Chapitre LXXVIII : Le Walter Reed National Military Medical Center

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 À El Paso, ils furent très vite transbordés dans un avion médical militaire

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À El Paso, ils furent très vite transbordés dans un avion médical militaire. Le médecin mexicain fit un rapide rapport au médecin américain et montra Shaw du menton.

— C'est un médecin et elle est blessée, mais je n'ai pas pu la toucher.

— Je m'en charge, j'ai l'habitude des soldats récalcitrants.

— Bonne chance !

— Merci, rit le docteur Chakwass.

Elle approchait la cinquantaine et elle avait participé à de nombreuses campagnes militaires américaines. Des campagnes de guerre ou des campagnes humanitaires. Haïti, L'Indonésie, L'Afghanistan, La Louisiane. Elle était spécialisée en chirurgie de guerre et elle avait demandé à effectuer de nombreux stages auprès des unités médicales françaises. Elle admirait leur savoir-faire sur les champs de bataille. Elle s'était liée d'amitié avec plusieurs médecins au cours des années et ils correspondaient régulièrement, partageant leurs expériences, leurs victoires et leurs défaites.

Les soldats blessés se comportaient à peu près tous pareils. Il y avait ceux qui mouraient de peur et se transformaient dans leur lit d'hôpital en gamins de huit ans. Pas les gamins courageux qui faisaient le bonheur des infirmières et des médecins par leur calme et leur courage, leur volonté de faire plaisir au personnel soignant, non, les affreux gamins qui pleuraient terrorisés après leur mère. Après, il y avait les farauds qui draguaient éhontément le personnel. Femmes ou hommes peu importait, ils se conduisaient de la même manière, refusant de reconnaître leur état, le déniant. Parfois jusqu'au bout, jusqu'à leur dernier souffle. Ceux-là étaient touchants et souvent gentils même s'ils devenaient parfois insupportables. Il y avait aussi ceux qui, couchés ou debout, se conduisaient en bons soldats et suivaient les ordres avec application. C'étaient les plus agréables. Enfin, il y avait ceux qui s'auscultaient personnellement. Ils évaluaient eux-mêmes la gravité de leurs blessures et faisaient un rapide bilan de la situation : avait-on besoin d'eux, avaient-ils rempli leur mission, seraient-ils en mesure de l'accomplir s'ils ne se soignaient pas, les soins qu'on leur proposait étaient-ils justifiés ? Ces derniers s'avéraient plutôt être des sous-officiers d'active ou des officiers très présents sur le terrain. Il fallait parfois un ordre clair de leur supérieur hiérarchique pour les amener à se faire soigner à l'encontre de leur volonté. Ordre qu'ils ne suivaient pas toujours. Le médecin observa Shaw. Elle la voyait assez appartenir à cette dernière catégorie, celle avec laquelle, il était le plus difficile de négocier.

Shaw, une fois dans l'avion, s'installa près de Root. La jeune femme dormait. Quand le médecin vint la rejoindre, elle l'arrêta avant qu'elle ne l'auscultât et lui demanda ses états de service. Éléonore Chakwass se présenta. Shaw sembla apprécier, mais elle n'en avait pas fini avec elle :

— Vous continuerez à vous occuper d'elle une fois que nous serons arrivés ou bien un autre médecin la prendra en charge ? s'enquit-elle.

— Pourquoi me demandez-vous cela ?

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant