à six. Par Interpol, les autorités américaines avaient appris l'existence des deux victimes russes de Moscou et de Ieroslav. Le mode opératoire accusait Sameen Shaw et des preuves l'avaient de toute façon identifiée comme coupable en Russie comme aux États-Unis. Par contre, malgré les investigations menées par les enquêteurs des deux côté des océans, aucun lien ne put être établi entre les victimes russes et leur tortionnaire.
Aux États-Unis, l'affaire avait été confiée au FBI, mais Saunders et Fusco avaient été chargés d'enquêter sur les déplacements d'Ephrem Cohen à Anchorage et de rechercher des traces de la présence de la tueuse en série. Ils n'avaient rien trouvé, mais grâce à leur statut d'enquêteurs officiels, ils avaient pu avoir accès aux dossiers de Shaw.
Sauders les éplucha. Elle en conclut que Sameen Shaw n'avait jamais été en contact avec des militaires russes, ni avant l'armée ni pendant, aussi bien lors de ses affectations en Irak ou Afghanistan. Si elle avait connu ces Russes, cela n'avait pu arriver qu'après qu'elle avait quitté l'USMC le 16 décembre 2010, cinq ans et demi auparavant, période durant laquelle les activités de Sameen Shaw restaient inconnues. Saunders se demandait comment une personne pouvait vivre sans laisser aucune trace sinon celle de son décès, un soir, dans les rues de New-York en 2013. Décès enregistré parles services de police, confirmé par un légiste... et entièrement factice. La vie de cette femme, après sa sortie de l'armée demeurait un complet mystère.
Fusco téléphona à Reese dès que Sauders l'eût prévenu du nouveau meurtre.
— Lionel ?
— Il y a eu un nouveau meurtre. Un mercenaire russe.
— Où ?
— À Concord dans le Massachusetts. Shaw est avec toi ?
