Chapitre XCIV : Les combats perdus

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  Shaw, debout au centre de sa chambre, regardait son lit d'un air  sombre

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Shaw, debout au centre de sa chambre, regardait son lit d'un air sombre. Elle se passa les doigts sur la pommette droite en grimaçant. En rentrant au Walter Reed, elle avait demandé à Brown si elle avait de l'alcool et lui avait proposé de prendre un verre ensemble. Brown l'avait regardée de travers et avant qu'elle n'eût ouvert la bouche, Shaw lui avait dit de laisser tomber et l'avait plantée sur le parking.

Elle réalisa qu'elle n'avait pas revu Root depuis qu'elle l'avait laissée au chalet, qu'elles n'avaient pas échangé un mot. Shaw avait eu l'esprit occupé et Root n'avait pas cherché à la contacter. Athéna non plus ne s'était pas manifestée.

— Athéna ?

— Sameen ?

— ...

— Qu'est-ce que tu veux, Sameen ?

— Je ne sais pas.

— Comment te sens-tu ?

— Fatiguée.

— ...

— Vidée.

Shaw s'installa doucement en seiza et commença des exercices respiratoires. Heureuse que Shaw prît seule cette initiative, Athéna n'intervint pas. La jeune femme ne s'était accordé aucun repos depuis le matin, seulement de courtes pauses. Cinq minutes, après s'être occupée de Muller, le temps de dîner avec le docteur Chakwass. Des pauses pour se sustenter, pour apporter à son organisme l'énergie nécessaire pour continuer. Son esprit avait de même un urgent besoin de repos.

Shaw continua ses exercices pendant dix-huit minutes et quarante-trois secondes puis, elle ouvrit les yeux. Elle avait sommeil, mais elle résista à son envie de s'étaler sur son lit et ne plus en bouger jusqu'au lendemain matin. L'idée qu'elle était assez fatiguée pour bénéficier d'un sommeil dénué de cauchemars ne l'encouragea pas à se montrer... à ne pas faire preuve de ce qui pouvait passer pour de l'indifférence, mais qui chez Shaw correspondait seulement au respect qu'elle accordait à ses besoins, à son corps. Les autres la traitaient d'égoïste, elle, répondait seulement à une nécessitée. Mais pour Root, elle pouvait peut-être faire un effort. La lutte immobile qu'elle menait contre son aspiration première, inquiéta Athéna.

— Sameen, tu as besoin de quelque chose ?

— Non. Root dort ?

— Non.

Shaw se releva, se mâchonna l'intérieur des joues et se décida à aller voir Root.

.

Quand elle entra dans sa chambre, Root travaillait sur son ordinateur.

— Salut, Sam, l'accueillit Root sans détourner les yeux de son écran. J'ai presque fini. Tu veux quelque chose ?

— Non.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant