Chapitre XLVII : Pourquoi Mustafa Khalil eût-il mieux fait de mentir ?

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Cheikh Khalil avança la main pour couper la communication qui l'ennuyait.

— Ne vous avisez pas d'éteindre votre ordinateur ! le menaça son interlocuteur.

— Vous m'ennuyez, répliqua Khalil. Je vous ai dit que vos propositions ne m'intéressaient pas.

— Vous avez conclu un accord avec les Américains, nous pouvons vous offrir bien plus.

— Peut-être, mais je n'ai pas confiance. Je ne vous connais pas et je n'arrive pas à déterminer quelles sont vos motivations.

— Vous faites une grave erreur, Colonel.

— Je sais prendre mes responsabilités, au revoir.

Mustafa Khalil raccrocha, assuré qu'il avait pris la bonne décision. Il ne comprenait pas comment cet homme avait pu le contacter. Les motivations qui l'animaient lui semblaient elles aussi très floues. Pourquoi lui offrir des ponts d'or en échange de l'officier américain ? Contrairement à la négociatrice américaine, l'homme avait accepté de répondre à toutes ses demandes et cette attitude avait éveillé ses soupçons. Il avait exigé un hélicoptère de combat, des munitions non conventionnelles et l'homme lui avait assuré qu'il les aurait. Khalil avait senti le piège. La prudence lui dictait qu'il pouvait accorder sa confiance à la négociatrice, pas à cet homme.

Lambert avait fait preuve d'un manque de finesse lors de la négociation. L'impatience de l'imitateur, doublée de celle de Samaritain, son désir de s'assurer de la personne de Ian Lepskin au plus tôt l'avait conduit à se montrer imprudent. Persuadé que Samaritain était en mesure de satisfaire tout ce que désirait obtenir le Cheikh qui détenait Ian Lepskin, il n'avait pas cherché à marchander. Il venait de réaliser qu'il avait eu tort.

Il regardait tétanisé son écran noir, les yeux perdus dans le vague, horrifié d'avoir échoué.

— Vous êtes stupide, Lambert, déclara Samaritain via les écouteurs que portait son agent 201.

— Mais...

— Je voulais que vous récupériez Ian Lepskin dans des conditions qui ne le mettraient pas en danger. Avez-vous seulement une fois dans votre vie mené une négociation ?

— Je suis désolé, Monsieur.

— Prenez avec vous Dickinson et Rogers, laissez les deux autres à Sleimanié. Ils partiront pour Dukan. Un séminaire politique est programmé sur trois jours à l'hôtel Ashur, il commencera mardi matin. Ce sera parfait. Allez, dépêchez-vous.

— Mais, Monsieur, si les Américains...

— Je ne crois pas qu'ils aient déjà récupéré le capitaine Lepskin. Ils sont partis samedi matin et le Colonel Khalil ne laissera pas partir Ian Lepskin sans avoir obtenu ce qu'il souhaite. Du moins, je l'espère pour vous Jeremy... Sinon, c'est vous qui remplacerez le capitaine auprès de notre petit ami. Ses mains s'impatientent.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant