Chapitre XXXII : Opération séduction à Cleveland

4 1 0
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Mark Hendricks était un homme comblé. À cinquante-quatre ans, il jouissait d'une fortune confortable, d'une excellente condition physique, son travail l'intéressait, il possédait un carnet d'adresses sélectif qui comptait quelques maîtresses, une demi-douzaine d'amis de confiance et un réseau d'influence qui lui permettait d'obtenir à peu près tout ce qu'il voulait. Il avait trois enfants naturels, deux garçons et une fille, nés de trois femmes différentes avec qui il entretenait des relations aussi lâches que cordiales. Leur mères étaient indépendantes, elles avaient aimé Hendricks, désiré un enfant, envie qu'il n'avait pas contrarié, et pris leur distance quand l'amour s'en était allé. Elles figuraient toutes les trois dans son carnet d'adresse cataloguées comme amies, ce qu'elle étaient effectivement. Il ne se défaussait pas si elles lui demandaient un service ou une faveur et ne se targuait d'aucune prérogative sous prétexte qu'il était le géniteur de leur enfant. La morale pouvait peut-être lui reprocher son comportement, mais lui, les enfants et leurs mères vivaient cette situation le plus naturellement du monde.

Mark Hendricks était un homme honnête. Un chef d'entreprise respecté. Son seul vice ? Les courses de rues. Une passion née un soir de mars en 1986, quand un ami l'avait conduit pour la première fois à assister à une Touge à Chicago. Il en avait aimé l'ambiance, les voitures, les rituels compliqués. À cette époque, il était âgé de vingt-quatre ans, il travaillait déjà dans l'entreprise familiale, à la direction des ressources humaines. Il gagnait bien sa vie. Piloter ne l'intéressait pas, mais jouer au mécène...

Il commença grâce à son ami à se créer un réseau, à observer et à comprendre, à discuter avec les organisateurs, les directeurs de courses, les mécaniciens, les aficionados et les pilotes. Il proposa ses services pour améliorer la diffusion des courses en direct via la toile, le darknet. Pour développer le marketing. Son entreprise travaillait dans ce domaine, ses compétences ne pourraient être qu'utiles aux amateurs et aux organisateurs de ces courses. Il se fit accepter petit à petit. Au bout de trois ans, il maîtrisait le système, les rituels, connaissait le dessous des courses. Il en était devenu un acteur respecté dans le milieu. Il décida alors de passer à l'étape qui l'intéressait vraiment : devenir mécène.

Il s'acheta une voiture, loua les services d'un génie de la mécanique et partit en quête d'un pilote. Il se découvrit un immense talent. Il savait déceler le potentiel chez un jeune pilote, car il choisissait toujours de jeunes pilotes, des outsiders qui débutaient, qui conduisaient souvent des voitures de seconde main. Il n'était pas toujours facile d'arracher un pilote à son mécène, mais Mark Hendricks avait de l'argent et possédait de très belles mécaniques qui charmaient plus encore que la promesse d'une généreuse rémunération, ceux qui hésitaient à rejoindre son « écurie ». Il gagna surtout très vite la réputation de transformer en or les pilotes qu'il prenait sous son aile. Hendricks se défendait de les transformer, il leur donnait juste leur chance de briller. En échange, ils devaient juste se montrer corrects et se conformer aux règles qu'édictait leur « patron » : rigueur, honnêteté, assiduité, sobriété. Ses pilotes ne trichaient pas, couraient loyalement, s'entraînaient sérieusement, ne se droguaient pas et ne buvaient pas plus que de raison. Ils lui devaient aussi respect et obéissance. Si un pilote dérogeait à l'une de ces règles il était viré.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant